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Subventions du Fonds mondial à la République de Namibie
OFM Edition 160

Subventions du Fonds mondial à la République de Namibie

Author:

Aidspan

Article Type:
ANALYSE

Article Number: 6

Le rapport d'audit du Bureau de l'Inspecteur général sur les subventions du Fonds mondial à la Namibie communique de bonnes nouvelles sur les progrès accomplis dans la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, ainsi que sur l’efficacité des interventions communautaires. Des inquiétudes sont toutefois exprimées au sujet du manque de fiabilité des informations rapportées – un point correspondant à ce que nous avons à dire à propos du rapport d'étude sur les initiatives mondiales pour la santé - et le BIG note que les acquis de l'initiative stratégique pour les Instances de coordination nationale (ICN) n'ont pas été maintenus - une question en rapport avec notre article sur l'audit des ICN par le BIG.

Contexte

 

Le 2 août 2023, le Bureau de l’Inspecteur général (BIG) a publié son rapport sur les subventions accordées par le Fonds mondial à la Namibie au cours de la période allant de janvier 2021 à décembre 2022.

 

Environ 54 % de la subvention active de 53,15 millions de dollars US pour la période de mise en œuvre 2021-2023, qui couvre les trois maladies, avaient été décaissés au mois de décembre 2022.

 

Le ministère de la santé et des services sociaux (MOHSS) est le principal récipiendaire (PR) de la subvention combinée VIH/TB et paludisme. Les subventions sont mises en œuvre par des sous-récipiendaires, notamment le Programme national de lutte contre la tuberculose et la lèpre (NTLP), le Programme national de lutte contre les maladies à transmission vectorielle (NVDCP), le Programme national de lutte contre le VIH, les Services avancés de soins de santé communautaires en Namibie (CoHeNa), Intrahealth Namibie, le Ministère de l’éducation, des arts et de la culture, Positive Vibes, le Development Aid from People to People (DAPP), la Fondation One Economy et la Société pour la santé de la famille.

 

Les progrès enregistrés dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme sont résumés dans le tableau suivant, extrait du rapport:

 

 

Objectifs et portée de l’audit 

 

Les objectifs de l’audit étaient d’évaluer l’adéquation et l’efficacité des éléments suivants:

  • les modalités de mise en œuvre et de suivi stratégique des programmes bénéficiant de l’appui du Fonds mondial, afin de s’assurer de la réalisation des objectifs de la subvention, en accordant une attention particulière à l’unité de gestion de projet (UGP) et à l’instance de coordination nationale (ICN);
  • les interventions communautaires visant à garantir l’accès des bénéficiaires à des services de qualité, en mettant l’accent sur les populations clés et vulnérables (y compris les adolescentes et les jeunes femmes (AJF), les travailleuses du sexe (TS) et les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes(HSH)), la tuberculose multirésistante( TB MR) et la lutte antivectorielle contre le paludisme (pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide à effet rémanent (PID)); et
  • l’adéquation et l’efficacité des contrôles financiers et des mécanismes d’assurance dans les pays pour préserver les ressources du Fonds mondial.

 

Premier constat 

 

Le premier constat est que les lacunes en matière de gestion financière et d’approvisionnement ont entraîné une faible redevabilité à l’égard des subventions du Fonds mondial. Une conception inadéquate et le non-respect de certaines des directives existantes ont un impact sur la transparence et la compétitivité des processus de passation de marchés, ainsi que sur l’optimisation des ressources. Il est donc nécessaire d’améliorer la conception et la conformité des processus financiers et de passation de marchés afin de préserver les fonds des subventions.

 

Deuxième constat

 

Le deuxième constat est que la structure et la faible capacité de production de rapports du PR l’empêchent de s’acquitter efficacement de ses rôles et responsabilités. Cette situation a eu un impact sur la mise en œuvre effective et efficace des subventions. Le retard dans la mise en œuvre de l’initiative stratégique Evolution de l’Instance de coordination nationale (ICN) a eu un impact sur la gouvernance et la supervision de l’ICN. Il est donc nécessaire d’améliorer les mécanismes de mise en œuvre et de suivi stratégique afin de garantir la réalisation des objectifs de la subvention. Voir notre article dans le numéro 439 du GFO sur l’audit du BIG concernant l’initiative stratégique Evolution de l’ICN.

