Le CAS et le CTEP commentent les subventions du Fonds mondial au Burkina Faso
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ActivitĆ©s liĆ©es aux systĆØmes de santĆ© intĆ©grĆ©es Ć la subvention paludisme
RĆSUMĆ Des subventions de lutte contre le VIH, de lutte conjointe TB/VIH et de lutte contre le paludisme du Burkina Faso figuraient parmi le troisiĆØme lot de subventions approuvĆ©es par le Conseil dāadministration du Fonds mondial en dĆ©cembre dernier. Cet article fournit une synthĆØse des commentaires du ComitĆ© dāapprobation des subventions et du ComitĆ© technique dāexamen des propositions sur les demandes de financement.
Parmi les subventions approuvĆ©es par le Conseil dāadministration en dĆ©cembre figurent une subvention de lutte contre le VIH, une subvention de lutte conjointe contre le VIH et la tuberculose et enfin une subvention de lutte contre le paludisme du Burkina Faso. Cet article fournit une synthĆØse des commentaires du ComitĆ© technique dāexamen des propositions (CTEP) et du ComitĆ© dāapprobation des subventions (CAS) sur ces trois subventions.
Voir le tableau 1 pour des dƩtails sur les subventions et leurs rƩcipiendaires principaux.
TableauĀ 1Ā : Nouvelles subventions 2017/2019 du Burkina Faso
Composante | Nom de la subvention | RĆ©cipiendaire principal | Plafond budgĆ©taire (en millions dāeuros) |
HIV | BFA-H-SPCNLS | SecrƩtariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST | 32,1 m |
TB/HIV | BFA-C-IPC | Initiative PrivƩe et Communautaire contre le VIH/SIDA | 7,0 m |
Malaria | BFA-M-PADS | Programme dāAppui au DĆ©veloppement Sanitaire | 84,6 m |
Lorsque le Burkina Faso a Ć©tĆ© informĆ© de la somme qui lui Ć©tait allouĆ©e pour 2017/2019, la rĆ©partition indicative par programme Ć©tait la suivanteĀ :
VIH āā 32Ā 757Ā 331Ā ā¬
Tuberculose āā 6Ā 237Ā 700Ā ā¬
Paludisme āā 89Ā 228Ā 899Ā ā¬
TotalĀ : 128Ā 223Ā 920 ā¬
La rĆ©partition finalement approuvĆ©e est lĆ©gĆØrement diffĆ©rente :
VIH āā 38Ā 149Ā 415 ā¬
Tuberculose āā 8Ā 011Ā 196 ā¬
Paludisme āā 82Ā 063Ā 309 ā¬
TotalĀ : 128Ā 223Ā 920 ā¬
Le Conseil dāadministration a Ć©galement approuvĆ© 1,7Ā million dāeuros de fonds de contrepartie pour les systĆØmes de donnĆ©es, la gĆ©nĆ©ration et lāutilisation des donnĆ©es.
PALUDISME
Le programme de lutte contre le paludisme du Burkina Faso vise Ć rĆ©duire la mortalitĆ© liĆ©e au paludisme Ć prĆØs de zĆ©ro grĆ¢ce Ć la lutte antivectorielle et au soutien Ć la prise en charge des cas, Ć parvenir Ć la couverture universelle en matiĆØre de dĆ©pistage et de diagnostic, et Ć assurer le traitement de 100Ā % des cas confirmĆ©s dans les Ć©tablissements de santĆ© publics et privĆ©s, ainsi quāau niveau communautaire. Le programme comprend la distribution de 12Ā 174Ā 202Ā moustiquaires imprĆ©gnĆ©es dāinsecticide de longue durĆ©e (MIILD) dans le cadre dāune campagne de distribution massive en 2019 et de distributions de routine, dans le but de couvrir 100Ā % des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans. Environ un tiers de la subvention correspond Ć des investissements visant la mise en place de systĆØmes rĆ©sistants et pĆ©rennes pour la santĆ© (SRPS), axĆ©s sur des interventions de renforcement du systĆØme dāachat et de la chaĆ®ne dāapprovisionnement, du systĆØme dāinformation sur la gestion de la santĆ©, des interventions communautaires et de la gestion programmatique.
