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Le dialogue sur le climat et le financement de la santé : Catalyser l’action à l’intersection du changement climatique et de la santé mondiale
OFM Edition 169

Le dialogue sur le climat et le financement de la santé : Catalyser l’action à l’intersection du changement climatique et de la santé mondiale

Author:

Amida Kariburyo

Article Type:
NOUVELLES

Article Number: 6

Cet article donne un aperçu du dialogue sur le financement de la santé et du climat qui s'est tenu le 28 mai 2024, en marge de la 77e Assemblée mondiale de la santé. Organisé conjointement par le Fonds mondial, la présidence de la COP28, le Fonds vert pour le climat, la Fondation Rockefeller, l'OMS et la Clinton Global Initiative. Cet événement a mis l'accent sur le besoin urgent de financements adéquats, d'approches intégrées et de solidarité internationale pour faire face aux effets du changement climatique sur la santé. La volonté politique, les efforts de collaboration et les solutions de financement novatrices pour mettre en place des systèmes de santé résilients et soutenir les populations vulnérables ont été les principaux thèmes abordés.

Alors que les dirigeants mondiaux se sont réunis pour discuter des stratégies à adopter pour un avenir durable, les conséquences du changement climatique sur la santé sont apparues comme un aspect essentiel et urgent de la conversation. (Nous avons déjà publié de nombreuses analyses sur le sujet. Vous pouvez les retrouver ici 1, 2, 3 et 4).

 

Les échanges que vous pouvez retrouver à cette adresse, ont souligné la nécessité d’une action multisectorielle pour atténuer les impacts du climat sur les systèmes de santé, en insistant sur l’importance de la volonté politique et des engagements financiers. Des projets et partenariats existants, comme l’approche « une seule santé » et le rôle de la philanthropie, ont été mis en avant. L’inclusion du climat et de la santé dans le 14e programme de travail de l’OMS représente une avancée significative. L’accent a également été mis sur la nécessité d’une action collective, surtout pour les pays vulnérables à faible empreinte carbone, qui subissent les plus fortes crises sanitaires liées au climat malgré leur faible contribution aux émissions globales, soulignant ainsi l’importance de la solidarité mondiale et de la distribution équitable des ressources.

 

L’impact sévère du changement climatique sur les systèmes de santé

 

Lors des divers panels dédiés à l’impact sévère du changement climatique sur les systèmes de santé, en particulier dans les pays vulnérables, l’urgence d’une action multisectorielle a été au centre des débats.

 

Dr. Chelsea Clinton a particulièrement souligné l’urgence d’une réponse coordonnée, tout en saluant l’inclusion de la santé dans l’agenda de la COP28. Pour la première fois, la COP28 a consacré une journée entière à la santé, où plus de 100 ministres de la santé ont unanimement reconnu la nécessité de solutions intégrées. Parmi les avancées majeures, l’instauration de cette journée dédiée et les engagements politiques mondiaux ont marqué une étape clé dans la reconnaissance des liens entre climat et santé.

 

Dr. Tedros a mis en lumière les effets dévastateurs du changement climatique sur la santé, tout en déplorant le manque de financement actuel. Il a plaidé pour une augmentation des investissements dans les systèmes de santé, les énergies renouvelables et le personnel de santé. Dr. Naveen Rao, vice-président de la Fondation Rockefeller, a également insisté sur l’importance de la volonté politique et des engagements financiers. D’autres intervenants ont discuté des succès, des défis et des stratégies pour intégrer le changement climatique dans les politiques de santé, en soulignant que la collaboration multisectorielle et les approches localisées basées sur des données probantes sont essentielles.

 

L’événement a mis en avant l’urgence de combiner les preuves scientifiques et l’action politique pour lutter efficacement contre les impacts du changement climatique sur la santé. Les représentants de pays tels que le Malawi, le Nigeria, le Bangladesh et le Sénégal ont réaffirmé le rôle crucial du leadership national dans les actions et le financement liés au climat et à la santé. Ils ont insisté sur l’importance de la gestion des fonds, du soutien immédiat, de l’intégration locale, de la résilience des systèmes de santé et de la planification intégrée.

 

Masiko, en partageant son expérience face au cyclone Freddie, a évoqué les défis pour maintenir les services de santé. Le panel ministériel a de nouveau souligné l’importance du leadership national, du financement adéquat et de la solidarité mondiale pour répondre efficacement aux défis climatiques.

