Subscribe To Our Newsletter
Abonnez-vous Ć  notre bulletin
Le CAS et le CTEP commentent les subventions du Fonds mondial au Burkina Faso
OFM

Le CAS et le CTEP commentent les subventions du Fonds mondial au Burkina Faso

Author:

Download PDF Parmi les subventions approuvĆ©es par le Conseil dā€™administration en dĆ©cembre figurent une subvention de lutte contre le VIH, une subvention de lutte conjointe contre le VIH et la tuberculose et enfin une subvention de lutte contre le paludisme du Burkina Faso. Cet article fournit une synthĆØse des commentaires du ComitĆ© technique dā€™examen des propositions (CTEP) et du ComitĆ©…

Article Type:

Article Number:

ActivitĆ©s liĆ©es aux systĆØmes de santĆ© intĆ©grĆ©es Ć  la subvention paludisme

RƉSUMƉ Des subventions de lutte contre le VIH, de lutte conjointe TB/VIH et de lutte contre le paludisme du Burkina Faso figuraient parmi le troisiĆØme lot de subventions approuvĆ©es par le Conseil dā€™administration du Fonds mondial en dĆ©cembre dernier. Cet article fournit une synthĆØse des commentaires du ComitĆ© dā€™approbation des subventions et du ComitĆ© technique dā€™examen des propositions sur les demandes de financement.

Parmi les subventions approuvĆ©es par le Conseil dā€™administration en dĆ©cembre figurent une subvention de lutte contre le VIH, une subvention de lutte conjointe contre le VIH et la tuberculose et enfin une subvention de lutte contre le paludisme du Burkina Faso. Cet article fournit une synthĆØse des commentaires du ComitĆ© technique dā€™examen des propositions (CTEP) et du ComitĆ© dā€™approbation des subventions (CAS) sur ces trois subventions.

Voir le tableau 1 pour des dƩtails sur les subventions et leurs rƩcipiendaires principaux.

 

TableauĀ 1Ā : Nouvelles subventions 2017/2019 du Burkina Faso

Composante Nom de la subvention RƩcipiendaire principal Plafond budgƩtaire
(en millions dā€™euros)
HIV BFA-H-SPCNLS SecrƩtariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST 32,1 m
TB/HIV BFA-C-IPC Initiative PrivƩe et Communautaire contre le VIH/SIDA 7,0 m
Malaria BFA-M-PADS Programme dā€™Appui au DĆ©veloppement Sanitaire 84,6 m

 

Lorsque le Burkina Faso a Ć©tĆ© informĆ© de la somme qui lui Ć©tait allouĆ©e pour 2017/2019, la rĆ©partition indicative par programme Ć©tait la suivanteĀ :

VIH ā€“ā€“ 32Ā 757Ā 331Ā ā‚¬
Tuberculose ā€“ā€“ 6Ā 237Ā 700Ā ā‚¬
Paludisme ā€“ā€“ 89Ā 228Ā 899Ā ā‚¬

TotalĀ : 128Ā 223Ā 920 ā‚¬

La rĆ©partition finalement approuvĆ©e est lĆ©gĆØrement diffĆ©rente :

VIH ā€“ā€“ 38Ā 149Ā 415 ā‚¬
Tuberculose ā€“ā€“ 8Ā 011Ā 196 ā‚¬
Paludisme ā€“ā€“ 82Ā 063Ā 309 ā‚¬

TotalĀ : 128Ā 223Ā 920 ā‚¬

Le Conseil dā€™administration a Ć©galement approuvĆ© 1,7Ā million dā€™euros de fonds de contrepartie pour les systĆØmes de donnĆ©es, la gĆ©nĆ©ration et lā€™utilisation des donnĆ©es.

PALUDISME

Le programme de lutte contre le paludisme du Burkina Faso vise Ć  rĆ©duire la mortalitĆ© liĆ©e au paludisme Ć  prĆØs de zĆ©ro grĆ¢ce Ć  la lutte antivectorielle et au soutien Ć  la prise en charge des cas, Ć  parvenir Ć  la couverture universelle en matiĆØre de dĆ©pistage et de diagnostic, et Ć  assurer le traitement de 100Ā % des cas confirmĆ©s dans les Ć©tablissements de santĆ© publics et privĆ©s, ainsi quā€™au niveau communautaire. Le programme comprend la distribution de 12Ā 174Ā 202Ā moustiquaires imprĆ©gnĆ©es dā€™insecticide de longue durĆ©e (MIILD) dans le cadre dā€™une campagne de distribution massive en 2019 et de distributions de routine, dans le but de couvrir 100Ā % des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans. Environ un tiers de la subvention correspond Ć  des investissements visant la mise en place de systĆØmes rĆ©sistants et pĆ©rennes pour la santĆ© (SRPS), axĆ©s sur des interventions de renforcement du systĆØme dā€™achat et de la chaĆ®ne dā€™approvisionnement, du systĆØme dā€™information sur la gestion de la santĆ©, des interventions communautaires et de la gestion programmatique.