Le Burkina Faso bĆ©nĆ©ficiait dāune subvention sĆ©parĆ©e de renforcement des systĆØmes de santĆ© (RSS) relevant des allocations 2014/2016, mais en raison de ses mauvais rĆ©sultats, les activitĆ©s liĆ©es aux systĆØmes de santĆ© sont en cours dāintĆ©gration dans la nouvelle subvention paludisme. Commentant le faible taux dāabsorption de la subvention RSS, le ComitĆ© dāapprobation des subventions a indiquĆ© que le Burkina Faso avait travaillĆ© dāarrache-pied pour surmonter les problĆØmes dāabsorption et quāil pourrait bien avoir un des meilleurs niveaux dāabsorption dāAfrique centrale et occidentale pour la pĆ©riode 2014/2016.
Le programme proposĆ© suppose Ć©galement dāintensifier les efforts en vue dāĆ©liminer les obstacles liĆ©s aux droits de lāhomme et au genre entravant lāaccĆØs aux services, en particulier parmi les plus vulnĆ©rables, notamment les rĆ©fugiĆ©s, les personnes dĆ©placĆ©es Ć lāintĆ©rieur de leur pays (en raison des inondations), les enfants des rues dans les grandes villes, les migrants internes et externes, les pasteurs nomades et les chercheurs dāor.
ProblĆØmes et prĆ©occupations
Lors de son examen de la demande de financement, le ComitĆ© technique dāexamen des propositions a identifiĆ© plusieurs problĆØmes qui, selon lui, doivent ĆŖtre rĆ©glĆ©s au stade de lāĆ©tablissement et de la mise en Åuvre de la subvention. En voici quelques exemplesĀ :
Genre. Le ComitĆ© technique dāexamen des propositions a fait part de son inquiĆ©tude concernant les restrictions culturelles et sociales affectant la mobilitĆ© des femmes, ainsi que des niveaux Ć©levĆ©s de violence domestique et sexuelle Ć lāencontre des femmes et des jeunes filles. Il mentionne entre autres obstacles systĆ©miques et structurels lāinĆ©galitĆ© de genre, le manque dāĆ©ducation, les faibles perspectives dāemploi et le mariage prĆ©coce. Ces obstacles restreignent lāaccĆØs des femmes et des jeunes filles aux services de santĆ© vitaux. Le ComitĆ© a recommandĆ© dāintensifier les efforts visant lāautonomisation des femmes et des jeunes filles afin quāelles aient un plus grand contrĆ“le sur leur santĆ© et celle de leur famille.
Le CTEP a fait remarquer que le programme dāagents de santĆ© communautaires est un mĆ©canisme important pour parvenir aux femmes et aux jeunes filles, mais que la demande de financement ne contenait pas dāinformation sur la ventilation par genre des agents de santĆ© communautaires. Ćtant donnĆ© les contraintes liĆ©es au genre dans le pays, le ComitĆ© a indiquĆ© craindre que si la majoritĆ© des agents de santĆ© communautaires sont des hommes, les femmes et les jeunes filles ne bĆ©nĆ©ficieront pas pleinement des services communautaires.
Il sāest dit inquiet des restrictions culturelles et sociales affectant la mobilitĆ© des femmes, ainsi que des niveaux Ć©levĆ©s de violence domestique et sexuelle Ć lāencontre des femmes et des jeunes filles. Les obstacles systĆ©matiques et structurels, entre autres lāinĆ©galitĆ© de genre, le manque dāĆ©ducation, les faibles perspectives dāemploi et le mariage prĆ©coce, sont aggravĆ©s par le faible degrĆ© dāautonomisation Ć©conomique. Le ComitĆ© technique dāexamen des propositions a demandĆ© Ć lāinstance de coordination nationale de fournir un plan dāĆ©valuation des obstacles liĆ©s au genre entravant le diagnostic et le traitement du paludisme et de concevoir des interventions destinĆ©es Ć aplanir ces obstacles.
Lāinstance de coordination nationale sāest partiellement attaquĆ©e Ć ce problĆØme lors de lāĆ©tablissement de la subvention, en ajoutant quelques interventions au programme proposĆ© afin dāĆ©liminer les obstacles liĆ©s au genre. Toutefois, le plan complet demandĆ© par le CTEP ne sera Ć©laborĆ© quāaprĆØs la rĆ©alisation dāune Ć©tude sur lāaccĆØs en fonction du genre.