 

Enfin, les défis de la lutte contre le paludisme au Malawi ont mis en lumière la nécessité d’une réponse plus rapide et rationnelle, prônant une approche « une seule santé » et renforçant l’importance du leadership, du financement et de la solidarité mondiale.

 

Financement du climat et de la santé

 

Le financement du climat et de la santé a été au cœur des discussions lors du dialogue sur cette thématique cruciale. L’importance de mobiliser des ressources financières adéquates pour affronter les effets du changement climatique sur la santé publique a été mise en avant, avec un accent particulier sur les interventions intelligentes et résilientes. La Banque mondiale, par exemple, s’engage fortement dans des actions sensibles au climat, allouant 45 % de ses ressources annuelles à cette cause. Elle a également mis en lumière les efforts du groupe de travail des banques de développement pour aligner les financements climat et santé, avec une feuille de route stratégique à venir.

 

Le Brésil prévoit de tirer parti de la coopération internationale via le G20 et la COP30 pour renforcer ses infrastructures de santé et améliorer sa préparation aux catastrophes climatiques. Parmi les initiatives de la présidence du G20, le pays compte utiliser le pouvoir de rassemblement de cette instance pour mettre en lumière les enjeux climat-santé, organiser une réunion de haut niveau sur ces sujets, viser une déclaration commune du G20 sur le changement climatique et la santé d’ici la fin de l’année, et soutenir le fonds de lutte contre la pandémie en collaboration avec l’OMS pour renforcer les capacités de préparation et de réaction.

 

En parallèle, le Royaume-Uni met l’accent sur une approche multisectorielle, intégrant les considérations climatiques dans les programmes de santé globaux et soutenant les plans d’adaptation nationaux, notamment dans les pays vulnérables comme le Nigeria. Le Fonds vert pour le climat, pour sa part, se concentre sur la santé dans sa nouvelle période de programmation (2024-2027), simplifiant l’accès aux fonds et améliorant la coordination entre les secteurs du climat et de la santé. Ce changement marque une nette progression par rapport à la période précédente, où seulement deux projets de santé sur 250 avaient été approuvés malgré un cofinancement de 50 milliards d’euros.

 

Les intervenants ont souligné la nécessité d’améliorer la coordination entre les secteurs climat et santé, tant à l’échelle mondiale qu’au sein des pays, louant le cadre de financement de la Banque mondiale pour les institutions financières. Ils ont appelé les communautés mondiales de la santé et du climat à intensifier leurs efforts pour faire face à cette crise commune. Enfin, ils ont reconnu le rôle crucial de la philanthropie privée dans la lutte contre les maladies évitables et l’importance de comprendre l’impact du changement climatique sur la santé mondiale.

 

Philanthropie, climat et défis sanitaires

 

Le rôle crucial de la philanthropie dans la résolution des problèmes climatiques et sanitaires a également été souligné, insistant sur la nécessité d’adopter une approche agile et innovante pour financer des initiatives souvent négligées par le marché. Avec seulement 2 % des ressources philanthropiques actuelles allouées aux enjeux climatiques et sanitaires, l’urgence d’augmenter ces fonds est manifeste.

 

En recherchant une solidarité mondiale et une action collective, les discussions ont appelé à une approche plus intégrée pour lutter contre les défis complexes du changement climatique et de la santé. Les débats ont également mis en lumière l’importance de renforcer le rôle de la philanthropie dans la résilience des systèmes de santé face aux extrêmes climatiques et aux maladies émergentes.

 

Des exemples concrets d’initiatives ont été présentés, démontrant comment la philanthropie peut soutenir la recherche, financer des projets d’adaptation et promouvoir des solutions novatrices. Les participants ont souligné l’importance d’une collaboration étroite entre philanthropes, gouvernements, organisations internationales, entreprises et société civile, insistant sur une approche holistique qui prenne en compte les dimensions sociales, économiques et environnementales de la santé publique.

 

Somme toute, le dialogue sur le financement du climat et de la santé a mis en évidence le besoin urgent d’un financement adéquat, d’approches intégrées et d’une solidarité internationale pour faire face aux effets du changement climatique sur la santé. Il a plaidé pour une volonté politique, des efforts de collaboration et des solutions de financement innovantes pour soutenir les populations vulnérables et établir des systèmes de santé résilients.

 

 

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