Le Burkina Faso bĆ©nĆ©ficiait dā€™une subvention sĆ©parĆ©e de renforcement des systĆØmes de santĆ© (RSS) relevant des allocations 2014/2016, mais en raison de ses mauvais rĆ©sultats, les activitĆ©s liĆ©es aux systĆØmes de santĆ© sont en cours dā€™intĆ©gration dans la nouvelle subvention paludisme. Commentant le faible taux dā€™absorption de la subvention RSS, le ComitĆ© dā€™approbation des subventions a indiquĆ© que le Burkina Faso avait travaillĆ© dā€™arrache-pied pour surmonter les problĆØmes dā€™absorption et quā€™il pourrait bien avoir un des meilleurs niveaux dā€™absorption dā€™Afrique centrale et occidentale pour la pĆ©riode 2014/2016.

Le programme proposĆ© suppose Ć©galement dā€™intensifier les efforts en vue dā€™Ć©liminer les obstacles liĆ©s aux droits de lā€™homme et au genre entravant lā€™accĆØs aux services, en particulier parmi les plus vulnĆ©rables, notamment les rĆ©fugiĆ©s, les personnes dĆ©placĆ©es Ć  lā€™intĆ©rieur de leur pays (en raison des inondations), les enfants des rues dans les grandes villes, les migrants internes et externes, les pasteurs nomades et les chercheurs dā€™or.

ProblĆØmes et prĆ©occupations

Lors de son examen de la demande de financement, le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions a identifiĆ© plusieurs problĆØmes qui, selon lui, doivent ĆŖtre rĆ©glĆ©s au stade de lā€™Ć©tablissement et de la mise en œuvre de la subvention. En voici quelques exemplesĀ :

Genre. Le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions a fait part de son inquiĆ©tude concernant les restrictions culturelles et sociales affectant la mobilitĆ© des femmes, ainsi que des niveaux Ć©levĆ©s de violence domestique et sexuelle Ć  lā€™encontre des femmes et des jeunes filles. Il mentionne entre autres obstacles systĆ©miques et structurels lā€™inĆ©galitĆ© de genre, le manque dā€™Ć©ducation, les faibles perspectives dā€™emploi et le mariage prĆ©coce. Ces obstacles restreignent lā€™accĆØs des femmes et des jeunes filles aux services de santĆ© vitaux. Le ComitĆ© a recommandĆ© dā€™intensifier les efforts visant lā€™autonomisation des femmes et des jeunes filles afin quā€™elles aient un plus grand contrĆ“le sur leur santĆ© et celle de leur famille.

Le CTEP a fait remarquer que le programme dā€™agents de santĆ© communautaires est un mĆ©canisme important pour parvenir aux femmes et aux jeunes filles, mais que la demande de financement ne contenait pas dā€™information sur la ventilation par genre des agents de santĆ© communautaires. Ɖtant donnĆ© les contraintes liĆ©es au genre dans le pays, le ComitĆ© a indiquĆ© craindre que si la majoritĆ© des agents de santĆ© communautaires sont des hommes, les femmes et les jeunes filles ne bĆ©nĆ©ficieront pas pleinement des services communautaires.

Il sā€™est dit inquiet des restrictions culturelles et sociales affectant la mobilitĆ© des femmes, ainsi que des niveaux Ć©levĆ©s de violence domestique et sexuelle Ć  lā€™encontre des femmes et des jeunes filles. Les obstacles systĆ©matiques et structurels, entre autres lā€™inĆ©galitĆ© de genre, le manque dā€™Ć©ducation, les faibles perspectives dā€™emploi et le mariage prĆ©coce, sont aggravĆ©s par le faible degrĆ© dā€™autonomisation Ć©conomique. Le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions a demandĆ© Ć  lā€™instance de coordination nationale de fournir un plan dā€™Ć©valuation des obstacles liĆ©s au genre entravant le diagnostic et le traitement du paludisme et de concevoir des interventions destinĆ©es Ć  aplanir ces obstacles.

