Sans inclusion, pas de progrès dans la lutte contre les maladies

Author:

AIDSPAN

Article Type:

Article Number: 1

Ce numéro de l'OFM aborde le rapport 2024 du Fonds mondial, qui met en lumière les progrès réalisés dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, tout en soulignant la nécessité de renforcer les systèmes de santé pour atteindre les objectifs de développement durable d'ici 2030. Il examine également l'Agenda Lusaka, critiquant son manque d'inclusivité pour les populations clés, notamment les personnes LGBTI, et évoque les problèmes de visas qui empêchent les délégués africains de participer à des conférences cruciales. En outre, le numéro explore la planification budgétaire des investissements nationaux en santé dans des pays comme l'Éthiopie et le Rwanda, et conclut par un témoignage poignant d'Abdoulaye Djibril sur la lutte contre la tuberculose au Niger, rappelant l'importance de placer les droits et l'équité au centre des efforts de santé.

Chers lecteurs, chères lectrices,

 

Ce numéro met en lumière la question cruciale de l’inclusion dans la lutte contre les maladies. Avant d’explorer ce sujet en profondeur, penchons-nous d’abord sur l’actualité du Fonds mondial, en commençant par une note positive : le rapport sur les résultats 2024 du Fonds mondial.

 

Ce document souligne les efforts continus pour éradiquer trois fléaux planétaires : le sida, la tuberculose et le paludisme. Avec de solides résultats à la clé, le Fonds mondial semble bien avancer dans sa mission, mais la route vers 2030 (et les objectifs de développement durable) est encore semée d’embûches. Certes, les progrès sont là, mais les systèmes de santé doivent se renforcer pour tenir la distance. C’est un peu comme vouloir courir un marathon sans chaussures : on avance, mais c’est douloureux et lent.

 

Le second article de ce numéro présente un aperçu de l’ordre du jour de la réunion du Comité d’audit et des finances qui s’est tenue les 10 et 11 octobre 2024 à Genève.

 

Et maintenant, l’Agenda Lusaka. Cette initiative, bien qu’ambitieuse et nécessaire pour harmoniser les efforts de santé en Afrique, pose quelques questions épineuses. En effet, derrière les beaux discours d’un guichet unique pour la Couverture santé universelle (CSU) se cache une réalité plus trouble : les populations clés, notamment les personnes LGBTI, semblent être laissées sur le bas-côté. En matière d’inclusivité, cet agenda ressemble parfois à une réunion de famille où certains membres n’ont pas reçu l’invitation. Un oubli ? Un choix délibéré ? Le débat est ouvert, mais le risque est clair : une CSU incomplète, qui laisserait de côté ceux et celles qui en ont le plus besoin.

 

Les obstacles à l’inclusion ne s’arrêtent pas là. Parlons des visas refusés. Oui, vous avez bien lu. Lors des conférences sur la santé mondiale à Montréal en 2022 ou à Munich en 2024, de nombreux délégués africains ont vu leurs demandes de visa rejetées. Une ironie cruelle pour des rencontres qui prétendent être « mondiales ». L’expertise des pays les plus touchés par ces maladies est ainsi reléguée aux coulisses, tandis que les décisions sont prises à huis clos, loin des réalités du terrain. Si nous voulons une représentation vraiment globale, il serait peut-être temps d’organiser ces conférences dans des pays où l’accès n’est pas soumis à tant de barrières administratives. Parce qu’après tout, un visa refusé, c’est une voix étouffée.

 

Mais revenons à des sujets plus terre-à-terre, comme la planification budgétaire. La réunion du Fonds mondial de juillet 2024 à Genève a justement discuté de la manière dont les financements internationaux peuvent s’intégrer harmonieusement dans les budgets nationaux de santé de pays comme l’Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie et la Gambie. Si ces pays ont chacun leurs défis, ils démontrent collectivement l’importance d’une planification rigoureuse et d’une gestion financière intelligente. Parce qu’en matière de santé, une stratégie bien ficelée est aussi cruciale que des ressources suffisantes. Et là encore, l’inclusion de toutes les parties prenantes est primordiale pour garantir des résultats positifs.

 

Enfin, pour conclure sur une note humaine, le sixième article nous offre une rencontre inspirante avec Abdoulaye Djibril, président de l’Association Nigérienne des Malades Guéris de la Tuberculose (ANIMAG/TB). À travers son témoignage, la réalité de la lutte contre la tuberculose au Niger nous frappe de plein fouet. Djibril nous plonge dans les réalités, souvent difficiles, de la lutte contre la tuberculose au Niger. Son témoigne nous rappelle que la santé n’est pas seulement une question de chiffres ou de stratégie, mais bien une bataille humaine, où les droits, la communauté et l’équité doivent être au cœur de la réponse.

 

En somme, la santé mondiale avance, parfois à grands pas, souvent en trébuchant, mais toujours avec l’espoir d’un avenir plus juste et inclusif. Les articles de cette édition nous rappellent que si l’on veut vraiment changer le monde, il ne suffit pas de rédiger des rapports ou d’organiser des réunions : il faut aussi savoir écouter ceux qui sont les plus touchés.

 

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Bonne lecture.