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Peter Sands, Directeur exécutif, a une vision très enthousiaste de l’avenir du Fonds mondial
OFM Edition 167

Peter Sands, Directeur exécutif, a une vision très enthousiaste de l’avenir du Fonds mondial

Author:

Christian Djoko

Article Type:
RAPPORT

Article Number: 2

La 51ème réunion du Conseil d'administration du Fonds mondial s'est ouverte sur un discours du Directeur exécutif, Peter Sands, dans lequel il a présenté les réalisations passées de l'organisation et ses plans stratégiques pour l'avenir. Il a mis en avant la capacité d'adaptation et de résilience de l'organisation face aux défis de la santé mondiale et aux incertitudes économiques, et discuté des mesures stratégiques visant à renforcer l'impact, améliorer l'efficacité opérationnelle et assurer la pérennité de la santé mondiale. Le présent article fournit un aperçu de sa présentation et les réactions des parties prenantes.

Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial, a présenté un rapport verbal au cours de la première réunion annuelle du conseil d’administration de l’organisation, comme il est d’usage. Le présent article est un résumé de son rapport verbal et des réactions des parties prenantes.

 

Rétrospective sur les priorités de 2023

 

Selon le Directeur exécutif, l’année 2023 a été marquée par d’importantes réalisations pour le Fonds mondial, avec 5,1 milliards de dollars US effectivement alloués à la réponse aux défis en matière de santé mondiale, représentant ainsi le deuxième décaissement annuel le plus important après celui de 2022. Cet investissement substantiel a facilité le lancement en temps utile de 98 % des projets, témoignant de l’engagement de l’organisation en faveur d’une réponse rapide et efficace. La décision stratégique de reprogrammer 2,2 milliards de dollars, initialement prévus pour la lutte contre la COVID-19 en faveur d’autres interventions sanitaires essentielles, illustre une approche à la fois flexible et réactive face aux menaces sanitaires mondiales. Cette reprogrammation a permis de renforcer la surveillance des maladies et les efforts déployés pour la riposte, en particulier dans les régions submergées par les crises sanitaires. Les fonds ont permis de s’adapter à l’évolution du paysage sanitaire, en garantissant l’affectation des ressources aux régions qui en ont le plus besoin afin d’optimiser les résultats en matière de santé.

 

Toutefois, selon le rapport financier annuel 2023 et les résultats de l’audit externe, en 2023, les dépenses au titre des subventions pour les activités incluant le mécanisme de riposte à la Covid C19RM se sont élevées à 4 438 millions de dollars US, soit 4 % de moins qu’en 2022 (4 631 millions de dollars US). Cette baisse correspond à la première année du cycle de subventions (CS7) et à la troisième année de mise en œuvre du CS6, soit un total de 4 484 millions de dollars US. Par rapport à la période de mise en œuvre du CS5 en 2020, les dépenses de 2023 affichent une augmentation de 9 %, en incluant le mécanisme C19RM. Les décaissements des subventions en 2023 s’élèvent à un montant total de 5 milliards 013 millions de dollars, dont 4 milliards 175 millions de dollars alloués aux activités de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme (VTP) et 838 millions de dollars au mécanisme C19RM.

 

 

Entre gestion financière saine et efficacité opérationnelle

 

Dans le but de consolider son cadre organisationnel, le Fonds mondial a pris des mesures importantes pour renforcer ses capacités internes et sa faculté d’adaptation par l’introduction de nouvelles fonctions au sein de l’organisation et le recrutement de personnels supplémentaires. Cette démarche démontre l’engagement du Fonds à veiller à ce que chaque décision prise et chaque action entreprise soient guidées par un sens aigu de l’éthique et de l’intégrité.

 

En outre, le Directeur exécutif a fait état de la discipline financière qui a prévalu dans la gestion du budget 2023 du Fonds mondial. Malgré les défis financiers, le Fonds a pu enregistrer des dépenses légèrement inférieures aux prévisions. Selon le Directeur exécutif, cette prudence financière a permis à l’organisation d’allouer ses ressources de manière efficace, en maintenant un équilibre délicat entre l’expansion des opérations et le contrôle des coûts.