Lā€™instance de coordination nationale sā€™est partiellement attaquĆ©e Ć  ce problĆØme lors de lā€™Ć©tablissement de la subvention, en ajoutant quelques interventions au programme proposĆ© afin dā€™Ć©liminer les obstacles liĆ©s au genre. Toutefois, le plan complet demandĆ© par le CTEP ne sera Ć©laborĆ© quā€™aprĆØs la rĆ©alisation dā€™une Ć©tude sur lā€™accĆØs en fonction du genre.

SystĆØmes de santĆ©. Le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions a soulignĆ© que bien que la subvention paludisme existante ait une note B1, la subvention RSS a reƧu une moins bonne note (C). Seule une des huit cibles de la subvention RSS a obtenu un rĆ©sultat adĆ©quat. Les autres affichent des rĆ©sultats mĆ©diocres en raison de difficultĆ©s liĆ©es Ć  la mise en œuvre, en particulier en matiĆØre de renforcement des systĆØmes communautaires. Cā€™est pourquoi le Burkina Faso a proposĆ© de consolider les activitĆ©s de renforcement des systĆØmes de santĆ© dans le cadre de la nouvelle subvention de lutte contre le paludisme, et de sĆ©lectionner un sous-rĆ©cipiendaire chargĆ© de gĆ©rer la composante communautaire. Le CTEP a demandĆ© des Ć©claircissements, qui ont Ć©tĆ© fournis durant lā€™Ć©tablissement de la subvention. En outre, lā€™ICN a rĆ©visĆ© la rĆ©partition par programme et dĆ©cidĆ© dā€™ajouter 800Ā 000Ā euros Ć  la composante paludisme pour contribuer Ć  couvrir les activitĆ©s liĆ©es aux systĆØmes de santĆ©.

MIILD et rĆ©sistance aux insecticides. Le ComitĆ© dā€™approbation des subventions a indiquĆ© que le Burkina Faso a donnĆ© suite Ć  la plupart des recommandations issues de lā€™examen par le CTEP de sa demande de financement de 2014 pour la composante paludisme, Ć  lā€™exception dā€™une seuleĀ : le pays sā€™Ć©tait engagĆ© Ć  surveiller la rĆ©sistance aux insecticide et Ć  tester la durabilitĆ© des moustiquaires imprĆ©gnĆ©es dā€™insecticide de longue durĆ©e, mais ne lā€™a pas fait. Ces questions ont Ć©tĆ© abordĆ©es durant lā€™Ć©tablissement de la subvention, et ont en principe Ć©tĆ© rĆ©solues. Lā€™instance de coordination nationale a fourni un plan prĆ©voyant des activitĆ©s claires et un budget.

VIH ET TB/VIH

Le ComitĆ© dā€™approbation des subventions a fait remarquer que la cible visant Ć  mettre 93Ā 421Ā adultes et enfants infectĆ©s par le VIH sous traitement antirĆ©troviral dā€™ici 2020 (contre 57Ā 157 en 2016) est trĆØs ambitieuse, de mĆŖme que la cible visant Ć  augmenter le pourcentage de femmes enceintes sous antirĆ©troviraux de 88Ā % en 2016 Ć  95Ā % en 2020. Cependant, le ComitĆ© sā€™inquiĆØte de la lenteur du recours au traitement anti-VIH pĆ©diatrique. Le SecrĆ©tariat a expliquĆ© quā€™un plan dā€™urgence est actuellement mis en place pour rattraper le retard par rapport aux cibles 90-90-90 et attĆ©nuer le risque de ne pas atteindre les cibles de traitement anti-VIH en pĆ©diatrie.

Le CAS a Ć©galement soulignĆ© que, conformĆ©ment au profil Ć©pidĆ©mique du pays, les programmes soutenus par le Fonds mondial investissent aussi 6,9Ā millions dā€™euros dans une composante communautaire axĆ©e sur le soutien aux populations clĆ©s ā€“ notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les travailleurs du sexe et les prisonniers ā€“ dans le but de parvenir Ć  une couverture de 80Ā % avec les paquets de prĆ©vention du VIH.

Le ComitĆ© a appelĆ© Ć  mettre davantage lā€™accent sur la tuberculose afin de garantir des progrĆØs soutenus face au problĆØme des faibles taux de dĆ©tection de cette maladie. Il a par ailleurs soulignĆ© les difficultĆ©s liĆ©es Ć  la tuberculose multirĆ©sistante.

