OFM Edition 185, Article Number: 2
ABSTRACT
Confronté à des pressions financières et au retard des contributions promises par les donateurs, le Fonds mondial a apporté certaines modifications à ses investissements catalytiques (IC) pour le cycle de subventions 7, afin de maintenir les programmes de santé à flot. Ces révisions, présentées lors de la 28ème réunion du Comité de stratégie à Genève les 7 et 8 juillet 2025, visent à préserver les activités essentielles tout en opérant avec des ressources réduites. D'une valeur de 555 millions de dollars américains, les IC financent des initiatives stratégiques, des efforts régionaux et des collaborations avec le secteur privé. Dans presque tous les cas, les réductions ont été appliquées avec discernement : de petits ajustements aux interventions prioritaires, la révision de certaines subventions plurinationales en fonction des performances et la protection de la majorité des fonds de contrepartie, qui sont essentiels pour permettre aux pays de prendre en charge les programmes. Le soutien du secteur privé est resté intact.
Face à des défis économiques mondiaux imminents risquant d'affaiblir le financement des programmes de santé dans les pays à faible et moyen revenu, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a lancé une feuille de route visant à affiner ses investissements catalytiques (IC) dans le cadre du cycle de subventions 7 (CS7). Présentés lors de la 28ème réunion du Comité de stratégie du Fonds à Genève les 7 et 8 juillet 2025, ces ajustements représentent une réponse proactive et flexible aux fluctuations monétaires et aux incertitudes liées à la conversion des promesses de dons.
Ce cadre révisé ne se contente pas de réduire les coûts, mais vise à rééquilibrer les investissements de manière stratégique afin de préserver la capacité du Fonds à mettre en œuvre des interventions à fort impact, de maintenir la confiance du secteur privé et de garantir que les pays continuent de progresser dans la lutte contre les trois maladies, même dans un contexte de resserrement financier.
Que sont les Investissements catalytiques ?
Les Investissements catalytiques sont distincts des allocations de base du Fonds mondial aux pays. Alors que les subventions aux pays constituent la pierre angulaire du financement de la santé par le Fonds, les IC servent de leviers ciblés : ils permettent de combler des lacunes stratégiques, de piloter des innovations, de promouvoir la collaboration régionale et de mobiliser des co-investissements, en particulier de la part du secteur privé.
Pour le cycle de financement 2023–2025, le Conseil a approuvé 13 priorités d’IC totalisant 555 millions de dollars US. Celles-ci sont mises en œuvre à travers trois modalités :
- Initiatives stratégiques (IS), qui soutiennent des activités mondiales et régionales gérées de manière centralisée ;
- Fonds de contrepartie (FC), qui exigent des pays qu’ils co-investissent dans des priorités de santé spécifiques ;
- Approches plurinationales (AP), qui soutiennent des efforts régionaux pour relever les défis sanitaires transfrontaliers.
Bien plus de 154 millions de dollars US de ce montant proviennent d’investissements du secteur privé, soulignant une fois de plus la valeur des partenariats public-privé dans le modèle du Fonds mondial.
Qu'entend-on par « investissements catalytiques » ?
Ils sont distincts des allocations de base du Fonds mondial aux pays. Si les subventions aux pays constituent la pierre angulaire du financement de la santé par le Fonds, les IC, eux, servent de leviers ciblés. Ils permettent de combler des lacunes stratégiques, de piloter des innovations, de promouvoir la collaboration régionale et de mobiliser des co-investissements, notamment de la part du secteur privé.
Pour le cycle de financement 2023-2025, le Conseil a approuvé 13 priorités d'IC pour un montant total de 555 millions de dollars américains. Celles-ci sont mises en œuvre selon trois modalités :
- les initiatives stratégiques, qui soutiennent des activités mondiales et régionales gérées de manière centralisée ;
- les Fonds de contrepartie, qui exigent des pays qu’ils co-investissent dans des priorités de santé spécifiques.