 

Cette approche équilibrée a permis de renforcer la santé financière et la viabilité opérationnelle du Fonds. En veillant à ce que chaque dollar soit dépensé à bon escient, le Fonds a pu maximiser l’impact de ses interventions tout en assurant sa stabilité financière à long terme. Cet état de fait témoigne, poursuit Peter Sands, de l’engagement du Fonds à être une organisation efficace, capable de s’adapter et financièrement responsable.

 

Maintenir le cap par rapport à la technologie et aux données

 

Le Fonds mondial reconnaît l’importance cruciale de la technologie pour l’amélioration de la gestion des données sanitaires et de l’efficacité opérationnelle. C’est dans cette optique qu’il a réalisé d’importants investissements dans les infrastructures informatiques et les plates-formes de données. Selon Peter Sands, ces investissements visent à renforcer la capacité du Fonds à collecter, analyser et utiliser efficacement les données relatives à la santé.

 

La création d’un nouveau centre de services informatiques constitue une mesure stratégique visant à centraliser et à rationaliser le soutien technologique. Ce centre sert de point de convergence pour toutes les questions relatives à la technologie et permet au personnel du Fonds d’accéder à l’assistance et aux ressources dont il a besoin pour mener à bien ses tâches, tout en réduisant les coûts opérationnels et en augmentant l’efficacité des services.

 

Parallèlement, le Fonds a conçu des plateformes avancées qui non seulement facilitent la collecte des données, mais en améliorent également l’exactitude et la disponibilité en temps voulu. Ces plateformes utilisent des technologies de pointe pour automatiser et optimiser la collecte des données, garantissant ainsi la disponibilité permanente des informations les plus récentes et les plus exactes pour éclairer les décisions.

 

Ces avancées technologiques sont essentielles pour soutenir les objectifs du Fonds en matière d’amélioration de la qualité des données et de l’efficacité opérationnelle. En investissant dans la technologie et la gestion des données, le Fonds s’assure qu’il dispose des outils et des informations dont il a besoin pour assurer une gestion efficace des programmes de soins de santé et répondre aux défis de la santé mondiale de manière opportune et efficiente.

 

Défis et perspectives

 

Le rapport du Directeur exécutif examine en détail les défis engendrés par le ralentissement économique mondial ainsi que l’instabilité politique, qui ont un impact sur les environnements financiers et opérationnels essentiels aux initiatives du Fonds. Il souligne par ailleurs la nécessité de s’attaquer à la crise actuelle concernant les droits humains et les obstacles liés au genre, qui font partie intégrante de la concrétisation de l’équité en matière de santé. Le Fonds a lancé de multiples actions et stratégies en faveur d’initiatives ciblant les communautés les plus affectées et les plus démunies, en vue de renforcer leurs capacités et d’améliorer les approches de la santé fondées sur les droits, en veillant à assurer aux populations vulnérables un meilleur accès aux services de santé de qualité dont elles ont besoin.

 

En outre, l’accent mis sur la viabilité financière par le biais d’une mobilisation accrue des ressources nationales et d’une gestion efficace des finances publiques reflète, selon Peter Sands, la stratégie du Fonds qui consiste à garantir la résilience à long terme des systèmes de santé. En préconisant un renforcement du leadership national et de la base financière nationale, le Fonds a pour objectif de réduire la dépendance des pays à l’égard du financement international, renforçant de ce fait la viabilité et l’autosuffisance des systèmes de santé nationaux.

 

Au cours de la réunion du Conseil d’administration du Fonds mondial, les réactions des parties prenantes au rapport du Directeur exécutif ont fait apparaître un mélange d’appréciation et d’inquiétude. Les délégations ont salué l’exhaustivité des informations stratégiques fournies, mais exprimé de vives inquiétudes concernant un certain nombre de questions urgentes et prioritaires, notamment les droits humains, la résilience des systèmes de santé et la nécessité d’un fort engagement politique pour faire avancer la mission du Fonds mondial.

 

En effet, l’accent a été fortement mis sur l’importance du respect des droits humains, avec un appel pressant à adopter des politiques concrètes plutôt que de se contenter de simples déclarations. La nécessité d’utiliser le levier politique pour combattre les violations des droits de l’homme liées aux crises sanitaires a également été soulignée, mettant en évidence le besoin urgent d’une action vigoureuse de la part du Fonds mondial dans ce domaine.