Commentaires du CTEP sur le VIH

Selon le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions, le Burkina Faso fait des progrĆØs au niveau des interventions clĆ©s comme le dĆ©pistage du VIH dans les lieux de soins prĆ©natals et faire le lien entre les femmes et le traitement. Pour autant, a indiquĆ© le ComitĆ©, certains domaines nĆ©cessitent dā€™ĆŖtre renforcĆ©s, notamment le diagnostic prĆ©coce des enfants en bas Ć¢ge et lā€™intĆ©gration au traitement des enfants en bas Ć¢ge contaminĆ©s, la prĆ©vention et le continuum de prise en charge pour les populations clĆ©s et lā€™Ć©limination des obstacles structurels liĆ©s aux droits de lā€™homme et aux questions de genre entravant la prise en charge.

Le CTEP a fait remarquer que le Burkina Faso a prĆ©vu plusieurs Ć©tudes et un examen de la stratĆ©gie et des principes directeurs du programme au cours de 2017 et 2018, qui ont le potentiel dā€™Ć©clairer la refonte du programme et peuvent appeler Ć  une demande de reprogrammation.

ProblĆØmes et prĆ©occupations

Le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions a identifiĆ© plusieurs problĆØmes Ć  rĆ©soudre au stade de lā€™Ć©tablissement de la subvention et durant sa mise en œuvre.

DĆ©marches de traitement pour les populations clĆ©s. Le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions a constatĆ© que le Burkina Faso nā€™a pas prĆ©sentĆ©, dans sa demande de financement, de donnĆ©es sur la cascade de traitement pour chacune des populations clĆ©s identifiĆ©es, et nā€™a pas abordĆ© les dĆ©marches sur mesure nĆ©cessaires pour atteindre plus rapidement les cibles 90-90-90 parmi les travailleuses du sexe, les HSH, les personnes transgenres et la population carcĆ©rale. Durant lā€™Ć©tablissement de la subvention, ce problĆØme a Ć©tĆ© partiellement abordĆ© lorsque le Burkina Faso a prĆ©parĆ© un plan comportant des stratĆ©gies sur mesure et diffĆ©renciĆ©es visant Ć  a)Ā augmenter lā€™accĆØs de chaque population clĆ© aux interventions le long de la cascade de traitement et b)Ā amĆ©liorer les rĆ©sultats thĆ©rapeutiques. Le ComitĆ© a demandĆ© que durant lā€™Ć©tablissement de la subvention, le Burkina Faso aligne son paquet global et ses dĆ©marches diffĆ©renciĆ©es pour les populations clĆ©s sur les directives normatives actuelles et procĆØde Ć  une analyse de la cascade de traitement pour les populations clĆ©s.

Droits de lā€™homme et genre. Selon le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions, bien que le Burkina Faso se soit attaquĆ©, de maniĆØre gĆ©nĆ©rale, Ć  certains obstacles liĆ©s aux droits de lā€™homme et aux questions de genre, sa demande de financement ne contient pas dā€™interventions spĆ©cifiques aux problĆØmes identifiĆ©s, tels que les niveaux Ć©levĆ©s de violence sexuelle auxquels sont confrontĆ©s les travailleurs du sexe et les HSH, ou encore la discrimination Ć  leur encontre dans les contextes mĆ©dicaux. Le ComitĆ© note par ailleurs que le Burkina Faso a identifiĆ© les travailleurs des mines dā€™or et les personnes transgenres comme groupes touchĆ©s par le VIH, mais nā€™a pas proposĆ© dā€™interventions les visant spĆ©cifiquement. Il a demandĆ© au Burkina Faso de prendre les mesures suivantesĀ :

  • prioriser la programmation sā€™attaquant Ć  la violence sexuelle Ć  lā€™encontre des hommes ayant des rapports sexuels avec dā€™autres hommes et des travailleurs du sexeĀ ;
  • intensifier les efforts visant Ć  Ć©liminer la stigmatisation et la discrimination dans les contextes mĆ©dicaux au moyen de formations de sensibilisation pour les professionnels de la santĆ©Ā ;
  • Ć©valuer les obstacles liĆ©s aux droits de lā€™homme et aux questions de genre affectant spĆ©cifiquement les personnes transgenres et mettre au point une programmation visant Ć  lever ces obstaclesĀ ; et
  • Ć©valuer les obstacles liĆ©s aux droits de lā€™homme et aux questions de genre affectant spĆ©cifiquement les travailleurs des mines dā€™or et mettre au point une programmation visant Ć  les lever.

