Mise à jour sur la mobilisation des ressources du Fonds mondial

Author:

Oliver Campbell White

Article Type:

Article Number: 4

Le plaidoyer et la communication joueront un rôle encore plus important dans l'avenir

Le Comité d'audit et des finances du Fonds mondial s'est réuni le 15 mars 2023 pour passer en revue la situation actuelle de la mobilisation des ressources, notamment: l'état d'avancement des sixième et septième reconstitutions des ressources; les leçons tirées de la septième reconstitution des ressources; les priorités en matière de mobilisation des ressources pour 2023; les activités de plaidoyer et de communication; et les risques à envisager. Les participants à la réunion ont souligné la nécessité de continuer à rechercher toutes les sources de financement possibles tant publiques que privées en vue de mobiliser des fonds supplémentaires. Cette démarche nécessitera l'adaptation et la mise en œuvre constantes d'une stratégie de plaidoyer et de communication efficace illustrant à la fois les résultats immédiats des financements du Fonds mondial qui permettent de sauver des vies, et le rôle efficace que ce dernier joue dans la mise en place de systèmes de santé pérennes.

Contexte

Lors de sa réunion du 15 mars 2023, le Comité d’audit et des finances (AFC) a analysé la situation actuelle des questions relatives à la mobilisation des ressources en mettant l’accent sur les points suivants:

• La situation de la conversion des promesses de dons pour la sixième reconstitution.
• Les résultats et les tendances en ce qui concerne la signature d’accords avec les bailleurs de fonds et la conversion des promesses de dons pour la septième reconstitution des ressources
• Les prochaines étapes en ce qui concerne l’identification et l’évaluation des leçons apprises lors de la septième reconstitution des ressources.
• Les priorités en matière de mobilisation des ressources pour 2023.
• Les actions actuelles et futures à mener dans les domaines du plaidoyer et de la communication.
• Les risques que le Secrétariat doit atténuer de manière active au cours du cycle actuel de reconstitution des ressources.

Mise à jour sur la conversion des promesses de dons dans le cadre de la sixième reconstitution des ressources

Au 31 décembre 2022, 92 % des promesses de dons ajustées avaient été converties en espèces, soit une augmentation de 6 % par rapport à la même période pour la cinquième reconstitution des ressources.  Les efforts de mobilisation des ressources du Fonds mondial pour le mécanisme de riposte à la COVID-19 ont été clôturés le 30 septembre 2022, avec plus de 4,2 milliards de dollars US collectés pour aider les pays à lutter contre la COVID-19 et à atténuer son impact sur les trois maladies depuis le début de l’année 2020.  Au 31 décembre 2022, les accords relatifs au mécanisme de riposte au COVID-19 du Fonds mondial (C19RM) avaient été signés par tous les bailleurs de fonds et des contributions d’un montant de 4,1 milliards de dollars US étaient disponibles en espèces.

Pour les 13 partenariats innovants non financiers ou en nature avec le secteur privé dans le cadre de la sixième reconstitution des ressources, des accords de contribution ont été conclus et leur mise en œuvre est en bonne voie, 83 % de leurs plans de travail ayant été exécutés.  Ces partenariats mettent à profit et transfèrent l’expertise de partenaires de premier plan tels que Microsoft, Google, Project Last Mile, Johnson & Johnson et des start-ups innovantes dans des domaines tels que la gestion de la chaîne d’approvisionnement, la connaissance des patients, la technologie et la gestion des données, dans le but de renforcer les systèmes de santé et la prestation de services dans les pays.  70 % de ces partenariats comportent la production de connaissances et/ou d’outils d’apprentissage, et 90 % d’entre eux comprennent au moins un projet en cours dans un pays.

Résultats de la septième reconstitution des ressources et conversion des promesses de dons

Au 31 décembre 2022, le partenariat du Fonds mondial avait obtenu des engagements d’un montant total de 14,42 milliards de dollars de la part de 50 bailleurs de fonds publics et de 1,25 milliard de dollars de la part de 27 bailleurs de fonds privés, soit un total général de 15,67 milliards de dollars pour la période d’allocation 2023-2025, par rapport à l’objectif d’au moins 18 milliards de dollars fixés dans l’argumentaire d’investissement de la septième reconstitution des ressources.  Le Secrétariat se consacre à présent au travail préparatoire pour assurer la conversion des promesses de la septième reconstitution des ressources en accélérant la négociation des accords de contribution des bailleurs de fonds pour la période 2023-2025.  Au 31 décembre 2022, la conversion des promesses était déjà en cours avec 12 promesses de dons traduites en accords de contribution (six pour le secteur public et six pour le secteur privé) et près de 500 millions de dollars avaient été reçus en espèces.

