Semaine d’action mondiale en faveur de la septième reconstitution des ressources

Author:

Aidspan

Article Type:

Article Number: 5

Plus de 55 pays s'unissent pour appeler à soutenir le VIH, la tuberculose et le paludisme

RÉSUMÉ Cet article synthétise le rapport sur la Semaine mondiale d'action en faveur de la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui s'est déroulée du 7 au 11 mars dans plus de 55 pays. Les communautés et la société civile ont réclamé au moins 18 milliards de dollars pour le prochain cycle triennal du Fonds mondial.

La Semaine mondiale d’action s’est tenue du 7 au 11 mars à la suite des réunions préparatoires de la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial, organisées par cinq chefs d’État africains.  Notre dernier numéro l’Observateur du Fonds Mondial (OFM) 125 avait évoqué l’organisation de cet événement.  Nous pouvons maintenant rendre compte de ce qui s’est passé dans plus de 55 pays à travers le monde. Cet article est basé sur le communiqué de presse du Global Fund Advocates Network (GFAN) publié le 15 mars.

Dans un élan de solidarité mondiale, les communautés vivant avec, affectées par et/ou vulnérables au VIH, à la tuberculose (TB) et au paludisme, ainsi que la société civile de plus de 55 pays, qu’ils soient donateurs ou exécutants du Fonds mondial, se sont réunis “virtuellement” au cours de la Semaine mondiale d’action pour appeler la communauté mondiale des donateurs à se mobiliser et à collecter au moins 18 milliards de dollars pour la Septième reconstitution des ressources du Fonds mondial.

La Semaine mondiale d’action a été co-organisée par la Société civile pour l’élimination du paludisme (CS4Me), le GFAN, le GFAN Afrique et le GFAN Asie-Pacifique (GFAN AP).  Elle a mobilisé les communautés et la société civile afin de créer un élan dans le cadre de la campagne “In Extraordinary Times…The Power of More” développée par le GFAN AP pour la septième reconstitution des ressources.

Partout dans le monde, les communautés et la société civile ont contacté les ambassades et les hauts-commissariats des pays donateurs par le biais de réunions physiques et virtuelles, de lettres postées, envoyées par courrier, remises en main propre ou envoyées par courriel, ainsi que sur les plateformes de médias sociaux. Ces efforts visaient à sensibiliser les ambassades et les hauts-commissariats des pays donateurs à l’impact des investissements du Fonds mondial sur les réponses nationales au VIH, à la tuberculose et au paludisme, sur le renforcement des systèmes de santé et des systèmes communautaires, ainsi que sur la protection et la promotion des droits de l’homme et de l’égalité femmes hommes, et les droits des populations clés et vulnérables.

“Le rassemblement des communautés et de la société civile des pays de mise en œuvre par le biais d’un effort de mobilisation mondiale montre le soutien que les communautés et la société civile apportent au Fonds mondial. En tant que partenariat mondial, nous partageons la responsabilité d’une reconstitution réussie du Fonds mondial, qui permettra de continuer à atténuer les effets du COVID-19, d’accélérer la mise en œuvre des interventions de base pour les trois maladies afin d’atteindre l’ODD 3 et la santé universelle, et de se préparer efficacement aux futures pandémies grâce à des systèmes sanitaires et communautaires renforcés.” Masaki Inaba, directeur de programme pour la santé mondiale, Forum Afrique-Japon, et membre du comité directeur du GFAN AP.

De sa création en 2002, à la fin de 2020, le Fonds mondial a sauvé plus de 44 millions de vies, mis 21,9 millions de personnes sous traitement antirétroviral (TAR) pour le VIH, traité 4,7 millions de personnes atteintes de tuberculose et distribué 188 millions de moustiquaires.  Face à l’épidémie COVID-19, en plus de maintenir les interventions de base des programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, le Fonds mondial a approuvé 4,1 milliards de dollars pour soutenir 108 pays et 21 programmes multinationaux afin d’atténuer l’impact de l’épidémie COVID-19 sur les trois maladies et de soutenir les systèmes de santé et les systèmes communautaires. Cela a permis de s’assurer que ces derniers n’ont pas été perturbés et que les services de dépistage, de traitement, de prévention, de soins et de soutien pour le VIH, la tuberculose et le paludisme ont continué à atteindre les personnes qui en ont le plus besoin malgré les couvre-feux et les fermetures imposés par la COVID-19.