Durant lā€™Ć©tablissement de la subvention, lā€™ICN a fourni un plan de travail dĆ©taillĆ© abordant les problĆØmes de stigmatisation et de discrimination Ć  lā€™encontre des HSH, des travailleurs du sexe et des transgenres, notamment dans les services de santĆ©. Ce plan de travail couvrait tous les domaines soulevĆ©s par le CTEP, Ć  lā€™exception des travailleurs des mines dā€™or. Selon lā€™ICN, aucune information nā€™est actuellement disponible qui permette de concevoir des interventions visant spĆ©cifiquement cette population. Lā€™ICN a ajoutĆ© quā€™elle poursuivrait les activitĆ©s ad hoc axĆ©es sur cette population, sur la base de la cartographie disponible des sites connus. Elle a Ć©galement expliquĆ© quā€™une Ć©tude biocomportementale est prĆ©vue, laquelle Ć©clairera la conception dā€™interventions fondĆ©es sur des donnĆ©es probantes Ć  mettre en œuvre Ć  plus grande Ć©chelle.

Interventions communautaires. Le CTEP a identifiĆ© deux problĆØmes qui, selon lui, pourraient entraver la mise en œuvre du programmeĀ : la motivation des agents de santĆ© communautaires et la qualitĆ© des services quā€™ils fournissent. Les faiblesses des interventions communautaires entravent la rĆ©ussite de la gestion intĆ©grĆ©e des maladies aux niveaux communautaires, ainsi que la rĆ©ussite des activitĆ©s liĆ©es Ć  la prĆ©vention de la transmission de la mĆØre Ć  lā€™enfant, estime le ComitĆ©. La gestion des interventions communautaires est transfĆ©rĆ©e Ć  un sous-rĆ©cipiendaire de la sociĆ©tĆ© civile, et une Ć©valuation des organisations Ć  assise communautaire est prĆ©vue pour 2017, indiquait le CTEP dans un de ses documents. Enfin, le ComitĆ© a observĆ© que dans le cadre de la demande de financement, le budget SRPS est rĆ©duit de 20Ā %, et que cette rĆ©duction pourrait affecter certains investissements, comme lā€™Ć©largissement de la prise en charge intĆ©grĆ©e des cas au niveau communautaire et le renforcement des capacitĆ©s et la motivation des agents de santĆ© communautaires.

Dā€™aprĆØs le ComitĆ© dā€™approbation des subventions, durant lā€™Ć©tablissement de la subvention, lā€™Ć©quipe de pays, les rĆ©cipiendaires principaux et les partenaires dans le pays ont mis au point des interventions novatrices conƧues pour optimiser lā€™investissement dans les agents de santĆ© communautaires et les organisations communautaires, supposant notamment la participation des agents Ć  la dĆ©tection des cas de tuberculose.

Commentaires du CTEP sur la tuberculose

Le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions a constatĆ© que la subvention tuberculose continuera de se focaliser sur a)Ā lā€™amĆ©lioration des taux de dĆ©tection des cas et de rĆ©ussite des traitements, b)Ā lā€™amĆ©lioration de lā€™identification des cas de tuberculose pharmacorĆ©sistante, et c)Ā le traitement de ces patients au moyen du schĆ©ma thĆ©rapeutique de courte durĆ©e adoptĆ© par le pays.

ProblĆØmes et prĆ©occupations

Le CTEP a identifiĆ© plusieurs problĆØmes Ć  rĆ©soudre au stade de lā€™Ć©tablissement de la subvention et durant sa mise en œuvre. Nous avons rĆ©sumĆ© ces problĆØmes dans les six tableaux ci-aprĆØs.