- les approches plurinationales, qui soutiennent des efforts régionaux pour relever les défis sanitaires transfrontaliers.
Plus de 154 millions de dollars de ce montant proviennent d'investissements du secteur privé, soulignant une fois de plus la valeur des partenariats public-privé dans le modèle du Fonds mondial.
Ajustements face aux pressions budgétaires
Compte tenu du retard dans les promesses de dons des bailleurs et du montant effectivement converti, le Fonds mondial a dû réévaluer la part du financement initial des IC approuvée pouvant être allouée. Toutefois, le Secrétariat a clairement indiqué que ce réajustement financier ne serait pas appliqué de manière uniforme. Il a plutôt adopté une réponse « différenciée », prenant en compte :
- l’état d’avancement de chaque investissement ;
- leur pertinence dans le contexte sanitaire en évolution ;
- le degré de co-investissement du secteur privé ;
,ainsi que la faisabilité opérationnelle des réductions.
Il est important de noter que le Fonds a décidé de ne pas réduire tous les IC de manière égale. Les contributions du secteur privé, strictement affectées et liées à des accords, sont entièrement protégées. L’objectif est d'éviter toute perturbation des activités les plus essentielles, tant pour aujourd'hui que pour le Cycle de subventions 8 (CS8).
Les initiatives stratégiques : des réductions intelligentes
Les Initiatives stratégiques, qui représentent 166 millions de dollars du portefeuille des IC, ont été examinées en deux étapes. Tout d’abord, une réduction générale de 11 % a été appliquée aux soldes non dépensés. Ensuite, un examen qualitatif a permis d'affiner davantage les ajustements, en tenant compte des performances, de la dynamique vers les objectifs du CS8 et des montants non engagés.
Cet examen attentif a conduit à de simples coupes dans les IS hautement prioritaires.
Le financement de la santé, les systèmes et ripostes communautaires, ainsi que l’accélérateur de l’impact de la santé numérique ont subi de petites réductions, toutes inférieures à 10 %.
Les programmes relatifs aux droits humains et au genre, à l’engagement communautaire et au façonnement des marchés NextGen ont été préservés grâce à un soutien solide du secteur privé et à leur pertinence dans le contexte actuel.
Au total, 9,5 millions de dollars américains (soit 11 % du financement alloué aux IS) ont été réduits, et toutes les IS demeurent opérationnelles et alignées sur les objectifs stratégiques.
Les approches plurinationales offrent une certaine flexibilité dans un cadre défini.
Le Fonds mondial gère un portefeuille de subventions plurinationales d'une valeur totale de 112 millions de dollars américains, conçues pour avoir un impact régional et transfrontalier dans la lutte contre les maladies et pour renforcer des systèmes de santé résilients et durables. Ces subventions permettent de répondre à des défis que les pays, travaillant isolément, auraient du mal à relever, comme la résistance aux médicaments, la transmission au sein des populations mobiles ou le partage d'installations de laboratoire.
Quatre domaines prioritaires ont été examinés et ajustés en fonction du degré d’avancement de chaque initiative et du niveau minimal de financement nécessaire pour rester viable. Il s'agit de :
-Les efforts de lutte contre le paludisme résistant aux médicaments en Asie, notamment dans le cadre de l'Initiative de résistance à l'artémisinine (RAI) en Asie de l'Est et dans le Pacifique, ont subi une réduction relativement faible de 8 % (4,4 millions de dollars sur un budget de 50 millions). Même avec cette réduction, la majeure partie des ressources du programme est préservée, ce qui témoigne de la difficulté à réduire une intervention aussi vitale dans une région qui risque de perdre du terrain dans la lutte contre la maladie.
- Les programmes de durabilité pour les populations clés, présents notamment en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, ont subi des coupes allant jusqu’à 15 %. Aucune réduction supplémentaire n'a toutefois été effectuée, ces programmes étant essentiels pour atteindre les populations marginalisées avec des services de lutte contre le VIH ; toute réduction risquerait de compromettre les acquis.
