Unir les forces en faveur de la santé mondiale: Le partenariat transformateur du Fonds mondial, de Gavi et du Mécanisme de financement mondiale (GFF)
Author:
Ida Hakizinka et Christian Djoko
Article Type:Article Number: 4
En octobre 2023, Gavi et le Fonds mondial ont lancé quatre chantiers visant à renforcer leur collaboration, avec l'inclusion récente du Mécanisme de financement mondial (GFF). Les progrès ont été examinés lors de la réunion du Comité stratégique en mars, et la mise en place d'un groupe de travail conjoint entre Gavi, le GFF et le Fonds mondial a été proposée, dans le contexte plus large de l'Agenda de Lusaka. Le comité stratégique a soutenu la continuité des quatre axes de travail et recommandé la création d'un groupe de travail conjoint pour faciliter leur mise en œuvre, sous réserve de clarifications et de la revue par le comité d'éthique et de gouvernance. Ces discussions ont été présentées à la 51e réunion du Conseil d’administration du Fonds mondial afin d'obtenir son avis sur les moyens d'améliorer davantage la collaboration et la communication entre les trois initiatives mondiales en matière de santé, ainsi que sur la nécessité d'identifier les principaux éléments manquants dans chacun des quatre axes de travail et de soutenir la constitution d'un groupe de travail conjoint. Quel est l'avenir de la collaboration entre le Fonds mondial, Gavi et le mécanisme de financement mondial ? Le présent article fait le point sur ces discussions.
Introduction
Le Secrétariat du Fonds mondial a préparé un document pour discussion lors de la 51ème réunion du Conseil d’administration du Fonds mondial. Ce document, qui porte sur la collaboration actuelle et future entre les trois principales initiatives mondiales pour la santé, à savoir le Fonds mondial, Gavi et le Mécanisme de financement mondial, comprenait trois questions adressées au Conseil d’administration:
- Comment pouvons-nous améliorer la collaboration et la communication mutuelles entre les trois IMS?
- Le conseil d’administration pense-t-il qu’il existe des éléments clés manquants dans chacun des quatre axes de travail?
- Le conseil d’administration approuve-t-il la création d’un groupe de travail conjoint pour les trois différents axes de travail?
Le paysage de la santé mondiale est parsemé de nombreuses organisations, chacune jouant un rôle essentiel dans la résolution des crises sanitaires dans le monde. Parmi celles-ci, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Gavi, l’Alliance du vaccin et le Mécanisme de financement mondial (GFF) apportent une contribution essentielle à la sécurité sanitaire mondiale en déployant des efforts pour combattre et prévenir certaines des maladies les plus graves dans les pays les plus touchés et dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les trois organisations qui mobilisent et investissent des milliards de dollars dans les systèmes de santé, la prévention et le traitement des maladies ont sauvé des millions de vies. La figure 1 montre comment elles y parviennent.
Figure 1: Gavi, Mécanisme de financement mondial et Fonds mondial
Ce partenariat est particulièrement crucial dans le contexte actuel, où les défis sanitaires deviennent plus complexes et interconnectés, exigeant des efforts unifiés de la part de toutes les parties prenantes du secteur de la santé. Ces défis comprennent l’émergence de nouveaux agents pathogènes, le fardeau croissant des maladies non transmissibles et les menaces persistantes que représentent le sida, la tuberculose et le paludisme. En outre, les contraintes budgétaires auxquelles est soumis le secteur de la santé sont de plus en plus importantes, nécessitant une utilisation plus efficace des ressources en vue de maintenir les progrès enregistrés dans le domaine de la santé et de poursuivre les objectifs d’élimination.
La coordination, l’alignement et la collaboration entre les organisations donatrices constituent une sollicitation persistante depuis de nombreuses années, à commencer par la déclaration de Paris de 2005 (figure 2) et la dernière initiative en date, l’Agenda de Lusaka, qui appelle à l’alignement des objectifs communs ainsi qu’à la complémentarité des approches.
Figure 2: Principes de la Déclaration de Paris de 2005 pour l’efficacité de l’aide
Source: https://www.oecd.org/dac/effectiveness/45827300.pdf
Opérationnalisation du partenariat renforcé
La constitution d’un groupe de travail conjoint proposé en octobre 2023, axé sur le paludisme, le renforcement des systèmes de santé (RSS) et l’engagement des pays, a marqué une étape charnière dans cette collaboration renforcée, initialement entre le Fonds mondial et Gavi, et élargie pour inclure la cohésion du back-office et impliquer également le GFF dans deux des axes de travail (RSS et engagement des pays) mentionnés ci-dessous. Pour opérationnaliser cette collaboration renforcée, les trois organisations ont développé des axes de travail spécifiques (Figure 3), codirigés par des membres du personnel de Gavi, du GFF et du Fonds mondial.
