LE FONDS MONDIAL EST “ESSENTIEL POUR OBTENIR DES RÉSULTATS SOLIDES EN MATIÈRE DE SANTÉ PUBLIQUE MONDIALE”, SELON UNE ÉTUDE INTERNATIONALE
Author:
Aidspan
Article Type:Article Number: 6
Selon le Réseau d'évaluation de la performance des organisations multilatérales, les progrès réalisés en matière d'indicateurs sont satisfaisants, mais des améliorations sont possibles.
RÉSUMÉ Cet article analyse le Rapport du Réseau d'évaluation de la performance des organisations multilatérales (Multilateral Organisation Performance Assessment Network, MOPAN) consacré à l’action du Fonds mondial. En effet, le MOPAN a publié en août 2022 une évaluation de la performance du Fonds mondial par rapport à 12 indicateurs clés. Il a identifié plusieurs indicateurs comme étant très satisfaisants mais a également recommandé des domaines nécessitant plus d'attention. Le partenariat du Fonds mondial s'est félicité de cet examen et de ce retour d'information, afin de garantir que son travail reste aussi efficace que possible.
Le Réseau d’évaluation des performances des organisations multilatérales (MOPAN) est un réseau indépendant de 21 membres qui évaluent ensemble l’efficacité des principales organisations multilatérales qu’ils financent. Le 31 août de cette année, il a publié un rapport sur la performance du Fonds mondial. L’évaluation constate que « le Fonds mondial a constamment cherché des moyens d’améliorer ses performances et de mûrir en tant qu’organisation, tout en restant concentré sur son mandat principal de lutte contre trois des maladies infectieuses les plus mortelles : le VIH, la tuberculose (TB) et le paludisme ».
Le MOPAN est l’une des évaluations les plus exigeantes réalisées auprès des organisations multilatérales et ses conclusions sont importantes pour la communauté internationale des bailleurs de fonds.
Qu’est-ce que le MOPAN ?
Le Réseau d’évaluation de la performance des organisations multilatérales (MOPAN) a été lancé en 2002. Il s’agit d’un réseau de pays financeurs partageant les mêmes idées pour le suivi des performances des organisations multilatérales de développement au niveau national. Tous les membres ont un intérêt commun à en savoir plus sur l’efficacité des organisations multilatérales, par le biais d’évaluations conjointes de ces organisations, d’échanges d’informations et d’expertise en matière de suivi et d’évaluation.
Le MOPAN est un réseau interactif, basé sur le consensus, composé de membres qui partagent un intérêt commun pour l’amélioration de l’efficacité organisationnelle et du développement des organisations qu’ils financent. Sa mission est de renforcer les résultats globaux du développement et de l’aide humanitaire en améliorant la responsabilité et en favorisant le dialogue, ainsi que l’apprentissage et la réforme, en générant, analysant et présentant des informations critiques sur les performances. Chaque membre du MOPAN a une voix et un droit de parole égaux dans le travail du MOPAN.
Au 1er août 2022, les membres du réseau MOPAN sont l’Australie, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Union européenne (observateur), la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Corée, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, le Qatar, la Suède, la Suisse, la Turquie (observateur), le Royaume-Uni et les États-Unis.
Résultats de l’évaluation
Le dernier examen du Fonds mondial réalisé par le MOPAN remonte à 2015-2016, date à laquelle il avait également classé l’organisation comme satisfaisante. Depuis lors, note le rapport, le Fonds mondial a continué d’évoluer dans un paysage sanitaire mondial en mutation : « Depuis sa création il y a 20 ans, le Fonds mondial a constamment cherché des moyens d’améliorer ses performances et de mûrir en tant qu’organisation, tout en restant concentré sur son mandat principal de lutte contre les trois maladies infectieuses dévastatrices ».
Succès
L’évaluation du Fonds mondial par le MOPAN a révélé que :
- L’approche opérationnelle du Fonds mondial, souple et évolutive, fait l’objet d’un examen permanent et facilite une réaction rapide. Cela a été particulièrement important lors de la pandémie de COVID-19.
- Grâce à ses partenariats inclusifs, le Fonds mondial démontre un engagement fort envers toutes les parties prenantes et favorise le consensus et l’appropriation.
- En se concentrant résolument sur les trois maladies, le Fonds mondial a pu obtenir des résultats solides et réaliser des progrès continus malgré les défis à court, moyen et long terme.