- l'élimination du paludisme en Afrique australe et le renforcement des systèmes de laboratoires n'ont subi aucune réduction, ce qui témoigne de l'engagement ferme du Fonds mondial envers des programmes à un stade précoce mais à fort impact. Les systèmes de laboratoire sont essentiels pour détecter et surveiller les maladies, tandis que l’élimination du paludisme est une priorité dans le sud du continent.
-Les subventions déjà mises en œuvre ont généralement été épargnées, tandis que celles encore à un stade préliminaire de planification se sont révélées plus vulnérables aux ajustements. Cette approche a permis de faire preuve de flexibilité tout en protégeant les objectifs centraux et les domaines d’impact.
Fonds de contrepartie : protéger les priorités définies par les pays.
Parallèlement, les fonds de contrepartie, d'une valeur de 277 millions de dollars américains, ont fait l'objet d'une attention encore plus grande. Ils se distinguent des subventions autonomes, car ils égalent les allocations nationales, dollar pour dollar, par programme, afin de répondre à des priorités stratégiques spécifiques, telles que :
- la prévention du VIH auprès des populations clés (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes s'injectant des drogues, travailleurs du sexe et personnes transgenres) ;
- l'identification et le traitement des cas de tuberculose manquants, un obstacle majeur à l'éradication de la maladie.
- le renforcement des systèmes de santé communautaires pour rendre les services accessibles à tous, en particulier dans les zones mal desservies.
En raison de leurs liens étroits avec les programmes nationaux, les fonds de contrepartie sont considérés comme essentiels pour garantir l'appropriation par les pays et le cofinancement. En conséquence, le Fonds mondial a adopté une approche conservatrice et fondée sur des principes pour toute modification, en appliquant une série de garde-fous.
- les changements apportés aux Fonds de contrepartie ne seraient envisagés qu’en dernier recours, après avoir étudié toutes les autres options de réduction budgétaire ;
- un dispositif d'escalade a été mis en place pour intervenir si des ajustements financiers risquaient de nuire de manière excessive à des priorités telles que la prévention du VIH ou les systèmes communautaires.
Des mécanismes de suivi spécifiques ont été mis en place pour garantir que les pays continuent d'investir dans des thématiques importantes telles que l'égalité des genres et les droits humains, qui sont au cœur de l'équité en matière de santé et des résultats durables.
Même après ces ajustements, l’accent mis sur les priorités catalytiques, qui déclenchent un changement systémique plus large ou favorisent l’innovation, reste profondément ancré dans la conception et la mise en œuvre des subventions.
Une plateforme pour l’avenir.
La stratégie révisée des IC ne se contente pas de s'adapter aux contraintes du CS7 ; elle constitue également une plateforme pour l'avenir. En préservant la confiance du secteur privé, en protégeant les priorités à forte valeur ajoutée et en maintenant la flexibilité au niveau des pays, le Fonds espère se positionner favorablement pour une solide huitième reconstitution des ressources.
Si des financements supplémentaires sont disponibles, que ce soit par des promesses tardives ou de nouveaux investissements du secteur privé, le Fonds mondial s'est engagé à en informer le Comité de stratégie et à redéployer les fonds en fonction des besoins. La performance des IC sera à nouveau évaluée lors de la réunion de décembre 2025 ; les enseignements tirés de ce processus adaptatif serviront à nourrir des réformes plus larges de l’architecture financière du Fonds.
Conclusion : le pragmatisme au service de l’objectif.
Face à une réalité budgétaire contraignante, l’approche adaptative du Fonds mondial concernant les investissements catalytiques dans le CS7 démontre que clarté stratégique et flexibilité peuvent aller de pair. Si certaines réductions ont été inévitables, le Fonds a travaillé avec diligence pour s’assurer qu’aucune priorité en matière d'IC ne soit rendue inefficace.