“Les communautés et la société civile sont au cœur du succès du partenariat du Fonds mondial, qui a permis d’établir et de renforcer les systèmes communautaires grâce à ses investissements dans plus de 100 pays. La levée d’au moins 18 milliards de dollars permettra d’augmenter les ressources pour le renforcement et le soutien nécessaires des systèmes communautaires, qui sont essentiels pour le succès à long terme du partenariat du Fonds mondial. Nous appelons la communauté des donateurs, dans le cadre du Conseil du Fonds mondial, à concrétiser les engagements du Fonds mondial en matière de promotion et de protection des droits de l’homme et de l’égalité femmes hommes”, a déclaré Rosemary Mburu, directrice exécutive de WACI Health, hôte du GFAN Afrique.

Alors que le Fonds mondial célèbre son 20e anniversaire, la septième conférence de reconstitution des ressources, organisée par le président des États-Unis, Biden, au cours du troisième trimestre de 2022, sera une occasion essentielle pour le monde de se rassembler dans un esprit de solidarité mondiale afin de se remettre sur la voie de la réalisation des ODD et des objectifs mondiaux en matière de VIH, de tuberculose et de paludisme, tout en atténuant les impacts de la COVID-19 sur les trois maladies et les moyens de subsistance des communautés dans les pays soutenus par le Fonds mondial.

“La septième reconstitution des ressources du Fonds mondial est une occasion majeure de faire progresser l’équité en matière de santé dans le monde et un test majeur de l’engagement du monde à agir sur les priorités mondiales avec une solidarité mondiale”, a déclaré Chris Collins, président et directeur général des Amis du Fonds mondial, et membre du Comité directeur international du GFAN. “Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de ne pas atteindre notre objectif de financement”.

Pour la première fois en 20 ans d’histoire, le Rapport sur les résultats du Fonds mondial 2021 fait état d’une baisse des objectifs atteints pour les trois maladies à la fin de 2020. Le dossier d’investissement du Fonds mondial a été lancé lors de la Septième réunion préparatoire à la reconstitution des ressources, organisée par une coalition de dirigeants africains de la République démocratique du Congo, du Kenya, du Rwanda, du Sénégal et d’Afrique du Sud les 23 et 24 février 2022, et demande au moins 18 milliards de dollars pour contribuer à la réalisation des objectifs définis dans la Stratégie 2023 – 2028 du Fonds mondial : combattre les pandémies et construire un monde plus sain et plus équitable.  Elle permettra de:

• Sauver 20 millions de vies entre 2024 et 2026.
• Réduire le nombre de décès dus à ces trois maladies à 950 000 d’ici 2026, contre 2,4 millions en 2020.
• Éviter plus de 450 millions d’infections ou de cas.
• Catalyser l’augmentation des investissements nationaux à hauteur de 59 milliards de dollars.
• Renforcer les systèmes de santé et de préparation aux pandémies.
• Obtenez un retour sur investissement de 1:31 de dollars.
• Réduire les inégalités dans les services de santé en s’attaquant aux obstacles liés au genre et aux droits de l’homme et en mettant en place des systèmes de santé plus inclusifs qui ne laissent personne de côté.

Cependant, la demande de 18 milliards de dollars est le strict minimum requis pour que les partenaires du Fonds mondial puissent effectivement inverser les trajectoires du VIH, de la tuberculose et du paludisme, et ce n’est pas suffisant pour atteindre les objectifs de 2030.  C’est pourquoi le GFAN demande un soutien pour réunir au moins 24 milliards de dollars afin de combler le manque de ressources nécessaires à la lutte contre les trois maladies pour la septième reconstitution des ressources, soit 6 milliards de dollars de plus que le besoin de financement minimum exprimé dans le dossier d’investissement du Fonds mondial.

Les communautés vivant avec, affectées par et/ou vulnérables à ces trois maladies, ainsi que la société civile du monde entier, ont appelé la communauté mondiale des donateurs à se rallier à toutes les parties prenantes du partenariat du Fonds mondial pour plaider en faveur d’une augmentation des promesses de dons afin de réunir au moins 18 milliards de dollars pour la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial.