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UN GUIDE ET UN WEBINAIRE SUR L’ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE POUR RÉPONDRE AU COVID-19 ET CONTRIBUER À MAINTENIR LES PATIENTS DANS LES SOINS.
OFM Edition 98

UN GUIDE ET UN WEBINAIRE SUR L’ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE POUR RÉPONDRE AU COVID-19 ET CONTRIBUER À MAINTENIR LES PATIENTS DANS LES SOINS.

Author:

Christelle Boulanger

Article Type:
Annonce

Article Number: 8

Les OSC s’organisent et proposent des activités pour atténuer les effets du COVID-19 et des mesures de prévention sur les groupes les plus vulnérables

RÉSUMÉ Les OSC d’Afrique de l’ouest et du centre s’organisent pour identifier les besoins des populations au niveau local face à des mesures de prévention de la transmission du COVID qui génèrent difficultés de mouvements et d’approvisionnement, ainsi que des tensions dans la continuité des soins. Au travers de webinaires et la création d’un guide, les OSC partagent leur diagnostic des besoins, et imaginent des solutions locales, adaptées à leurs contextes, et qui complètent l’action globale de l’Etat.

Vendredi 3 avril s’est tenu, à l’invitation de la Plateforme Régionale Afrique francophone de la société civile soutenue par le Fonds mondial, un webinaire sur l’engagement des communautés dans la riposte au COVID-19. Ce webinaire, qui a réunion environ 90 participants provenant de 20 pays différents, visait d’une part à donner aux OSC qui ont commencé à mettre en place des activités à les partager, et à présenter d’autre part un guide d’orientation sur la riposte communautaire au COVID-19.

Les différentes interventions proposées dans le cadre du wébinaire ont exposé les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour coordonner leurs actions au reste des interventions mises en œuvre par l’Etat, et les actions qu’elles mettent en œuvre pour le moment. L’exemple de l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé, présenté par Massogui Thiandoume, s’est révélé intéressant puisque le pays dépasse aujourd’hui les 200 cas notifiés. Un comité de riposte nationale s’est créé, et des mesures ont été prises visant à réduire la transmission, parmi lesquelles figurent la fermeture des écoles et des universités ainsi que des frontières, l’instauration de l’Etat d’urgence, avec un couvre-feu de 20h à 6h du matin; la réduction des déplacements et l’interdiction des transports inter régionaux, l’aménagement de sites pour accueillir les malades et pour l’isolement des cas contacts, le confinement partiel de la population (avec possibilité de télétravail, réduction des personnels dans certaines entreprises ou institutions etc. ). Et la mobilisation d’un budget de 1000 Milliards de FCFA pour faire face au coût de cette riposte.

Certaines organisations sénégalaises ont déjà commencé à travailler, dans le cadre de leurs activités habituelles de sensibilisation et de communication sur les gestes essentiels comme le lavage des mains, la détection de la température, et des capsules de sensibilisation sont diffusées à la télévision, à la radio et sur les réseaux sociaux. Des activités en direction des maîtres coraniques, en charge d’enfants Talibés particulièrement vulnérables à la contamination sont en cours, ainsi que des actions de vérification des informations qui circulent sur les réseaux sociaux faites par des associations de jeunes afin d’éviter les « fake news » et la désinformation. L’ANCS, quant à elle, a tracé un plan d’actions pour adapter ses activités et atténuer au maximum les risques encourus par son personnel, en particulier le personnel médical et les relais communautaires. Mais également pour participer à la riposte contre le COVID par l’information aux populations et aux autorités coutumières et religieuses, aux associations de quartiers et de jeunes dans les régions, la formation des agents aux directives en matière de dépistage et de traitement selon le manuel de procédures Covid élaboré par le ministère de la santé publique.

De nombreuses difficultés sont relevées, parmi lesquelles la faible implication de la société civile dans les initiatives de l’Etat, une riposte encore très médicalisée et non communautaire, la difficulté d’accès à des financements pour soutenir la riposte communautaire. Encore plus inquiétant, l’arrêt des activités communautaires de lutte contre les autres maladies chroniques, le manque de stratégies transfrontalières alors que les populations sont mobiles même après fermeture des frontières terrestres, un risque sérieux de rupture de médicaments et des poches de sang au niveau des banques de sang (le Ramadan débutera le 24 Avril) et la violation récurrente des Droits humains par les forces de sécurité, qui a fait l’objet de plusieurs dénonciations et d’articles dans la presse.

Le cas du Gabon a également fait l’objet d’une présentation de la part de Guy René Mombo, porte-parole du GAC : bien que la population soit de petite taille, le pays a déjà recensé des cas positifs et les projections mises à disposition montrent une contamination potentiellement très importante (1/20 de la population). Face à ce danger, une coalition d’OSC s’est créée, le Groupe pour l’Alternative Communautaire contre le COVID 19 (GAC), pour structurer la réponse communautaire. Son plan d’actions prévoit de former les membres des associations de quartiers ou de villages (femmes et adolescents) et les relais communautaires, et de mener des actions de sensibilisation dans les communautés, ainsi que de distribution de gels hydroalcooliques.

Enfin, Simon Kaboré le directeur exécutif du réseau d’Accès aux Médicaments Essentiels (RAME) a présenté une initiative qui a débuté il y a environ 15 jours, et dont le but était de recenser tous les volets sur lesquels la participation communautaire était nécessaire et les formes que cette dernière prend. Par le biais d’un sondage au travers du Réseau de plaidoyer du Fonds mondial (GFAN), le RAME a consolidé les réponses sur les besoins identifiés par les OSC, et les exemples d’interventions communautaires qui semblent avoir fonctionné par le passé. Cela a donné naissance à la première édition du Guide d’orientation sur la riposte communautaire contre la pandémie COVID-19. Organisé en5 parties, et voué à évoluer à mesure que de nouveaux besoins ou des interventions intéressantes à partager seront analysées, ce guide revient sur les raisons de la difficulté pour les OSC à travailler en coordination avec les réponses mises en place par les gouvernements. Il identifie ensuite toutes les situations potentiellement à risque pour la population, et les interventions qui semblent pouvoir contribuer à atténuer ces risques. Les interventions proposées restent génériques, pour permettre à chaque organisation de les adapter à son contexte local, elles s’inspirent également des recommandations de l’OMS (il s’agit de préserver le personnel des OSC engagé notamment dans les actions de sensibilisation et de communication avec la population) et ne mettre personne en danger en contaminant de manière involontaire. Enfin, il n’est qu’une tentative parmi d’autres de partager la richesse des initiatives communautaires, qui naissent de manière locale pour répondre à une situation de crise donnée et ne poursuit aucune visée normative.

 

Le guide est disponible sur le site internet du RAME à l’adresse suivante : http://www.rame-int.org/wp-content/uploads/2020/04/Guide-dorientation-risposte-communautaire-COVID-19-.pdf

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