SystĆØmes de santĆ©. Le ComitĆ© technique dāexamen des propositions a soulignĆ© que bien que la subvention paludisme existante ait une note B1, la subvention RSS a reƧu une moins bonne note (C). Seule une des huit cibles de la subvention RSS a obtenu un rĆ©sultat adĆ©quat. Les autres affichent des rĆ©sultats mĆ©diocres en raison de difficultĆ©s liĆ©es Ć la mise en Åuvre, en particulier en matiĆØre de renforcement des systĆØmes communautaires. Cāest pourquoi le Burkina Faso a proposĆ© de consolider les activitĆ©s de renforcement des systĆØmes de santĆ© dans le cadre de la nouvelle subvention de lutte contre le paludisme, et de sĆ©lectionner un sous-rĆ©cipiendaire chargĆ© de gĆ©rer la composante communautaire. Le CTEP a demandĆ© des Ć©claircissements, qui ont Ć©tĆ© fournis durant lāĆ©tablissement de la subvention. En outre, lāICN a rĆ©visĆ© la rĆ©partition par programme et dĆ©cidĆ© dāajouter 800Ā 000Ā euros Ć la composante paludisme pour contribuer Ć couvrir les activitĆ©s liĆ©es aux systĆØmes de santĆ©.
MIILD et rĆ©sistance aux insecticides. Le ComitĆ© dāapprobation des subventions a indiquĆ© que le Burkina Faso a donnĆ© suite Ć la plupart des recommandations issues de lāexamen par le CTEP de sa demande de financement de 2014 pour la composante paludisme, Ć lāexception dāune seuleĀ : le pays sāĆ©tait engagĆ© Ć surveiller la rĆ©sistance aux insecticide et Ć tester la durabilitĆ© des moustiquaires imprĆ©gnĆ©es dāinsecticide de longue durĆ©e, mais ne lāa pas fait. Ces questions ont Ć©tĆ© abordĆ©es durant lāĆ©tablissement de la subvention, et ont en principe Ć©tĆ© rĆ©solues. Lāinstance de coordination nationale a fourni un plan prĆ©voyant des activitĆ©s claires et un budget.
VIH ET TB/VIH
Le ComitĆ© dāapprobation des subventions a fait remarquer que la cible visant Ć mettre 93Ā 421Ā adultes et enfants infectĆ©s par le VIH sous traitement antirĆ©troviral dāici 2020 (contre 57Ā 157 en 2016) est trĆØs ambitieuse, de mĆŖme que la cible visant Ć augmenter le pourcentage de femmes enceintes sous antirĆ©troviraux de 88Ā % en 2016 Ć 95Ā % en 2020. Cependant, le ComitĆ© sāinquiĆØte de la lenteur du recours au traitement anti-VIH pĆ©diatrique. Le SecrĆ©tariat a expliquĆ© quāun plan dāurgence est actuellement mis en place pour rattraper le retard par rapport aux cibles 90-90-90 et attĆ©nuer le risque de ne pas atteindre les cibles de traitement anti-VIH en pĆ©diatrie.
Le CAS a Ć©galement soulignĆ© que, conformĆ©ment au profil Ć©pidĆ©mique du pays, les programmes soutenus par le Fonds mondial investissent aussi 6,9Ā millions dāeuros dans une composante communautaire axĆ©e sur le soutien aux populations clĆ©s ā notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les travailleurs du sexe et les prisonniers ā dans le but de parvenir Ć une couverture de 80Ā % avec les paquets de prĆ©vention du VIH.
Le ComitĆ© a appelĆ© Ć mettre davantage lāaccent sur la tuberculose afin de garantir des progrĆØs soutenus face au problĆØme des faibles taux de dĆ©tection de cette maladie. Il a par ailleurs soulignĆ© les difficultĆ©s liĆ©es Ć la tuberculose multirĆ©sistante.