TableauĀ 2Ā : Notification des cas
ProblĆØmeĀ : Il y a dans la demande de financement un Ć©cart important entre lā€™incidence estimĆ©e de la tuberculose et le taux de notification des cas en 2015. La sous-notification est particuliĆØrement Ć©levĆ©e pour les enfants de moins de 15Ā ans, et lā€™est encore plus pour les enfants de moins de 5 ans. La proportion dā€™enfants parmi les cas de tuberculose notifiĆ©s est actuellement de 3,4Ā %, alors que lā€™Organisation mondiale de la SantĆ© recommande un taux situĆ© entre 5 et 15Ā %. Le CTEP a demandĆ© que lā€™instance de coordination nationale mette au point un plan dā€™action pour amĆ©liorer la dĆ©tection des cas chez les populations vulnĆ©rables, mettant lā€™accent sur a)Ā les particularitĆ©s rĆ©gionales, b)Ā lā€™intensification de la dĆ©tection des cas chez les enfants, les femmes, les personnes Ć¢gĆ©es, les personnes vivant avec le VIH/sida, les prisonniers et les autres groupes Ć  risque, c)Ā lā€™intensification des activitĆ©s communautaires, d)Ā les personnes exerƧant des mĆ©tiers Ć  haut risque, comme les travailleurs des mines dā€™or et e)Ā le transport des Ć©chantillons dā€™expectorations.
Ɖtablissement de la subventionĀ : Avec le soutien de lā€™OMS, le Burkina Faso a prĆ©parĆ© un plan dā€™action comportant des activitĆ©s, budgets et calendriers appropriĆ©s pour amĆ©liorer la dĆ©tection des cas et dā€™autres interventions communautaires parmi les populations vulnĆ©rables, en particulier celles Ć©voquĆ©es par le CTEP. Les mesures ont Ć©tĆ© incluses dans la nouvelle subvention.

 

TableauĀ 3Ā : La tuberculose chez les enfants
ProblĆØmeĀ : Un examen rĆ©cent du programme de lutte contre la tuberculose a relevĆ© lā€™absence de directives pour les enfants de moins de 15Ā ans et la nĆ©cessitĆ© dā€™amĆ©liorer lā€™accĆØs aux services de prĆ©vention et de traitement de la tuberculose. Cependant, aucune mention nā€™est faite dans la demande de financement de la recherche de contacts comme mĆ©thode de dĆ©tection de la tuberculose chez les enfants, ni de plans envisageant lā€™introduction de la nouvelle formulation pĆ©diatrique.
Ɖtablissement de la subventionĀ : Durant lā€™Ć©tablissement de la subvention, des activitĆ©s de renforcement de la dĆ©tection et de la gestion de la tuberculose chez les enfants ont Ć©tĆ© ajoutĆ©es au programme.Ā Une commande de nouvelles formulations pĆ©diatriques de mĆ©dicaments antituberculeux a Ć©tĆ© placĆ©e.Ā Par ailleurs, il a Ć©tĆ© rĆ©vĆ©lĆ© que le problĆØme de la dĆ©tection des cas et de la gestion de la tuberculose chez les enfants a Ć©tĆ© inclus dans le nouveau plan stratĆ©gique, dont il sera dĆ©sormais un des principaux domaines de centrage stratĆ©gique. Lā€™OMS, le Service pharmaceutique mondial (GDF) et le Laboratoire supranational de rĆ©fĆ©rence en matiĆØre de tuberculose de Milan ont apportĆ© leur soutien technique au programme national de lutte contre la tuberculose Ć  cet Ć©gard, notamment concernant la mise au point de directives pĆ©diatriques, lesquelles seront mises en œuvre Ć  partir du premier trimestre 2018.

 

TableauĀ 4Ā : Ɖcart entre les sexes
ProblĆØmeĀ : Il y a un Ć©cart entre les hommes et les femmes au niveau de lā€™accĆØs aux services. Le ratio hommes-femmes de notification des cas est de 6:1, tandis que le ratio dā€™incidence estimĆ©e est de 6:4, ce qui signifie quā€™un nombre significatif de femmes ne sont pas diagnostiquĆ©es ni traitĆ©es. Le ComitĆ© technique dā€™examen des propositions a demandĆ© que lā€™instance de coordination nationale du Burkina Faso fournisse un plan dā€™action pour Ć©valuer les motifs sous-jacents de cet Ć©cart et lā€™Ć©liminer. Il a Ć©galement demandĆ© Ć  lā€™ICN de ventiler toutes les donnĆ©es de dĆ©tection des cas et de rĆ©sultats par Ć¢ge et par genre, afin de suivre les progrĆØs rĆ©alisĆ©s.
Ɖtablissement de la subventionĀ : Durant lā€™Ć©tablissement de la subvention, lā€™ICN a ajoutĆ© des interventions Ć  la subvention destinĆ©es Ć  lever les obstacles liĆ©s au genre. Dā€™autres interventions seront Ć©laborĆ©es durant la mise en œuvre, aprĆØs quā€™une Ć©tude sur lā€™accĆØs en fonction du genre aura Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©e. Il sā€™est avĆ©rĆ© que le cadre de rĆ©sultats de la subvention tuberculose comprend la ventilation des donnĆ©es par genre et par Ć¢ge, et que les outils rĆ©visĆ©s de collecte des donnĆ©es rĆ©cemment introduits aux niveaux national, infranational et dĆ©centralisĆ© tiennent compte de cette ventilation.