Figure 3: Les quatre axes de travail du partenariat entre Gavi, le Mécanisme de financement mondial et le Fonds mondial
Axe de travail |
Détails |
|
1 |
Paludisme |
Développer un modèle de collaboration pour mettre à profit l’ensemble des outils de lutte contre le paludisme, en se concentrant sur des approches complémentaires en matière de programmation, de communication, de financement et de reconstitution des ressources. |
2 |
Renforcement des systèmes de santé (RSS) |
Renforcer la coordination des investissements dans les systèmes de santé, la prestation de services et les cadres de suivi-évaluation dans les pays. |
3 |
Engagement des pays |
Simplifier les processus concernant les pays, en mettant l’accent sur les contextes d’intervention difficiles et sur le déploiement du vaccin antipaludique R21. |
4 |
Back Office |
Identifier de nouvelles opportunités de collaboration entre les fonctions d’appui aux entreprises en vue d’améliorer l’efficacité et l’efficience. |
En rationalisant les efforts dans ces domaines essentiels, le partenariat est en mesure d’apporter un soutien plus complet et plus efficace aux pays.
Ce modèle de collaboration met l’accent sur la priorisation des domaines qui se chevauchent de manière significative, garantissant l’orientation de tous les efforts vers l’optimisation de l’impact sur les pays (figure 4).
Figure 4: Aperçu de la collaboration entre le Fonds mondial, GAVI et le GFF – Vers un impact sur les pays
Le paludisme
Le paludisme reste l’une des maladies les plus meurtrières au monde, en particulier en Afrique subsaharienne (voir nos articles récents sur le sujet ici 1, 2, 3, 4). Le Fonds mondial et Gavi se sont engagés à mettre à profit l’ensemble des outils de lutte contre le paludisme dans le cadre de leur collaboration, en se focalisant sur la complémentarité des approches en matière de programmation, de communication, de financement et de reconstitution des ressources. Le groupe de travail conjoint sur le paludisme a mis au point un modèle qui permet de mettre à profit les points forts de chaque organisation et d’optimiser la mise en œuvre et l’impact de l’ensemble des interventions contre le paludisme, des vaccins aux moustiquaires en passant par les médicaments antipaludiques. Il s’agit notamment d’aligner les cycles de financement et les stratégies de communication dans l’optique de maximiser la sensibilisation et l’adoption des options de prévention et de traitement du paludisme. Le lancement imminent du vaccin antipaludique R21 illustre le besoin urgent d’alignement et met en évidence le potentiel de cette approche collaborative pour apporter des solutions innovantes à l’avant-garde de la prévention et du traitement du paludisme.
En tant que nouvel outil prometteur dans la lutte contre le paludisme, son introduction et son extension constituent une opportunité idéale pour Gavi et le Fonds mondial d’harmoniser leurs efforts, en veillant à ce que les pays bénéficient d’un soutien complet dans leurs stratégies de vaccination et de lutte contre la maladie.
Renforcement des systèmes de santé
L’initiative de renforcement des systèmes de santé, qui a nécessité des efforts concertés et inclut le GFF, est axée sur l’élaboration d’une stratégie commune visant à améliorer les systèmes de santé. Il s’agit notamment de collaborer en ce qui concerne les mesures et les données, les systèmes d’information de gestion de la santé (HMIS), la gestion de la chaîne d’approvisionnement et les agents de santé communautaires (ASC). Des études de cas réalisées dans plusieurs pays révèlent les avantages réels de cette stratégie coordonnée, en mettant en évidence les progrès réalisés en matière d’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, de gestion des données et de services de santé communautaire. Dans le cadre de l’alignement stratégique, elle implique une participation mutuelle à des forums d’élaboration de stratégies et à des groupes consultatifs techniques (groupe technique consultatif sur la stratégie des systèmes de santé Gavi 6.0, stratégie relative à la chaîne d’approvisionnement du GFF, comité technique consultatif sur la revue contributive de la méthodologie SSRP du Fonds mondial, consultation sur les paramètres SSRP du Fonds mondial). L’élargissement du pool d’expertise technique du Fonds mondial en matière de SSRP par l’intermédiaire de GAVI lui a également été recommandé dans le cadre de sa revue stratégique 2023.