En protégeant les programmes à fort impact, en préservant les co-investissements du secteur privé et en renforçant l’appropriation nationale grâce aux fonds de contrepartie, le Fonds montre qu'il est possible de concilier responsabilité financière et ambition salvatrice. À mesure que les menaces pour la santé mondiale évoluent et que la demande de systèmes de santé résilients augmente, ce modèle réajusté d'IC pourrait servir de référence pour un financement adaptatif et orienté vers l'impact lors des cycles futurs.
Face à des défis économiques mondiaux imminents risquant d'affaiblir le financement des programmes de santé dans les pays à faible et moyen revenu, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a lancé une feuille de route visant à affiner ses investissements catalytiques (IC) dans le cadre du cycle de subventions 7 (CS7). Présentés lors de la 28ème réunion du Comité de stratégie du Fonds à Genève les 7 et 8 juillet 2025, ces ajustements représentent une réponse proactive et flexible aux fluctuations monétaires et aux incertitudes liées à la conversion des promesses de dons.
Ce cadre révisé ne se contente pas de réduire les coûts, mais vise à rééquilibrer les investissements de manière stratégique afin de préserver la capacité du Fonds à mettre en œuvre des interventions à fort impact, de maintenir la confiance du secteur privé et de garantir que les pays continuent de progresser dans la lutte contre les trois maladies, même dans un contexte de resserrement financier.
Que sont les Investissements catalytiques ?
Les Investissements catalytiques sont distincts des allocations de base du Fonds mondial aux pays. Alors que les subventions aux pays constituent la pierre angulaire du financement de la santé par le Fonds, les IC servent de leviers ciblés : ils permettent de combler des lacunes stratégiques, de piloter des innovations, de promouvoir la collaboration régionale et de mobiliser des co-investissements, en particulier de la part du secteur privé.
Pour le cycle de financement 2023–2025, le Conseil a approuvé 13 priorités d’IC totalisant 555 millions de dollars US. Celles-ci sont mises en œuvre à travers trois modalités :
- Initiatives stratégiques (IS), qui soutiennent des activités mondiales et régionales gérées de manière centralisée ;
- Fonds de contrepartie (FC), qui exigent des pays qu’ils co-investissent dans des priorités de santé spécifiques ;
- Approches plurinationales (AP), qui soutiennent des efforts régionaux pour relever les défis sanitaires transfrontaliers.
Bien plus de 154 millions de dollars US de ce montant proviennent d’investissements du secteur privé, soulignant une fois de plus la valeur des partenariats public-privé dans le modèle du Fonds mondial.
Qu'entend-on par « investissements catalytiques » ?
Ils sont distincts des allocations de base du Fonds mondial aux pays. Si les subventions aux pays constituent la pierre angulaire du financement de la santé par le Fonds, les IC, eux, servent de leviers ciblés. Ils permettent de combler des lacunes stratégiques, de piloter des innovations, de promouvoir la collaboration régionale et de mobiliser des co-investissements, notamment de la part du secteur privé.
Pour le cycle de financement 2023-2025, le Conseil a approuvé 13 priorités d'IC pour un montant total de 555 millions de dollars américains. Celles-ci sont mises en œuvre selon trois modalités :
- les initiatives stratégiques, qui soutiennent des activités mondiales et régionales gérées de manière centralisée ;
- les Fonds de contrepartie, qui exigent des pays qu’ils co-investissent dans des priorités de santé spécifiques.
- les approches plurinationales, qui soutiennent des efforts régionaux pour relever les défis sanitaires transfrontaliers.
Plus de 154 millions de dollars de ce montant proviennent d'investissements du secteur privé, soulignant une fois de plus la valeur des partenariats public-privé dans le modèle du Fonds mondial.