Commentaires du CTEP sur le VIH
Selon le ComitĆ© technique dāexamen des propositions, le Burkina Faso fait des progrĆØs au niveau des interventions clĆ©s comme le dĆ©pistage du VIH dans les lieux de soins prĆ©natals et faire le lien entre les femmes et le traitement. Pour autant, a indiquĆ© le ComitĆ©, certains domaines nĆ©cessitent dāĆŖtre renforcĆ©s, notamment le diagnostic prĆ©coce des enfants en bas Ć¢ge et lāintĆ©gration au traitement des enfants en bas Ć¢ge contaminĆ©s, la prĆ©vention et le continuum de prise en charge pour les populations clĆ©s et lāĆ©limination des obstacles structurels liĆ©s aux droits de lāhomme et aux questions de genre entravant la prise en charge.
Le CTEP a fait remarquer que le Burkina Faso a prĆ©vu plusieurs Ć©tudes et un examen de la stratĆ©gie et des principes directeurs du programme au cours de 2017 et 2018, qui ont le potentiel dāĆ©clairer la refonte du programme et peuvent appeler Ć une demande de reprogrammation.
ProblĆØmes et prĆ©occupations
Le ComitĆ© technique dāexamen des propositions a identifiĆ© plusieurs problĆØmes Ć rĆ©soudre au stade de lāĆ©tablissement de la subvention et durant sa mise en Åuvre.
DĆ©marches de traitement pour les populations clĆ©s. Le ComitĆ© technique dāexamen des propositions a constatĆ© que le Burkina Faso nāa pas prĆ©sentĆ©, dans sa demande de financement, de donnĆ©es sur la cascade de traitement pour chacune des populations clĆ©s identifiĆ©es, et nāa pas abordĆ© les dĆ©marches sur mesure nĆ©cessaires pour atteindre plus rapidement les cibles 90-90-90 parmi les travailleuses du sexe, les HSH, les personnes transgenres et la population carcĆ©rale. Durant lāĆ©tablissement de la subvention, ce problĆØme a Ć©tĆ© partiellement abordĆ© lorsque le Burkina Faso a prĆ©parĆ© un plan comportant des stratĆ©gies sur mesure et diffĆ©renciĆ©es visant Ć a)Ā augmenter lāaccĆØs de chaque population clĆ© aux interventions le long de la cascade de traitement et b)Ā amĆ©liorer les rĆ©sultats thĆ©rapeutiques. Le ComitĆ© a demandĆ© que durant lāĆ©tablissement de la subvention, le Burkina Faso aligne son paquet global et ses dĆ©marches diffĆ©renciĆ©es pour les populations clĆ©s sur les directives normatives actuelles et procĆØde Ć une analyse de la cascade de traitement pour les populations clĆ©s.
Droits de lāhomme et genre. Selon le ComitĆ© technique dāexamen des propositions, bien que le Burkina Faso se soit attaquĆ©, de maniĆØre gĆ©nĆ©rale, Ć certains obstacles liĆ©s aux droits de lāhomme et aux questions de genre, sa demande de financement ne contient pas dāinterventions spĆ©cifiques aux problĆØmes identifiĆ©s, tels que les niveaux Ć©levĆ©s de violence sexuelle auxquels sont confrontĆ©s les travailleurs du sexe et les HSH, ou encore la discrimination Ć leur encontre dans les contextes mĆ©dicaux. Le ComitĆ© note par ailleurs que le Burkina Faso a identifiĆ© les travailleurs des mines dāor et les personnes transgenres comme groupes touchĆ©s par le VIH, mais nāa pas proposĆ© dāinterventions les visant spĆ©cifiquement. Il a demandĆ© au Burkina Faso de prendre les mesures suivantesĀ :
- prioriser la programmation sāattaquant Ć la violence sexuelle Ć lāencontre des hommes ayant des rapports sexuels avec dāautres hommes et des travailleurs du sexeĀ ;
- intensifier les efforts visant Ć Ć©liminer la stigmatisation et la discrimination dans les contextes mĆ©dicaux au moyen de formations de sensibilisation pour les professionnels de la santĆ©Ā ;
- Ć©valuer les obstacles liĆ©s aux droits de lāhomme et aux questions de genre affectant spĆ©cifiquement les personnes transgenres et mettre au point une programmation visant Ć lever ces obstaclesĀ ; et
- Ć©valuer les obstacles liĆ©s aux droits de lāhomme et aux questions de genre affectant spĆ©cifiquement les travailleurs des mines dāor et mettre au point une programmation visant Ć les lever.