Si des retards de paiement ou des défaillances résultant de l’environnement macroéconomique et géopolitique difficile ne peuvent être exclus, les contrôles et les mesures d’atténuation de la conversion des promesses de dons ont été renforcés et des mesures supplémentaires continuent d’être mises en place dans le cadre du plan d’urgence du Secrétariat.  Le soutien et le plaidoyer continus des membres du conseil d’administration et des comités seront déterminants pour assurer la conversion des promesses de dons en temps utile, en plus de la mobilisation des partenaires de plaidoyer, notamment les organisations de la société civile, les communautés, les parlementaires et les champions.

Leçons apprises de la septième reconstitution des ressources: Processus et prochaines étapes

Le Secrétariat a lancé une revue visant à évaluer: (1) la stratégie globale de reconstitution des ressources et la coordination; (2) la performance par rapport aux objectifs globaux, y compris les facteurs de réussite et les principaux défis; (3) les rôles et les responsabilités en matière de prise de décision; et (4) les facteurs et les tendances à prendre en compte lors de l’allocation des ressources.  La revue permettra d’examiner plus en profondeur: la coordination et l’engagement avec les pays hôtes; l’argumentaire d’investissement ainsi que le narratif et la campagne connexe; la manière dont les événements et les plateformes ont été utilisés, notamment la tenue des deux principales conférences; et l’engagement des voix du Fonds mondial et des parties prenantes dans l’ensemble du partenariat.  Les résultats attendus de la revue comprennent des rapports internes et externes sur les leçons apprises, des diagrammes de processus de reconstitution des ressources et des principes clés actualisés, ainsi que des sous-processus et des outils mis à jour. Le processus a été lancé en novembre 2022 et s’achèvera en juillet 2023.

Mobilisation des ressources, plaidoyer et communication en 2023

Le Fonds mondial poursuivra la mobilisation de fonds tout au long de la période de la septième reconstitution des ressources afin de mieux répondre aux besoins identifiés dans l’argumentaire d’investissement et obtenir la promesse de contribution correspondante des États-Unis.  Ces efforts seront axés sur la recherche de bailleurs de fonds publics qui n’ont pas fait de promesses de dons pour la période 2023-2025, ainsi que ceux qui ont fait des promesses de dons annuelles ou pour une partie seulement du cycle, et sur le suivi des processus budgétaires et l’étude du paysage plus large afin d’identifier les opportunités de contributions.  L’ensemble du partenariat du Fonds mondial devra soutenir activement la recherche d’opportunités nouvelles ou émergentes dans un environnement très compétitif et difficile.

Le Secrétariat s’est engagé à continuer à travailler aux côtés des partenaires et des militants en vue de garantir la conversion des engagements, de mobiliser des fonds supplémentaires et de veiller à ce que les ressources parviennent aux personnes les plus affectées par les trois maladies. Le partenariat durable entre la société civile et les militants communautaires est particulièrement important dans le contexte d’un espace de plus en plus restreint pour ces acteurs dans de nombreux pays. Un grand nombre d’organisations de la société civile et d’organisations communautaires sont confrontées à une réduction des fonds ou sont censées utiliser des niveaux de financement limités pour trouver des solutions à un nombre encore plus important de problèmes. Les restrictions imposées par la COVID-19 ont fait payer un lourd tribut à ces partenaires, et reconstruire les relations et regagner le terrain perdu au cours de la pandémie nécessitent des investissements.

Parallèlement à l’exercice sur les leçons tirées de la septième reconstitution des ressources, une analyse de la nouvelle dynamique de l’écosystème du plaidoyer et de son importance pour le partenariat du Fonds mondial est en cours et devrait être achevée au cours du deuxième trimestre de 2023. Cette analyse servira ensuite de base à l’élaboration d’un plan d’action sur l’écosystème du plaidoyer qui guidera l’établissement des priorités au moment où le partenariat commencera à planifier la prochaine reconstitution des ressources.