 

TableauĀ 5Ā : Population carcĆ©rale
ProblĆØmeĀ : Lā€™incidence de la tuberculose parmi la population carcĆ©rale est de 304 cas par 100Ā 000Ā prisonniers, soit environ six fois supĆ©rieure Ć  lā€™incidence Ć  lā€™Ć©chelle nationale. Les conditions carcĆ©rales sont peu propices Ć  un traitement appropriĆ©, et des violations de la confidentialitĆ© et des violences contre les prisonniers dont lā€™Ć©tat de lā€™infection est connu ont Ć©tĆ© signalĆ©es. Le CTEP a soulignĆ© que ces problĆØmes avaient dĆ©jĆ  Ć©tĆ© identifiĆ©s, mais que peu de mesures ont Ć©tĆ© prises.
Ɖtablissement de la subventionĀ : Cette question a reƧu beaucoup dā€™attention lors de lā€™Ć©tablissement de la subvention. Le ComitĆ© dā€™approbation des subventions a indiquĆ© que lā€™Ć©quipe de pays a veillĆ© Ć  ce que des interventions appropriĆ©es soient prĆ©vues dans la nouvelle subvention afin dā€™aborder adĆ©quatement le problĆØme. Le Burkina Faso a en outre prĆ©parĆ© un plan concret comportant des activitĆ©s, un budget et un calendrier appropriĆ©s pour amĆ©liorer la dĆ©tection des cas et dā€™autres interventions communautaires parmi les populations vulnĆ©rables, en particulier celles Ć©voquĆ©es par le CTEP.Ā Il a Ć©tĆ© soulignĆ© que le nouveau plan stratĆ©gique national de lutte contre la tuberculose est dans une grande mesure axĆ© sur des interventions visant Ć  amĆ©liorer lā€™accĆØs pour les populations vulnĆ©rables, notamment les prisonniers.

 

TableauĀ 6Ā : Utilisation de machines GeneXpert
ProblĆØmeĀ : Le dĆ©ploiement des machines GeneXpert a connu des retards considĆ©rables, et le nouveau plan de dĆ©ploiement Ć©laborĆ© par le Programme national de lutte contre la tuberculose stagne. Les retards de mise en service de ces machines sont dus Ć  lā€™attention insuffisante accordĆ©e Ć  la prĆ©paration Ć  lā€™utilisation efficace des machines par les systĆØmes de santĆ©. La maintenance des machines et la formation Ć  leur utilisation ont posĆ© des problĆØmes. Il y a en outre des problĆØmes liĆ©s Ć  la gestion logistique des fournitures de laboratoire, et il est nĆ©cessaire de dresser un plan global pour le rĆ©seau de laboratoires, en particulier concernant le transport des Ć©chantillons et la chaĆ®ne dā€™approvisionnement des rĆ©actifs. Le CTEP a recommandĆ© que lā€™ICN inclue dans le cadre de rĆ©sultats un indicateur du coĆ»t par test rĆ©alisĆ© avec les machines, et que le Burkina Faso surveille cet indicateur et en fasse rapport.
Ɖtablissement de la subventionĀ : Lā€™OMS et le Laboratoire supranational de rĆ©fĆ©rence en matiĆØre de tuberculose de Milan ont apportĆ© leur soutien technique Ć  lā€™Ć©laboration dā€™un plan dā€™introduction et dā€™Ć©largissement des machines GeneXpert, lequel inclut tous les domaines dĆ©crits par le CTEP. Le plan a Ć©tĆ© finalisĆ© en septembreĀ 2017Ā ; la mise en œuvre a commencĆ© au dernier trimestre de lā€™annĆ©e et se poursuivra durant la mise en œuvre de la nouvelle subvention.Ā Concernant lā€™indicateur de coĆ»t par test rĆ©alisĆ© des machines, il est ressorti quā€™aucun indicateur standard ne peut ĆŖtre inclus dans le cadre de rĆ©sultats pour mesurer le coĆ»t par test, et quā€™aucun systĆØme nā€™est en place dans le pays pour une telle mesure ā€“ dans lā€™attente dā€™une dĆ©cision institutionnelle sur le rapport coĆ»t-efficacitĆ© des machines GeneXpert. Des discussions sont en cours avec le DĆ©partement des conseils techniques et des partenariats du SecrĆ©tariat sur les solutions possibles Ć  ce problĆØme.
Note de la rĆ©dactionĀ : ƀ Aidspan, cela nous a presque donnĆ© lā€™impression que lā€™utilisation des machines GeneXpert Ć©tait remise en cause, alors que nous pensions que leur utilisation Ć©tait largement rĆ©pandue. Nous avons donc demandĆ© au SecrĆ©tariat ce quā€™il en Ć©tait. Ibon Villelabeitia, du DĆ©partement de la communication, a donnĆ© lā€™explication suivanteĀ :