Des systèmes de santé solides sont essentiels à la fourniture efficace de services de santé, tels que les vaccinations et les programmes de prévention des maladies. La collaboration dans le domaine des systèmes de santé (figure 5) a pour but d’améliorer la coordination des investissements dans les systèmes de santé, la prestation de services et les cadres de suivi-évaluation (S&E) au niveau national. Il est nécessaire d’aligner les investissements et les efforts visant à renforcer les systèmes de santé, en mettant l’accent sur la formation du personnel de santé, le développement des infrastructures et l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement. Il s’agit notamment de travailler avec les partenaires de mise en œuvre pour collaborer sur les mesures de RSS, afin de permettre une approche homogène de l’évaluation des progrès et de l’impact.
Figure 5: Principales opportunités d’approfondissement de la collaboration en matière de RSS entre le Fonds mondial, GAVI et le GFF – un résumé
Engagement des pays
L’engagement collaboratif renforcé des pays est une initiative qui vise à simplifier les processus orientés vers les pays par l’intermédiaire de Gavi, du Fonds mondial et du GFF. Cela implique une collaboration accrue entre ces organisations pour atteindre des objectifs . Le GFF mobilise des fonds de plusieurs manières. L’une de ces méthodes est le financement complémentaire, par lequel les partenaires ayant des programmes dans les pays, comme Gavi et le Fonds mondial, sont encouragés à aligner leurs ressources financières pour atteindre des objectifs communs, ce qui permet d’accroître l’efficacité et d’éviter les chevauchements d’activités. En outre, le GFF collabore avec les ministères des finances et de la santé des pays concernés en vue d’allouer les ressources existantes et supplémentaires là où la nécessité se fait le plus sentir.
Coordination du back office
La collaboration s’étend à l’optimisation des fonctions et des opérations du back-office, avec des initiatives visant à améliorer l’efficacité opérationnelle dans l’ensemble des organisations partenaires. La collaboration va au-delà des domaines programmatiques et s’étend aux fonctions administratives, où des gains d’efficacité et des synergies peuvent être trouvés pour soutenir les objectifs plus larges des organisations. Elle identifie également les opportunités de collaboration entre les fonctions d’appui aux entreprises, telles que l’informatique, les ressources humaines, l’administration et les opérations. L’objectif est d’améliorer l’efficacité et l’efficience, de réduire les frais généraux et de libérer davantage de ressources pour les interventions sanitaires de première ligne.
Elle s’étend à différents domaines dans lesquels les services de traduction, les voyages et la sécurité des déplacements, les achats et les contrats informatiques, ainsi que la trésorerie sont examinés en vue d’une utilisation partagée entre Gavi, UNITAID et le Fonds mondial. Elle mentionne également l’utilisation de l’outil de traduction du Fonds mondial basé sur l’IA et l’approche commune en matière de durabilité environnementale. Cette approche systématique de collaboration a pour but d’améliorer l’efficacité et de réduire les frais généraux, ce qui permet d’allouer plus de ressources directement au travail programmatique.
Gestion des finances publiques
Le renforcement de la gestion des finances publiques et de la redevabilité est l’un des principaux objectifs du partenariat. Les interventions conjointes visent à renforcer les capacités de gestion financière des programmes de santé et à garantir une utilisation transparente et efficace des ressources. Cet effort de collaboration souligne l’engagement des partenaires en faveur de la durabilité et de la redevabilité dans le financement de la santé mondiale et l’utilisation des systèmes nationaux. L’utilisation et le renforcement des mécanismes de reddition de comptes dans les pays pour atténuer les risques financiers et programmatiques ont été mis en évidence, notamment les Institutions supérieures de contrôle des finances publiques en tant que parties prenantes clés.
Outre les domaines clés de collaboration décrits précédemment, l’alignement des politiques de co-financement, de transition et de pérennité, cofinancement, de Gavi et du Fonds mondial représente un élément stratégique crucial. Un tel alignement peut garantir une transition plus transparente et plus efficace pour les pays qui évoluent vers une plus grande autosuffisance en matière de financement de la santé, compte tenu des espaces budgétaires limités et des exigences en matière de financement de contrepartie que les pays doivent satisfaire auprès de multiples donateurs. Cette démarche est particulièrement importante lorsque les pays cessent de bénéficier de l’aide des donateurs et qu’ils doivent relever le défi de maintenir les progrès réalisés dans le domaine de la santé.