Durant lāĆ©tablissement de la subvention, lāICN a fourni un plan de travail dĆ©taillĆ© abordant les problĆØmes de stigmatisation et de discrimination Ć lāencontre des HSH, des travailleurs du sexe et des transgenres, notamment dans les services de santĆ©. Ce plan de travail couvrait tous les domaines soulevĆ©s par le CTEP, Ć lāexception des travailleurs des mines dāor. Selon lāICN, aucune information nāest actuellement disponible qui permette de concevoir des interventions visant spĆ©cifiquement cette population. LāICN a ajoutĆ© quāelle poursuivrait les activitĆ©s ad hoc axĆ©es sur cette population, sur la base de la cartographie disponible des sites connus. Elle a Ć©galement expliquĆ© quāune Ć©tude biocomportementale est prĆ©vue, laquelle Ć©clairera la conception dāinterventions fondĆ©es sur des donnĆ©es probantes Ć mettre en Åuvre Ć plus grande Ć©chelle.
Interventions communautaires. Le CTEP a identifiĆ© deux problĆØmes qui, selon lui, pourraient entraver la mise en Åuvre du programmeĀ : la motivation des agents de santĆ© communautaires et la qualitĆ© des services quāils fournissent. Les faiblesses des interventions communautaires entravent la rĆ©ussite de la gestion intĆ©grĆ©e des maladies aux niveaux communautaires, ainsi que la rĆ©ussite des activitĆ©s liĆ©es Ć la prĆ©vention de la transmission de la mĆØre Ć lāenfant, estime le ComitĆ©. La gestion des interventions communautaires est transfĆ©rĆ©e Ć un sous-rĆ©cipiendaire de la sociĆ©tĆ© civile, et une Ć©valuation des organisations Ć assise communautaire est prĆ©vue pour 2017, indiquait le CTEP dans un de ses documents. Enfin, le ComitĆ© a observĆ© que dans le cadre de la demande de financement, le budget SRPS est rĆ©duit de 20Ā %, et que cette rĆ©duction pourrait affecter certains investissements, comme lāĆ©largissement de la prise en charge intĆ©grĆ©e des cas au niveau communautaire et le renforcement des capacitĆ©s et la motivation des agents de santĆ© communautaires.
DāaprĆØs le ComitĆ© dāapprobation des subventions, durant lāĆ©tablissement de la subvention, lāĆ©quipe de pays, les rĆ©cipiendaires principaux et les partenaires dans le pays ont mis au point des interventions novatrices conƧues pour optimiser lāinvestissement dans les agents de santĆ© communautaires et les organisations communautaires, supposant notamment la participation des agents Ć la dĆ©tection des cas de tuberculose.
Commentaires du CTEP sur la tuberculose
Le ComitĆ© technique dāexamen des propositions a constatĆ© que la subvention tuberculose continuera de se focaliser sur a)Ā lāamĆ©lioration des taux de dĆ©tection des cas et de rĆ©ussite des traitements, b)Ā lāamĆ©lioration de lāidentification des cas de tuberculose pharmacorĆ©sistante, et c)Ā le traitement de ces patients au moyen du schĆ©ma thĆ©rapeutique de courte durĆ©e adoptĆ© par le pays.
ProblĆØmes et prĆ©occupations
Le CTEP a identifiĆ© plusieurs problĆØmes Ć rĆ©soudre au stade de lāĆ©tablissement de la subvention et durant sa mise en Åuvre. Nous avons rĆ©sumĆ© ces problĆØmes dans les six tableaux ci-aprĆØs.
