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La réunion de haut niveau sur la tuberculose de l’Assemblée générale des Nations Unies appelle les dirigeants à réaffirmer leur détermination à mettre un terme à la tuberculose d’ici 2030
OFM Edition 74

La réunion de haut niveau sur la tuberculose de l’Assemblée générale des Nations Unies appelle les dirigeants à réaffirmer leur détermination à mettre un terme à la tuberculose d’ici 2030

Author:

Tinatin Zardiashvili

Article Type:
NOUVELLES

Article Number: 1

La Déclaration politique sur la tuberculose fixe des cibles ambitieuses d’investissement et de suivi des progrès

RÉSUMÉ L’Assemblée générale des Nations Unies a tenu sa première réunion de haut niveau consacrée à la tuberculose, qui fut l’occasion de réaffirmer la détermination des États membres à accélérer les efforts collaboratifs en vue de mettre un terme à cette maladie. Les États membres ont adopté la « Déclaration politique sur la tuberculose », qui appelle à accélérer et concerter les efforts contre la maladie.

Le 26 septembre dernier à New York, l’Assemblée générale des Nations Unies a organisé la première réunion de haut niveau consacrée à la tuberculose sous le thème « Unis pour mettre fin à la tuberculose : une riposte mondiale urgente à une épidémie mondiale ». La réunion avait pour objet de fournir une plateforme où les dirigeants de haut niveau puissent réaffirmer leur détermination à accélérer les efforts visant à atteindre l’objectif de mettre un terme à l’épidémie de tuberculose d’ici 2030.

Une quarantaine d’États membres représentés par leurs chefs d’État, ministres de la santé, parlementaires et maires de villes ont participé à la réunion, aux côtés de dirigeants d’organisations de la société civile, de survivants de la tuberculose, d’organisations commerciales et de recherche, d’organismes internationaux de développement et de donateurs tels que l’OMS, l’UNICEF, la Banque mondiale, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, UNITAID et la Fondation Bill et Melinda Gates.

Le principal résultat de la réunion de haut niveau est l’adoption par les États membres de la Déclaration politique sur la tuberculose, dans laquelle ils s’engagent à accroître les efforts et les investissements destinés à atteindre la cible des Objectifs de développement durable relative à l’éradication de l’épidémie de tuberculose à l’horizon 2030.

La résolution appelle à un engagement politique accru aux niveaux national, régional et mondial, et à une augmentation des investissements dans les programmes, la recherche et les innovations en matière de tuberculose, avec des cibles ambitieuses visant à traiter jusqu’à 40 millions de patients d’ici 2022 et à mobiliser des fonds pérennes et suffisants afin de permettre la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et la prise en charge opportuns de toutes les personnes touchées par la tuberculose.

La déclaration souligne que « malgré le fait que l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré la tuberculose urgence mondiale il y a vingt-cinq ans, elle figure toujours parmi les dix premières causes de mortalité à l’échelle mondiale ».

Bien que tous les États membres des Nations Unies se soient déjà engagés à mettre un terme à la tuberculose d’ici 2030 en adoptant la « Stratégie Mettre fin à la tuberculose » à l’Assemblée mondiale de la Santé de 2014, les progrès de la lutte contre la maladie se sont avérés plus lents que prévu, rendant difficile à réaliser la cible de 2030, qui est alignée sur les Objectifs de développement durable. Ce constat est confirmé par le dernier Rapport annuel sur la lutte contre la tuberculose dans le monde de l’OMS, publié le 18 septembre 2018, à temps pour la réunion de haut niveau. Le rapport révèle que 1,6 million de personnes sont mortes de la tuberculose en 2017 (dont 300 000 séropositifs au VIH), tandis que le déficit de financement annuel pour les traitements et les services liés à la tuberculose était estimé à 13 milliards de dollars.

La tuberculose pharmacorésistante constitue déjà une crise de santé publique et une menace grandissante, avec près de la moitié des cas concentrés dans trois pays, l’Inde (24 %), la Chine (13 %) et la Russie (10 %).

Le rapport souligne également l’important déficit de financement de la recherche liée à la tuberculose, qui s’élève à 1,3 milliard de dollars. Selon le rapport, 10 millions de personnes sont estimées avoir contracté la tuberculose en 2017, et 4 millions de personnes atteintes de tuberculose n’ont été ni diagnostiquées ni traitées. Deux tiers de cette charge de 10 millions de cas observée dans le monde se concentrent dans huit pays : l’Inde (27 %), la Chine (9 %), l’Indonésie (8 %), les Philippines (6 %), le Pakistan (5 %), le Nigeria (4 %), le Bangladesh (4 %) et l’Afrique du Sud (3 %).