Les trois organisations peuvent travailler ensemble pour harmoniser leurs exigences en matière de cofinancement et leurs politiques de transition. La revue stratégique a souligné que les exigences de Gavi en matière de cofinancement sont plus strictes, tandis que le Fonds mondial laisse aux équipes pays et aux parties prenantes nationales le soin de négocier les dérogations et les exemptions. Il faudra donc aligner les calendriers, les exigences et les mécanismes de soutien pour les pays qui doivent augmenter leur contribution financière aux programmes de santé. Cela permettra de créer un environnement plus prévisible et plus favorable pour les pays en transition, en minimisant les risques d’interruption des services ou de régression des progrès en matière de santé. En coordonnant leurs politiques, Gavi, GFF et le Fonds mondial peuvent contribuer à faire en sorte que les pays soient mieux préparés à la transition, avec des systèmes solides en place pour le financement national de la santé.
Sélection des pays cibles
Le modèle de collaboration entre le Fonds mondial, le GFF et Gavi est un cadre dynamique conçu pour s’adapter aux besoins et contextes spécifiques des pays cibles. Ce modèle priorise l’alignement stratégique et l’optimisation des efforts dans les différents axes de travail afin de garantir l’impact maximal des interventions sanitaires, en mettant l’accent sur l’alignement des principaux domaines d’intervention, les objectifs communs et la rationalisation des opérations en vue d’améliorer l’efficacité et l’efficience des programmes de santé. La sélection des pays cibles est un processus critique, guidé par des critères qui prennent en compte la charge de morbidité, le potentiel d’impact et l’état de préparation à la transition vers un financement durable de la santé.
Pour identifier les pays pionniers et collaborer avec ces derniers de manière efficace, une approche ascendante structurée sera mise en œuvre en quatre étapes clés:
Le processus de sélection comprend à la fois une analyse quantitative et une évaluation qualitative, avec la contribution des parties prenantes au niveau national, des partenaires techniques et des experts internes des deux organisations. Il comporte une analyse complète de plusieurs facteurs:
Cette approche collaborative garantit la sélection de pays où les efforts conjoints peuvent réellement faire la différence, en tenant compte à la fois des besoins immédiats en matière de santé et des objectifs de viabilité à long terme.
Exemples d’impact dans les pays ciblés
Dans les pays où le Fonds mondial et Gavi ont concentré leurs efforts de collaboration, des améliorations tangibles des résultats sanitaires et de la performance des systèmes sont visibles. Par exemple, dans les régions où la charge de morbidité du paludisme est élevée, les efforts conjoints ont permis d’étendre la couverture des mesures de prévention du paludisme, notamment la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et l’introduction du vaccin antipaludique R21, avec pour résultat une réduction significative de l’incidence du paludisme et de la mortalité due à cette maladie.
Dans le domaine du renforcement des systèmes de santé, les projets de collaboration ont permis d’améliorer la gestion de la chaîne d’approvisionnement, garantissant ainsi la disponibilité des médicaments et des vaccins essentiels.
Ces actions ont eu un impact significatif dans des contextes d’intervention difficiles, où des efforts coordonnés ont permis de surmonter les obstacles logistiques et infrastructurels qui entravent la prestation des services de santé.
Le Fonds mondial, Gavi et le GFF ont collaboré avec d’autres partenaires dans la formation des organisations de la société civile en Afrique sur le Programme d’apprentissage commun pour faire avancer le financement de la santé et la couverture santé universelle . Le Fonds mondial a également collaboré avec la Banque mondiale et le GFF sur le suivi de la mobilisation des ressources et des dépenses afin d’améliorer le suivi des ressources consacrées à la santé, tant nationales qu’extérieures (y compris par le biais d’investissements catalytiques). En avril 2024, le Fonds mondial, le GFF et la Banque mondiale ont également co-organisé une session sur le thème «Agenda un Plan un Budget un rapport», lors du 7ème Forum annuel sur le financement de la santé, qui s’est tenu en marge des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI.
Ces exemples mettent en évidence le potentiel du partenariat entre le Fonds mondial, Gavi et le GFF pour transformer le paysage sanitaire dans les pays ciblés. En alignant leurs stratégies, leurs ressources et leur expertise, ils s’attaquent non seulement aux problèmes de santé immédiats, mais posent également les bases d’une amélioration durable de la santé.