TableauĀ 2Ā : Notification des cas |
ProblĆØmeĀ : Il y a dans la demande de financement un Ć©cart important entre lāincidence estimĆ©e de la tuberculose et le taux de notification des cas en 2015. La sous-notification est particuliĆØrement Ć©levĆ©e pour les enfants de moins de 15Ā ans, et lāest encore plus pour les enfants de moins de 5 ans. La proportion dāenfants parmi les cas de tuberculose notifiĆ©s est actuellement de 3,4Ā %, alors que lāOrganisation mondiale de la SantĆ© recommande un taux situĆ© entre 5 et 15Ā %. Le CTEP a demandĆ© que lāinstance de coordination nationale mette au point un plan dāaction pour amĆ©liorer la dĆ©tection des cas chez les populations vulnĆ©rables, mettant lāaccent sur a)Ā les particularitĆ©s rĆ©gionales, b)Ā lāintensification de la dĆ©tection des cas chez les enfants, les femmes, les personnes Ć¢gĆ©es, les personnes vivant avec le VIH/sida, les prisonniers et les autres groupes Ć risque, c)Ā lāintensification des activitĆ©s communautaires, d)Ā les personnes exerƧant des mĆ©tiers Ć haut risque, comme les travailleurs des mines dāor et e)Ā le transport des Ć©chantillons dāexpectorations. |
Ćtablissement de la subventionĀ : Avec le soutien de lāOMS, le Burkina Faso a prĆ©parĆ© un plan dāaction comportant des activitĆ©s, budgets et calendriers appropriĆ©s pour amĆ©liorer la dĆ©tection des cas et dāautres interventions communautaires parmi les populations vulnĆ©rables, en particulier celles Ć©voquĆ©es par le CTEP. Les mesures ont Ć©tĆ© incluses dans la nouvelle subvention. |
TableauĀ 3Ā : La tuberculose chez les enfants |
ProblĆØmeĀ : Un examen rĆ©cent du programme de lutte contre la tuberculose a relevĆ© lāabsence de directives pour les enfants de moins de 15Ā ans et la nĆ©cessitĆ© dāamĆ©liorer lāaccĆØs aux services de prĆ©vention et de traitement de la tuberculose. Cependant, aucune mention nāest faite dans la demande de financement de la recherche de contacts comme mĆ©thode de dĆ©tection de la tuberculose chez les enfants, ni de plans envisageant lāintroduction de la nouvelle formulation pĆ©diatrique. |
Ćtablissement de la subventionĀ : Durant lāĆ©tablissement de la subvention, des activitĆ©s de renforcement de la dĆ©tection et de la gestion de la tuberculose chez les enfants ont Ć©tĆ© ajoutĆ©es au programme.Ā Une commande de nouvelles formulations pĆ©diatriques de mĆ©dicaments antituberculeux a Ć©tĆ© placĆ©e.Ā Par ailleurs, il a Ć©tĆ© rĆ©vĆ©lĆ© que le problĆØme de la dĆ©tection des cas et de la gestion de la tuberculose chez les enfants a Ć©tĆ© inclus dans le nouveau plan stratĆ©gique, dont il sera dĆ©sormais un des principaux domaines de centrage stratĆ©gique. LāOMS, le Service pharmaceutique mondial (GDF) et le Laboratoire supranational de rĆ©fĆ©rence en matiĆØre de tuberculose de Milan ont apportĆ© leur soutien technique au programme national de lutte contre la tuberculose Ć cet Ć©gard, notamment concernant la mise au point de directives pĆ©diatriques, lesquelles seront mises en Åuvre Ć partir du premier trimestre 2018. |
TableauĀ 4Ā : Ćcart entre les sexes |
ProblĆØmeĀ : Il y a un Ć©cart entre les hommes et les femmes au niveau de lāaccĆØs aux services. Le ratio hommes-femmes de notification des cas est de 6:1, tandis que le ratio dāincidence estimĆ©e est de 6:4, ce qui signifie quāun nombre significatif de femmes ne sont pas diagnostiquĆ©es ni traitĆ©es. Le ComitĆ© technique dāexamen des propositions a demandĆ© que lāinstance de coordination nationale du Burkina Faso fournisse un plan dāaction pour Ć©valuer les motifs sous-jacents de cet Ć©cart et lāĆ©liminer. Il a Ć©galement demandĆ© Ć lāICN de ventiler toutes les donnĆ©es de dĆ©tection des cas et de rĆ©sultats par Ć¢ge et par genre, afin de suivre les progrĆØs rĆ©alisĆ©s. |