En raison de son expérience dans la lutte contre les pandémies, le Fonds mondial était bien placé pour jouer un rôle de premier plan lorsque la pandémie de COVID-19 est survenue. Par exemple, au début de la pandémie, le Fonds mondial a collaboré avec d’autres organisations mondiales de santé pour prendre la tête de la formation de l’Accélérateur d’accès aux outils COVID-19 ou (ACT-Accelerator).
L’ambassadeur Taeho Lee, responsable institutionnel du MOPAN représentant la République de Corée, a félicité le Fonds mondial pour sa recherche constante de moyens de capitaliser sur sa pertinence au niveau mondial, notamment en dirigeant le pilier diagnostic de l’accélérateur ACT sur la base d’un partenariat solide avec d’autres parties prenantes, notant que « l’évaluation montre que le partenariat a réussi à maintenir l’équilibre entre le maintien de son attention sur les trois maladies cibles (VIH, tuberculose et paludisme) et la lutte contre le défi le plus imminent, à savoir la pandémie de COVID-19 ».
L’engagement profond du Fonds mondial envers le modèle de partenariat a été salué, les membres du MOPAN affirmant que cela contribuait à faire du Fonds une institution forte et influente. Les résultats de l’évaluation du MOPAN fournissent un reflet objectif des domaines dans lesquels le Fonds, en tant que partenariat, doit concentrer ses efforts pour s’assurer que le Fonds reste un leader et un acteur influent dans le domaine de la santé mondiale.
Besoin de plus de travail
- Dans le même temps, le Fonds mondial pourrait progresser davantage dans le traitement des questions transversales telles que la mise en place de systèmes de santé résilients et durables (RSSH), le genre et les droits de l’Homme, ainsi que l’environnement et le changement climatique.
- De même, une fonction d’évaluation cohérente et totalement indépendante sera importante pour passer du simple suivi à un apprentissage et une compréhension plus approfondie des programmes qu’elle soutient.
- Enfin, l’appropriation par les pays et les priorités concurrentes des parties prenantes constitueront une part importante des discussions dans les années à venir.
La réponse du Fonds mondial
Peter Sands, le directeur exécutif du Fonds mondial, a fait remarquer que : « Nous nous sommes engagés à déployer davantage d’efforts dans les domaines identifiés comme devant être améliorés, et nous avons déjà commencé ce travail », citant la nouvelle Stratégie pour 2023-2028. Il a déclaré que la stratégie intensifiera l’accent mis par le Fonds mondial sur la création de systèmes de santé inclusifs et centrés sur les personnes. Il a également déclaré que les efforts du Fonds pour lutter contre les inégalités en matière de santé, les inégalités entre les sexes et les obstacles liés aux droits de l’Homme qui empêchent l’accès aux services de santé, tels que la criminalisation des populations clés, porteront également sur les domaines nécessitant une amélioration. Il a noté que la stratégie intègre également la préparation et la réponse aux pandémies, ainsi que la durabilité environnementale et le changement climatique.
Le Fonds mondial a déjà pris des mesures pour renforcer les systèmes de suivi, d’évaluation et d’apprentissage de l’organisation en élaborant un cadre général de suivi et d’évaluation, en créant un nouveau rôle de responsable de l’évaluation et de l’apprentissage et en mettant en place un groupe d’évaluation indépendant. Bien que ces actions soient intervenues après la fin de la période d’évaluation, l’évaluation a reconnu qu’elles allaient dans la bonne direction.
“Je suis confiante dans la capacité du Fonds mondial à évoluer afin d’assumer pleinement son rôle de leader dans la lutte contre les trois maladies et dans la réalisation de la couverture sanitaire universelle en contribuant aux efforts mondiaux de renforcement des systèmes de santé”. |
Dans l’ensemble des secteurs du développement et de l’humanitaire, la protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels (SEAH) est devenue une priorité. C’est pourquoi, depuis 2020, le MOPAN a été le premier à évaluer les approches des organisations en matière de SEAH dans ses revues. Le Fonds mondial a adopté une approche de la protection contre l’exploitation et les abus sexuels centrée sur les victimes/survivantes en juillet 2021. L’examen a reconnu cette évolution, tout en admettant qu’il est trop tôt pour évaluer l’efficacité de son application.
Pour en savoir plus :
https://www.mopanonline.org/assessments/globalfund2021/MOPAN_2022_GlobalFund_PartI_FinalWeb.pdf
https://www.mopanonline.org/assessments/globalfund2021/MOPAN_2022_GlobalFund_PartII_FinalWeb.pdf
https://www.mopanonline.org/assessments/globalfund2021/MOPANBrief_2022_GlobalFund_FinalWeb.pdf