 

Deuxièmement, les parties prenantes ont exprimé leur inquiétude quant à la diminution de l’aide publique au développement (APD) et souligné la nécessité d’un plus grand engagement politique au niveau national et international. Les discussions ont également porté sur la nécessité de modèles de financement durables et d’une collaboration régionale en vue d’assurer un approvisionnement régulier en produits médicaux. La promotion de la production locale a également été mentionnée comme moyen de réduire la dépendance vis-à-vis de l’aide internationale et de renforcer la résilience des systèmes de santé.

 

En outre, l’implication des communautés et une supervision efficace ont été identifiées comme des leviers essentiels pour maximiser l’impact des interventions sur le terrain, mettant en évidence l’importance d’assurer une utilisation transparente et efficace des fonds.

 

Face aux changements politiques, aux contraintes financières et aux nouvelles menaces sanitaires, l’importance pour le Fonds mondial d’adapter ses stratégies de manière flexible et réactive a été soulignée.

 

Enfin, des appels ont été lancés en faveur de l’élaboration de politiques stratégiques adaptées aux besoins actuels et futurs, en mettant l’accent sur le renforcement de la capacité des systèmes de santé à anticiper et à faire face aux crises.

 

En réponse au rapport du Directeur exécutif, tout en appréciant le travail accompli, des préoccupations ont été exprimées quant à la viabilité à long terme de modèles de financement fortement dépendants de sources externes. Les parties prenantes ont fait part avec insistance de l’importance d’élaborer des stratégies visant à garantir un financement conséquent allant au-delà des seules contributions des donateurs. Pour ce faire, il convient d’explorer des mécanismes de financement novateurs et de garantir une utilisation efficace et transparente des fonds alloués. Au final, l’objectif est de maximiser l’impact positif sur le terrain tout en assurant la stabilité financière de l’organisation pour ses projets futurs.

 

Les parties prenantes ont relevé la nécessité d’une approche équilibrée qui assure la protection des droits humains tout en maintenant les services de santé essentiels. Les parties prenantes ont également sollicité des orientations et des politiques plus énergiques pour prévenir les abus, ainsi qu’une collaboration accrue avec les gouvernements et les communautés.

 

Enfin, elles ont exhorté l’organisation à élaborer un plan plus stratégique pour faire face aux changements climatiques et à leur impact sur la santé. Les parties prenantes ont appelé à une approche équilibrée dans l’application des sanctions afin de ne pas aggraver la situation des populations vulnérables et clés, à la revue et au renforcement des politiques en vue de garantir le respect des normes en matière de droits de l’homme, et à la promotion de la participation communautaire afin d’assurer l’adéquation des programmes aux besoins et aux droits de tous, en particulier dans les contextes impliquant l’égalité des sexes et les droits humains.

 

Par ailleurs, le Directeur exécutif a reconnu l’importance de l’adoption d’une approche stratégique pour intégrer les préoccupations liées aux changements climatiques dans les programmes de santé et de droits, ainsi que la nécessité d’une coordination efficace des efforts de mobilisation des ressources compte tenu de la prochaine reconstitution des ressources, et de la collaboration entre les partenaires pour la gestion des relations complexes entre la santé, les droits humains et les changements climatiques.

 

Conclusion

 

Le rapport du Directeur exécutif fournit un cadre solide pour l’orientation future du Fonds mondial, caractérisé par un engagement en faveur de la croissance stratégique, de la résilience organisationnelle et d’initiatives durables en matière de santé. Les réalisations mentionnées dans le rapport reflètent une base solide fondée sur une mise en œuvre efficace de la stratégie, une gestion financière rigoureuse et l’intégration de technologies innovantes. Pour l’avenir, le Fonds entend rester fidèle à sa mission qui consiste à éradiquer d’ici 2030 les maladies qui constituent une menace pour la santé publique, en s’efforçant d’étendre son impact grâce à des collaborations stratégiques, des avancées technologiques et des approches centrées sur les communautés.

 

Malgré cette vision ambitieuse exposée par Peter Sands, force est de constater que le Fonds mondial est confronté à de nombreux défis majeurs, tels que les violations des droits humains, en particulier celles qui touchent les populations clés. Dans ce sens, espérons que les indicateurs seront au vert (Figure 2) pour les prochaines réunions du Conseil d’administration.

 

Figure 2: Parcours de performance – Progression des indicateurs clés de performance (ICP) au cours des périodes de référence

 

 

 

 

 

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