Ćtablissement de la subventionĀ : Durant lāĆ©tablissement de la subvention, lāICN a ajoutĆ© des interventions Ć la subvention destinĆ©es Ć lever les obstacles liĆ©s au genre. Dāautres interventions seront Ć©laborĆ©es durant la mise en Åuvre, aprĆØs quāune Ć©tude sur lāaccĆØs en fonction du genre aura Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©e. Il sāest avĆ©rĆ© que le cadre de rĆ©sultats de la subvention tuberculose comprend la ventilation des donnĆ©es par genre et par Ć¢ge, et que les outils rĆ©visĆ©s de collecte des donnĆ©es rĆ©cemment introduits aux niveaux national, infranational et dĆ©centralisĆ© tiennent compte de cette ventilation. |
TableauĀ 5Ā : Population carcĆ©rale |
ProblĆØmeĀ : Lāincidence de la tuberculose parmi la population carcĆ©rale est de 304 cas par 100Ā 000Ā prisonniers, soit environ six fois supĆ©rieure Ć lāincidence Ć lāĆ©chelle nationale. Les conditions carcĆ©rales sont peu propices Ć un traitement appropriĆ©, et des violations de la confidentialitĆ© et des violences contre les prisonniers dont lāĆ©tat de lāinfection est connu ont Ć©tĆ© signalĆ©es. Le CTEP a soulignĆ© que ces problĆØmes avaient dĆ©jĆ Ć©tĆ© identifiĆ©s, mais que peu de mesures ont Ć©tĆ© prises. |
Ćtablissement de la subventionĀ : Cette question a reƧu beaucoup dāattention lors de lāĆ©tablissement de la subvention. Le ComitĆ© dāapprobation des subventions a indiquĆ© que lāĆ©quipe de pays a veillĆ© Ć ce que des interventions appropriĆ©es soient prĆ©vues dans la nouvelle subvention afin dāaborder adĆ©quatement le problĆØme. Le Burkina Faso a en outre prĆ©parĆ© un plan concret comportant des activitĆ©s, un budget et un calendrier appropriĆ©s pour amĆ©liorer la dĆ©tection des cas et dāautres interventions communautaires parmi les populations vulnĆ©rables, en particulier celles Ć©voquĆ©es par le CTEP.Ā Il a Ć©tĆ© soulignĆ© que le nouveau plan stratĆ©gique national de lutte contre la tuberculose est dans une grande mesure axĆ© sur des interventions visant Ć amĆ©liorer lāaccĆØs pour les populations vulnĆ©rables, notamment les prisonniers. |
TableauĀ 6Ā : Utilisation de machines GeneXpert |
ProblĆØmeĀ : Le dĆ©ploiement des machines GeneXpert a connu des retards considĆ©rables, et le nouveau plan de dĆ©ploiement Ć©laborĆ© par le Programme national de lutte contre la tuberculose stagne. Les retards de mise en service de ces machines sont dus Ć lāattention insuffisante accordĆ©e Ć la prĆ©paration Ć lāutilisation efficace des machines par les systĆØmes de santĆ©. La maintenance des machines et la formation Ć leur utilisation ont posĆ© des problĆØmes. Il y a en outre des problĆØmes liĆ©s Ć la gestion logistique des fournitures de laboratoire, et il est nĆ©cessaire de dresser un plan global pour le rĆ©seau de laboratoires, en particulier concernant le transport des Ć©chantillons et la chaĆ®ne dāapprovisionnement des rĆ©actifs. Le CTEP a recommandĆ© que lāICN inclue dans le cadre de rĆ©sultats un indicateur du coĆ»t par test rĆ©alisĆ© avec les machines, et que le Burkina Faso surveille cet indicateur et en fasse rapport. |
Ćtablissement de la subventionĀ : LāOMS et le Laboratoire supranational de rĆ©fĆ©rence en matiĆØre de tuberculose de Milan ont apportĆ© leur soutien technique Ć lāĆ©laboration dāun plan dāintroduction et dāĆ©largissement des machines GeneXpert, lequel inclut tous les domaines dĆ©crits par le CTEP. Le plan a Ć©tĆ© finalisĆ© en septembreĀ 2017Ā ; la mise en Åuvre a commencĆ© au dernier trimestre de lāannĆ©e et se poursuivra durant la mise en Åuvre de la nouvelle subvention.