Commentaires des parties prenantes
Les parties prenantes insistent sur les alignements stratégiques et la dynamique de collaboration au sein de la communauté mondiale de la santé, en particulier entre Gavi, le GFF et le Fonds mondial. Elles soutiennent fermement l’initiative visant à créer un groupe de travail conjoint (GTC) limité dans le temps pour se concentrer sur des axes de travail essentiels tels que le paludisme, le renforcement des systèmes de santé et l’engagement des pays. Les parties prenantes soulignent l’importance du groupe pour favoriser une approche unifiée et un dialogue permanent entre les organisations participantes. Elles estiment qu’une communication claire et régulière avec les organes de gouvernance, ainsi qu’un engagement en faveur d’objectifs détaillés et partagés, sont essentiels pour améliorer l’efficacité de leurs efforts de collaboration et relever les défis spécifiques du système de soins de santé. En outre, l’accent mis sur une coordination solide dans le cadre du renforcement des systèmes de santé est considéré comme essentiel pour optimiser l’utilisation des ressources et améliorer la prestation de services dans les pays.
Cette approche coopérative est soutenue par les réactions d’un large éventail de partenaires à l’échelle mondiale, qui soulignent l’importance d’une communication améliorée et d’un alignement stratégique facilité par le groupe de travail conjoint. Il existe un large consensus sur la nécessité d’un cadre bien défini qui non seulement assure la redevabilité mais maintient également une structure opérationnelle flexible capable de s’adapter aux besoins changeants des défis en matière de santé mondiale. Les parties prenantes s’accordent sur l’importance d’inclure un éventail diversifié de voix, dont celles des ONG et des représentants des communautés dans le groupe de travail mixte afin de rendre les initiatives complètes et inclusives. La priorisation des alignements stratégiques qui mettent à profit les forces de chaque organisation ouvre clairement la voie à une architecture de santé mondiale plus intégrée et plus efficace. Ce modèle de collaboration vise non seulement à rationaliser les efforts, mais également à accroître l’impact des interventions sanitaires en améliorant la synergie et le partage des ressources entre les principales initiatives mondiales en matière de santé.
Il convient toutefois de relever que les parties prenantes ont formulé une mise en garde contre l’hypothèse selon laquelle une efficacité accrue devrait se traduire par une réduction des besoins de financement. Elles ont souligné que les systèmes de soins de santé ont toujours des besoins importants et ont plaidé en faveur d’une allocation soutenue, voire accrue, des ressources. Lors de la réunion du conseil d’administration à Genève, les parties prenantes ont souligné collectivement l’importance d’impliquer les organisations prestataires de services communautaires (OSC) en vue de favoriser des collaborations inclusives et efficaces. Des appels ont également été lancés en faveur d’une plus grande visibilité des activités du conseil d’administration et d’un renforcement des collaborations, ainsi que de sessions formelles régulières visant à maintenir la communication et à surveiller les progrès réalisés dans le cadre des initiatives.
Elles encouragent également l’engagement de l’Organisation mondiale de la santé dans le GTC, étant donné son rôle d’autorité dirigeante et coordinatrice dans le domaine de la santé internationale. Des appels ont également été lancés pour travailler sur les détails et identifier les pays pionniers, les pays responsables de mise en œuvre souhaitant en faire partie, et de ne pas installer le bureau et le secrétariat du GTC dans les pays donateurs, afin de mieux suivre l’évolution de la CSU. Certaines parties prenantes estiment que le GTC devrait se concentrer sur l’amélioration de la couverture des services essentiels, l’amélioration de la qualité des services et la réduction des dépenses personnelles pour atteindre les objectifs de la CSU. Certaines parties prenantes attendent du GTC qu’il fournisse des rapports semestriels lors des réunions du Conseil d’administration du Fonds mondial. Elles ont également demandé au Secrétariat de partager des informations sur les risques potentiels et les limites de la constitution du GTC. L’objectif est de façonner l’architecture actuelle de la santé mondiale par l’intermédiaire du GTC, en veillant à ce que ce dernier provoque de réels changements plutôt que d’être une simple formalité.
Conclusion
Une structure de gouvernance et des mécanismes de reddition de comptes solides sont essentiels pour s’assurer que les discussions relatives à ce partenariat ne se limitent pas à de simples aspirations entre les réunions de conseil d’administration. Ce partenariat doit disposer d’un plan d’action concret assorti d’étapes clairement définies, de mises à jour régulières sur les progrès accomplis à l’intention des parties prenantes et de mécanismes transparents et rigoureux permettant à toutes les parties de rendre compte de leurs engagements. Grâce à un engagement soutenu et à une action stratégique, cette alliance a le potentiel de transformer les aspirations en améliorations tangibles de la santé, garantissant ainsi le succès à long terme, la pérennité et la résilience des systèmes de santé à l’échelle mondiale.