Tout au long de l’année 2023, le Secrétariat s’engagera avec ses partenaires sur un certain nombre de plateformes de plaidoyer clés, notamment, mais pas exclusivement, le G7 et le G20, les trois réunions de haut niveau des Nations unies susmentionnées, la conférence “Les femmes donnent la vie” et l’ICASA, autant d’opportunités importantes que le Fonds mondial devrait saisir pour continuer à faire valoir son impact exceptionnel, utiliser sa voix diplomatique et amplifier celle des communautés.

Le Secrétariat poursuivra et renforcera également son engagement auprès des partenaires de l’écosystème de la santé mondiale et du développement mondial au sens large, notamment les partenaires techniques, l’Union africaine, le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies et d’autres organismes régionaux, les pays responsables de la mise en œuvre, les dirigeants du secteur privé, divers influenceurs et les circonscriptions du Fonds mondial afin de maintenir la dynamique engagée vers l’éradication du sida, de la tuberculose et du paludisme, ainsi que le rôle unique du Fonds mondial dans un contexte où le discours et l’architecture en matière de santé mondiale sont en perpétuelle évolution.

En 2023, le Fonds mondial poursuivra l’affinement de son message et de son positionnement en explorant l’interconnexion entre ses investissements dans la santé mondiale et les questions urgentes du moment, notamment le changement climatique, les conflits et l’instabilité, ainsi que les crises alimentaires et énergétiques qui en résultent. La communication illustrera comment, en promouvant l’équité, le partenariat du Fonds mondial peut continuer à être une puissante force de changement pour mettre fin aux maladies les plus meurtrières dans le monde et assurer la prévention et la préparation aux futures pandémies. Pour mieux illustrer ce positionnement, le Secrétariat rassemblera et amplifiera des témoignages et des contenus convaincants provenant des pays et des régions les plus touchés par ces crises, et mettra en lumière le travail continu du Fonds mondial pour soutenir les communautés les plus vulnérables et renforcer les systèmes de santé dans le monde.

Le principal objectif du Fonds mondial en matière de communication demeurera celui de montrer clairement l’impact du partenariat dans les pays en faveur des communautés, partenariat qui contribue à sauver des vies. Des éclairages précis seront apportés sur la manière dont les investissements produisent des résultats dans la lutte contre les trois maladies et dans la mise en place de systèmes de santé plus solides. Le travail de communication permettra également d’améliorer la transparence et de fournir des données claires et parlantes sur les résultats programmatiques.

Gestion des risques

Malgré le contexte difficile, le risque de perte de soutien et de confiance des bailleurs de fonds au cours de la campagne de la septième reconstitution des ressources ne s’est pas matérialisé, la grande majorité des contributeurs du Fonds mondial ayant maintenu ou augmenté leurs promesses de financement. Toutefois, étant donné que les engagements pour la septième reconstitution doivent être entièrement convertis et que certains paiements au titre de la sixième reconstitution sont encore attendus, le Secrétariat veillera à la réalisation de la conversion des promesses conformément aux calendriers et aux objectifs convenus.

Pour assurer la stabilité des efforts de mobilisation des ressources, le Secrétariat continuera d’atténuer les risques liés à la collecte de fonds qui sont apparus et se sont accentués au cours du dernier processus de reconstitution des ressources. Ces actions comprennent:

• Assurer des relations solides et étroites avec les bailleurs de fonds à tout moment, et leur montrer et prouver continuellement la valeur ajoutée du modèle du Fonds mondial, ainsi que l’importance des investissements multilatéraux, de l’appropriation par les pays et les communautés et de leur voix, et les interventions fondées sur des données probantes et d’un bon rapport coût/efficacité;
• Assurer un engagement fort et bipartite/multipartite au sein des parlements compte tenu de la volatilité politique dans de nombreux gouvernements contributeurs;
• Disposer d’un réseau de plaidoyer engagé et doté de ressources suffisantes, capables de fournir un plaidoyer crédible et susceptibles de changer la donne et ciblant les bailleurs de fonds;
• Maintenir une marque reconnaissable et appréciée et continuer à fournir des communications claires et percutantes qui permettent aux leaders parmi les bailleurs de fonds de prendre des engagements extraordinaires en faveur de la santé mondiale; et
• Créer des opportunités de partenariats innovants et non traditionnels avec le secteur privé qui permettent aux initiatives clés de progresser et de jeter les bases d’un développement à grande échelle d’approches et de solutions novatrices.