Ā Concernant lāindicateur de coĆ»t par test rĆ©alisĆ© des machines, il est ressorti quāaucun indicateur standard ne peut ĆŖtre inclus dans le cadre de rĆ©sultats pour mesurer le coĆ»t par test, et quāaucun systĆØme nāest en place dans le pays pour une telle mesure ā dans lāattente dāune dĆ©cision institutionnelle sur le rapport coĆ»t-efficacitĆ© des machines GeneXpert. Des discussions sont en cours avec le DĆ©partement des conseils techniques et des partenariats du SecrĆ©tariat sur les solutions possibles Ć ce problĆØme. Note de la rĆ©dactionĀ : Ć Aidspan, cela nous a presque donnĆ© lāimpression que lāutilisation des machines GeneXpert Ć©tait remise en cause, alors que nous pensions que leur utilisation Ć©tait largement rĆ©pandue. Nous avons donc demandĆ© au SecrĆ©tariat ce quāil en Ć©tait. Ibon Villelabeitia, du DĆ©partement de la communication, a donnĆ© lāexplication suivanteĀ : Ā«Ā Le Fonds mondial soutient de nombreux pays dans lāintroduction et lāintensification de lāutilisation du systĆØme GeneXpert. Dans bon nombre de pays, la principale difficultĆ© consiste Ć optimiser lāutilisation des machines disponibles, notamment en termes de placement et de maintenance. Actuellement, les indicateurs standard de suivi et dāĆ©valuation du Fonds mondial ne comprennent pas dāindicateur permettant de surveiller lāutilisation des machines GeneXpert. Nous Ć©tudions la possibilitĆ© de travailler avec des partenaires comme lāOMS, USAID et dāautres pour Ć©valuer lāutilisation des machines GeneXpert, notamment en rĆ©alisant des Ć©tudes du rapport coĆ»t/efficacitĆ©.Ā Ā» |
FINANCEMENT NATIONAL
Le ComitĆ© dāapprobation des subventions a fait savoir que les engagements du gouvernement concernant les dĆ©penses du secteur de la santĆ© pour 2018/2020 sont dāenviron 240Ā millions dāeuros de plus que lāallocation budgĆ©taire pour 2015/2017. Pour le programme de lutte contre le paludisme, le gouvernement a engagĆ© 45,5Ā millions dāeuros en soutien aux achats de combinaisons thĆ©rapeutiques Ć base dāartĆ©misinine et Ć la gratuitĆ© des soins de santĆ© pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Les engagements du gouvernement envers le programme de lutte contre la tuberculose pour la pĆ©riode dāallocation 2017/2019 sāĆ©lĆØvent Ć 381Ā 000Ā euros et seront consacrĆ©s au financement de 40Ā % des antituberculeux de premiĆØre intention (premiĆØre ligne) et de tous les mĆ©dicaments auxiliaires. En ce qui concerne le programme de lutte contre le VIH, le gouvernement a engagĆ© 49,5Ā millions dāeuros, en soutien Ć lāachat de mĆ©dicaments et autres produits essentiels.
Le ComitĆ© dāapprobation des subventions a reconnu les efforts rĆ©cents du Burkina Faso visant Ć accroĆ®tre le financement pĆ©renne de la santĆ©, et a pris note de lāaugmentation de sa contribution au programme de lutte contre le paludisme (de 20Ā %) et de lāintroduction dāune politique de gratuitĆ© des soins de santĆ© pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. DāaprĆØs le ComitĆ©, cela a entraĆ®nĆ© une augmentation du nombre de cas de paludisme traitĆ©s, ainsi quāune augmentation significative de la demande de produits essentiels.
Le CAS a constatĆ© que le financement extĆ©rieur constitue 83,2Ā % de la programmation du Burkina Faso en matiĆØre de paludisme. Il a toutefois ajoutĆ© que la portion du budget public consacrĆ©e Ć la santĆ© a augmentĆ© de maniĆØre significative (elle se situe actuellement Ć 12,35Ā %), 16,8Ā % de ce budget Ć©tant consacrĆ© au paludisme. Le ComitĆ© sāattend Ć ce que cette tendance se poursuive jusquāĆ fin 2020.
Une partie de lāinformation rassemblĆ©e pour cet article est extraite du document GF/B38/ER02 (Rapport Ć©lectronique au Conseil dāadministrationĀ : Rapport du ComitĆ© dāapprobation des subventions du SecrĆ©tariat) et dāautres documents relatifs Ć lāapprobation des subventions du Burkina Faso. Ces documents ne sont pas disponibles sur le site Web du Fonds mondial.