Ajustements face aux pressions budgétaires
Compte tenu du retard dans les promesses de dons des bailleurs et du montant effectivement converti, le Fonds mondial a dû réévaluer la part du financement initial des IC approuvée pouvant être allouée. Toutefois, le Secrétariat a clairement indiqué que ce réajustement financier ne serait pas appliqué de manière uniforme. Il a plutôt adopté une réponse « différenciée », prenant en compte :
- l’état d’avancement de chaque investissement ;
- leur pertinence dans le contexte sanitaire en évolution ;
- le degré de co-investissement du secteur privé ;
,ainsi que la faisabilité opérationnelle des réductions.
Il est important de noter que le Fonds a décidé de ne pas réduire tous les IC de manière égale. Les contributions du secteur privé, strictement affectées et liées à des accords, sont entièrement protégées. L’objectif est d'éviter toute perturbation des activités les plus essentielles, tant pour aujourd'hui que pour le Cycle de subventions 8 (CS8).
Les initiatives stratégiques : des réductions intelligentes
Les Initiatives stratégiques, qui représentent 166 millions de dollars du portefeuille des IC, ont été examinées en deux étapes. Tout d’abord, une réduction générale de 11 % a été appliquée aux soldes non dépensés. Ensuite, un examen qualitatif a permis d'affiner davantage les ajustements, en tenant compte des performances, de la dynamique vers les objectifs du CS8 et des montants non engagés.
Cet examen attentif a conduit à de simples coupes dans les IS hautement prioritaires.
Le financement de la santé, les systèmes et ripostes communautaires, ainsi que l’accélérateur de l’impact de la santé numérique ont subi de petites réductions, toutes inférieures à 10 %.
Les programmes relatifs aux droits humains et au genre, à l’engagement communautaire et au façonnement des marchés NextGen ont été préservés grâce à un soutien solide du secteur privé et à leur pertinence dans le contexte actuel.
Au total, 9,5 millions de dollars américains (soit 11 % du financement alloué aux IS) ont été réduits, et toutes les IS demeurent opérationnelles et alignées sur les objectifs stratégiques.
Les approches plurinationales offrent une certaine flexibilité dans un cadre défini.
Le Fonds mondial gère un portefeuille de subventions plurinationales d'une valeur totale de 112 millions de dollars américains, conçues pour avoir un impact régional et transfrontalier dans la lutte contre les maladies et pour renforcer des systèmes de santé résilients et durables. Ces subventions permettent de répondre à des défis que les pays, travaillant isolément, auraient du mal à relever, comme la résistance aux médicaments, la transmission au sein des populations mobiles ou le partage d'installations de laboratoire.
Quatre domaines prioritaires ont été examinés et ajustés en fonction du degré d’avancement de chaque initiative et du niveau minimal de financement nécessaire pour rester viable. Il s'agit de :
-Les efforts de lutte contre le paludisme résistant aux médicaments en Asie, notamment dans le cadre de l'Initiative de résistance à l'artémisinine (RAI) en Asie de l'Est et dans le Pacifique, ont subi une réduction relativement faible de 8 % (4,4 millions de dollars sur un budget de 50 millions). Même avec cette réduction, la majeure partie des ressources du programme est préservée, ce qui témoigne de la difficulté à réduire une intervention aussi vitale dans une région qui risque de perdre du terrain dans la lutte contre la maladie.
- Les programmes de durabilité pour les populations clés, présents notamment en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, ont subi des coupes allant jusqu’à 15 %. Aucune réduction supplémentaire n'a toutefois été effectuée, ces programmes étant essentiels pour atteindre les populations marginalisées avec des services de lutte contre le VIH ; toute réduction risquerait de compromettre les acquis.
- l'élimination du paludisme en Afrique australe et le renforcement des systèmes de laboratoires n'ont subi aucune réduction, ce qui témoigne de l'engagement ferme du Fonds mondial envers des programmes à un stade précoce mais à fort impact. Les systèmes de laboratoire sont essentiels pour détecter et surveiller les maladies, tandis que l’élimination du paludisme est une priorité dans le sud du continent.