Ā«Ā Le Fonds mondial soutient de nombreux pays dans lā€™introduction et lā€™intensification de lā€™utilisation du systĆØme GeneXpert. Dans bon nombre de pays, la principale difficultĆ© consiste Ć  optimiser lā€™utilisation des machines disponibles, notamment en termes de placement et de maintenance. Actuellement, les indicateurs standard de suivi et dā€™Ć©valuation du Fonds mondial ne comprennent pas dā€™indicateur permettant de surveiller lā€™utilisation des machines GeneXpert. Nous Ć©tudions la possibilitĆ© de travailler avec des partenaires comme lā€™OMS, USAID et dā€™autres pour Ć©valuer lā€™utilisation des machines GeneXpert, notamment en rĆ©alisant des Ć©tudes du rapport coĆ»t/efficacitĆ©.Ā Ā»

 

FINANCEMENT NATIONAL

Le ComitĆ© dā€™approbation des subventions a fait savoir que les engagements du gouvernement concernant les dĆ©penses du secteur de la santĆ© pour 2018/2020 sont dā€™environ 240Ā millions dā€™euros de plus que lā€™allocation budgĆ©taire pour 2015/2017. Pour le programme de lutte contre le paludisme, le gouvernement a engagĆ© 45,5Ā millions dā€™euros en soutien aux achats de combinaisons thĆ©rapeutiques Ć  base dā€™artĆ©misinine et Ć  la gratuitĆ© des soins de santĆ© pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Les engagements du gouvernement envers le programme de lutte contre la tuberculose pour la pĆ©riode dā€™allocation 2017/2019 sā€™Ć©lĆØvent Ć  381Ā 000Ā euros et seront consacrĆ©s au financement de 40Ā % des antituberculeux de premiĆØre intention (premiĆØre ligne) et de tous les mĆ©dicaments auxiliaires. En ce qui concerne le programme de lutte contre le VIH, le gouvernement a engagĆ© 49,5Ā millions dā€™euros, en soutien Ć  lā€™achat de mĆ©dicaments et autres produits essentiels.

Le ComitĆ© dā€™approbation des subventions a reconnu les efforts rĆ©cents du Burkina Faso visant Ć  accroĆ®tre le financement pĆ©renne de la santĆ©, et a pris note de lā€™augmentation de sa contribution au programme de lutte contre le paludisme (de 20Ā %) et de lā€™introduction dā€™une politique de gratuitĆ© des soins de santĆ© pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Dā€™aprĆØs le ComitĆ©, cela a entraĆ®nĆ© une augmentation du nombre de cas de paludisme traitĆ©s, ainsi quā€™une augmentation significative de la demande de produits essentiels.

Le CAS a constatĆ© que le financement extĆ©rieur constitue 83,2Ā % de la programmation du Burkina Faso en matiĆØre de paludisme. Il a toutefois ajoutĆ© que la portion du budget public consacrĆ©e Ć  la santĆ© a augmentĆ© de maniĆØre significative (elle se situe actuellement Ć  12,35Ā %), 16,8Ā % de ce budget Ć©tant consacrĆ© au paludisme. Le ComitĆ© sā€™attend Ć  ce que cette tendance se poursuive jusquā€™Ć  fin 2020.

Une partie de lā€™information rassemblĆ©e pour cet article est extraite du document GF/B38/ER02 (Rapport Ć©lectronique au Conseil dā€™administrationĀ : Rapport du ComitĆ© dā€™approbation des subventions du SecrĆ©tariat) et dā€™autres documents relatifs Ć  lā€™approbation des subventions du Burkina Faso. Ces documents ne sont pas disponibles sur le site Web du Fonds mondial.

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Aidspan

Categories*

Loading
Aidspan

Categories*

Loading