Prochaines étapes

Le Fonds mondial poursuivra ses efforts en vue d’identifier et de mobiliser des fonds supplémentaires auprès de sources aussi bien publiques que privées. Pour ce faire, il faudra constamment adapter et mettre en œuvre une stratégie de plaidoyer et de communication attrayante démontrant à la fois les résultats immédiats des financements du Fonds mondial qui permettent de sauver des vies, et le soutien efficace que ce dernier apporte à la mise en place de systèmes de santé pérennes.

Le rôle du Fonds mondial dans le paysage sanitaire mondial et sa contribution non seulement à la lutte contre les maladies infectieuses, mais également à la garantie de l’équité et de l’accès aux soins en tant qu’élément clé de la couverture sanitaire universelle et au soutien de la préparation aux pandémies, doivent être constamment réaffirmés, expliqués et justifiés. Pour ce faire, les partenaires devront promouvoir le modèle du Fonds mondial, en particulier au cours des réunions, négociations et consultations internationales qui auront lieu dans un proche avenir. Le secrétariat travaillera avec les partenaires pour produire des arguments et des preuves clairs et convaincants pour illustrer le rôle du partenariat du Fonds mondial dans la fourniture de services aux communautés les plus pauvres et les plus vulnérables du monde, y compris dans les contextes d’intervention les plus difficiles, mettant ainsi en évidence notre rôle unique et précieux dans l’amélioration des résultats en matière de santé dans le monde.

Commentaires des parties prenantes

De nombreuses personnes ont exprimé leur inquiétude à propos du sous-financement du portefeuille d’investissements catalytiques (IC) du cycle de subventions 7 (GC7), en arguant que cela pourrait avoir une incidence sur la mise en œuvre de la stratégie 2023-2028.

Comme souligné par le Secrétariat, les modalités de l’IC servent souvent de moteur à l’innovation et au changement. Par conséquent, compte tenu de la sous-utilisation prévisible des fonds alloués aux initiatives stratégiques du NFM3, les parties prenantes ont demandé de plus amples informations sur le processus et le calendrier de réaffectation des fonds non dépensés du NFM3. Elles ont également demandé au comité stratégique d’étudier la possibilité de réaffecter les fonds non dépensés au titre des IS à l’enveloppe de l’IC du cycle de subventions 7.

Ces personnes considèrent qu’il existe de réelles possibilités de renforcement de la capacité du Fonds mondial à négocier des engagements nationaux (cofinancement) en faveur de systèmes de santé qui ont un impact sur la lutte contre le VIH, la TB et le paludisme, et qui sont mesurables. Ils se réjouissent de l’accent mis sur l’amélioration des données ainsi que sur la transparence et la redevabilité, en particulier pour ce qui est des lettres d’engagement et de l’exigence d’une décomposition plus claire des programmes dans ces lettres. Toutefois, elles estiment qu’un niveau plus élevé de transparence est désormais nécessaire en ce qui concerne les engagements historiques et nouveaux, les détails concernant l’alignement avec la politique dans l’ensemble du portefeuille, et le partage avec le conseil d’administration des rapports sur la non-conformité/la mise en œuvre des engagements de cofinancement. Ce point est particulièrement important étant donné les rapports constants sur le non-respect des engagements concernant les produits de base locaux. Ils ont à cet effet posé les trois questions suivantes:

• Comment le cofinancement a-t-il été suivi au fil du temps (par exemple, données vérifiées sur l’exécution du budget) et quelles décisions/actions la non-conformité entraîne-t-elle et entraînera-t-elle?
• Comment les plateformes et les mécanismes des partenaires (par exemple, le tableau de bord et le suivi du financement intérieur de la santé de l’Union africaine) seront-ils utilisés pour suivre les engagements et en rendre compte?
• Quel est le plan de publication des données relatives au cofinancement et au respect des engagements pour accroître la transparence?

Le sentiment général est que les contraintes liées aux ressources du Fonds mondial peuvent restreindre la participation à des transactions de financement mixte; une plus grande précision sera donc nécessaire pour déterminer quand ces transactions sont appropriées et quand elles ne le sont pas. Ces personnes se demandent si les analyses existantes (par exemple, l’avis du Bureau de l’Inspecteur général, les transactions antérieures) apportent suffisamment de clarté. Si tel n’est pas le cas, une évaluation indépendante pourrait s’avérer utile.

Les parties prenantes avaient également de nombreuses observations à formuler au sujet des réserves; vous trouverez des informations à ce sujet à l’article 5.