La réunion comportait une séance plénière consacrée à une discussion générale et deux groupes de réflexion réunissant diverses parties prenantes sur la manière d’intensifier les efforts visant à améliorer l’accès aux services de traitement et de prévention, ainsi que sur le financement, les processus, la recherche et l’engagement en matière d’innovation.

Les principaux thèmes de discussion pour la réunion de haut niveau et les résultats attendus ont été tirés d’une consultation avec la société civile organisée en juin 2018 en préparation à la réunion. Quelque 400 participants, parmi lesquels des représentants de la société civile et du secteur privé, des parlementaires, des ONG, des universitaires, des associations médicales et des patients ont donné leur avis et discuté des solutions potentielles. Le résumé de la consultation a éclairé les Demandes clés des parties prenantes et des communautés concernées par la tuberculose, document décrivant les résultats attendus de la réunion, à savoir :

  1. atteindre toutes les personnes en comblant les lacunes en matière de diagnostic, de traitement et de prévention de la tuberculose ;
  2. faire évoluer la riposte à la tuberculose pour la rendre équitable, fondée sur les droits et centrée sur les personnes ;
  3. accélérer la conception de nouveaux outils essentiels pour en finir avec la tuberculose ;
  4. investir les fonds nécessaires pour en finir avec la tuberculose ;
  5. s’engager à faire preuve d’un leadership mondial décisif et responsable, notamment en faisant régulièrement rapport aux Nations Unies et en procédant à des examens réguliers.

Le Directeur général de l’OMS a été chargé de mettre au point le cadre de responsabilité multisectorielle d’ici 2019 afin de mesurer les progrès réalisés au regard des cibles. Le Secrétaire général des Nations Unies, avec le soutien de l’OMS, commandera quant à lui des rapports de situation aux niveaux national et mondial pour 2020. La prochaine réunion de haut niveau consacrée à la tuberculose, prévue pour 2023, fournira un examen exhaustif des résultats.

Depuis 2002, le Fonds mondial a investi plus de 6,2 milliards de dollars US dans la lutte contre la tuberculose ; il représente aujourd’hui environ 65 pour cent du financement international de la riposte à la maladie.

Certaines parties prenantes ne sont pas satisfaites de l’issue de la réunion. Health Gap et sept autres ONG actives dans le domaine de la tuberculose ont publié une déclaration commune le 26 septembre, intitulée « Que manque-t-il dans la Déclaration politique des Nations Unies sur la tuberculose », dans laquelle les auteurs affirment que « la déclaration ne va pas assez loin dans sa réponse à la maladie infectieuse la plus meurtrière sur le plan mondial et qui représente la première cause de décès des personnes vivant avec le VIH dans le monde ».

Les ONG s’engagent collectivement à prendre 12 mesures concrètes afin de mettre un terme à l’épidémie de tuberculose, dont un appel au Fonds mondial à « lancer immédiatement une initiative de reprogrammation et de mobilisation de fonds afin de garantir que les pays à charge de morbidité élevée modifient leurs programmes de lutte contre la tuberculose et de lutte conjointe TB/VIH financés par le Fonds mondial de manière à refléter les dernières directives de l’OMS en matière de traitement et de prévention plutôt que les approches anciennes et obsolètes ».

Dans un courrier électronique adressé à Aidspan, le directeur de la communication du Fonds mondial, Seth Faison, a fourni le commentaire suivant en réponse à la déclaration de Health Gap :

« Le Fonds mondial soutient pleinement toute action intensifiant et élargissant les programmes destinés à mettre un terme à la tuberculose. Il est crucial de soutenir les efforts menés dans les pays à charge élevée de morbidité de la tuberculose en vue d’identifier et traiter les cas manquant à l’appel, et d’adopter les directives les plus efficaces et actuelles en matière de traitement et de prévention. Nous encourageons vivement toute reprogrammation qui améliore l’efficacité du traitement et de la prévention de la tuberculose, et nous saluons les travaux de tous les partenaires en vue de mobiliser davantage de fonds pour la lutte contre la tuberculose. »

Pour plus d’information sur la réunion de haut niveau sur la tuberculose de l’Assemblée générale des Nations Unies, voir également :

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