 

Troisième constat 

 

Le troisième constat est que les progrès accomplis au niveau des résultats des programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme pourraient être freinés par le nombre limité d’agents de santé communautaires, une planification et une mise en œuvre insuffisantes de la PID relative au paludisme et les difficultés rencontrées dans les interventions de prévention du VIH pour les AJF, les TS et les HSH. Par conséquent, malgré les progrès notables réalisés dans la lutte contre ces trois maladies, des améliorations sont nécessaires en ce qui concerne les interventions communautaires.

 

Conclusions de l’audit

 

Par rapport aux objectifs de l’audit, l’évaluation globale du BIG a permis de constater que:

  1. L’adéquation et l’efficacité des modalités de mise en œuvre et de suivi stratégique des programmes soutenus par le Fonds mondial sont partiellement effectives.
  2. L’adéquation et l’efficacité des interventions communautaires visant à garantir l’accès des bénéficiaires à des services de qualité sont
  3. L’adéquation et l’efficacité des contrôles financiers et des mécanismes d’assurance dans le pays pour la préservation des ressources du Fonds mondial doivent être améliorées de manière significative.

 

Actions convenues de la Direction

 

Les actions convenues de la Direction (AMA) pour remédier à chacun des trois constats sont les suivantes:

 

  1. Le Secrétariat du Fonds mondial travaillera en collaboration avec le PR pour:
    • évaluer, d’ici le 31 mars 2024, les systèmes de gestion financière et de reporting afin de remédier aux faiblesses identifiées lors de l’audit; et
    • rendre opérationnels les résultats de l’évaluation mentionnée dans le point (a) d’ici le 31 décembre 2024.

 

  1. Pour apporter une réponse au deuxième constat, le Secrétariat du Fonds mondial:

 

    • collaborera avec le MOHSS et les parties prenantes concernées dans le pays pour: (i) d’ici le 30 juin 2024, procéder à un examen fonctionnel de l’UGP afin de renforcer la gestion opérationnelle pour le soutien à la mise en œuvre efficace des activités liées aux subventions dans les délais. En s’appuyant sur les récents progrès réalisés par le PR en ce qui concerne les processus d’approvisionnement, cette revue inclura également l’accord d’approvisionnement de l’UGP afin de définir les rôles et les responsabilités qui soutiennent la supervision de l’approvisionnement et les mesures d’assurance qualité; et (ii) d’ici le 31 mars 2025, fournira la preuve de l’opérationnalisation telle que stipulée dans la partie (i); et
    • collaborera avec l’Instance de coordination nationale de la Namibie pour: (i) d’ici le 30 novembre 2023, faciliter la représentation inclusive, et notamment la participation active des parties prenantes gouvernementales, et, par le biais de l’évolution de l’ICN, améliorera la fonctionnalité de l’ICN en ce qui concerne le suivi stratégique et la clarification des rôles et des responsabilités de l’ICN et de ses sous-comités; et (ii) d’ici le 30 juin 2024, apportera la preuve de l’opérationnalisation telle que stipulée au point (i).

 

  1. Pour remédier au troisième constat, le Secrétariat du Fonds mondial collaborera avec le PR pour l’exploitation des données afin d’évaluer de manière régulière, d’ici au 30 juin 2024, les orientations et les liens vers les services de conseil et de dépistage du VIH, de santé sexuelle et reproductive et d’autres services de soutien pour les PC (AJF, TS et HSH), afin d’améliorer l’efficacité des services.

 

Commentaire 

 

Le rapport contient de bonnes nouvelles concernant les progrès enregistrés dans la lutte contre les maladies, mais compte tenu de l’augmentation du nombre de cas de paludisme en 2021, il est peut-être optimiste de penser que le paludisme sera éliminé d’ici 2030.

 

Dans un contexte où les programmes de lutte contre les maladies ont une bonne performance, il est décevant de constater des préoccupations concernant la fiabilité des informations financières communiquées. C’est un cas illustratif du problème de fiabilité des données que les auteurs du rapport d’étude sur les IMS devraient examiner et revoir leurs résultats et conclusions en conséquence. Voir notre article ici.

 

Fait intéressant, le BIG signale que “les premiers résultats du projet d’évaluation (à savoir l’initiative stratégique Evolution de l’ICN) ne sont pas encore atteints en raison de retards enregistrés dans la mise en œuvre”. Ce constat vient corroborer une préoccupation générale concernant les ICN – voir notre article sur l’audit du BIG portant sur les ICN.

 

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