-Les subventions déjà mises en œuvre ont généralement été épargnées, tandis que celles encore à un stade préliminaire de planification se sont révélées plus vulnérables aux ajustements. Cette approche a permis de faire preuve de flexibilité tout en protégeant les objectifs centraux et les domaines d’impact.
Fonds de contrepartie : protéger les priorités définies par les pays.
Parallèlement, les fonds de contrepartie, d'une valeur de 277 millions de dollars américains, ont fait l'objet d'une attention encore plus grande. Ils se distinguent des subventions autonomes, car ils égalent les allocations nationales, dollar pour dollar, par programme, afin de répondre à des priorités stratégiques spécifiques, telles que :
- la prévention du VIH auprès des populations clés (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes s'injectant des drogues, travailleurs du sexe et personnes transgenres) ;
- l'identification et le traitement des cas de tuberculose manquants, un obstacle majeur à l'éradication de la maladie.
- le renforcement des systèmes de santé communautaires pour rendre les services accessibles à tous, en particulier dans les zones mal desservies.
En raison de leurs liens étroits avec les programmes nationaux, les fonds de contrepartie sont considérés comme essentiels pour garantir l'appropriation par les pays et le cofinancement. En conséquence, le Fonds mondial a adopté une approche conservatrice et fondée sur des principes pour toute modification, en appliquant une série de garde-fous.
- les changements apportés aux Fonds de contrepartie ne seraient envisagés qu’en dernier recours, après avoir étudié toutes les autres options de réduction budgétaire ;
- un dispositif d'escalade a été mis en place pour intervenir si des ajustements financiers risquaient de nuire de manière excessive à des priorités telles que la prévention du VIH ou les systèmes communautaires.
Des mécanismes de suivi spécifiques ont été mis en place pour garantir que les pays continuent d'investir dans des thématiques importantes telles que l'égalité des genres et les droits humains, qui sont au cœur de l'équité en matière de santé et des résultats durables.
Même après ces ajustements, l’accent mis sur les priorités catalytiques, qui déclenchent un changement systémique plus large ou favorisent l’innovation, reste profondément ancré dans la conception et la mise en œuvre des subventions.
Une plateforme pour l’avenir.
La stratégie révisée des IC ne se contente pas de s'adapter aux contraintes du CS7 ; elle constitue également une plateforme pour l'avenir. En préservant la confiance du secteur privé, en protégeant les priorités à forte valeur ajoutée et en maintenant la flexibilité au niveau des pays, le Fonds espère se positionner favorablement pour une solide huitième reconstitution des ressources.
Si des financements supplémentaires sont disponibles, que ce soit par des promesses tardives ou de nouveaux investissements du secteur privé, le Fonds mondial s'est engagé à en informer le Comité de stratégie et à redéployer les fonds en fonction des besoins. La performance des IC sera à nouveau évaluée lors de la réunion de décembre 2025 ; les enseignements tirés de ce processus adaptatif serviront à nourrir des réformes plus larges de l’architecture financière du Fonds.
Conclusion : le pragmatisme au service de l’objectif.
Face à une réalité budgétaire contraignante, l’approche adaptative du Fonds mondial concernant les investissements catalytiques dans le CS7 démontre que clarté stratégique et flexibilité peuvent aller de pair. Si certaines réductions ont été inévitables, le Fonds a travaillé avec diligence pour s’assurer qu’aucune priorité en matière d'IC ne soit rendue inefficace.
En protégeant les programmes à fort impact, en préservant les co-investissements du secteur privé et en renforçant l’appropriation nationale grâce aux fonds de contrepartie, le Fonds montre qu'il est possible de concilier responsabilité financière et ambition salvatrice. À mesure que les menaces pour la santé mondiale évoluent et que la demande de systèmes de santé résilients augmente, ce modèle réajusté d'IC pourrait servir de référence pour un financement adaptatif et orienté vers l'impact lors des cycles futurs.
