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Le Rapport mondial sur le paludisme 2023 dresse un tableau sombre de la situation
OFM Edition 160

Le Rapport mondial sur le paludisme 2023 dresse un tableau sombre de la situation

Author:

Christian Djoko

Article Type:
NOUVELLES

Article Number: 3

Au cours de la pandĆ©mie de COVID-19, les services de lutte contre le paludisme ont Ć©tĆ© perturbĆ©s, ce qui a entraĆ®nĆ© une augmentation de l'incidence et de la mortalitĆ© liĆ©es Ć  la maladie. MalgrĆ© les efforts des pays endĆ©miques et des acteurs internationaux, les taux d'incidence et de mortalitĆ© restent trĆØs Ć©levĆ©s. Cinq pays ont connu les augmentations les plus importantes, aggravĆ©es par des difficultĆ©s telles que les phĆ©nomĆØnes mĆ©tĆ©orologiques extrĆŖmes, les conflits, les crises humanitaires, les contraintes budgĆ©taires, les menaces biologiques et les inĆ©galitĆ©s, qui ont entravĆ© la reprise. Sans jamais cĆ©der Ć  la rĆ©signation ou au dĆ©faitisme, le nouveau rapport de lā€™OMS sur la situation actuelle du paludisme sonne comme une alarme qui invite Ć  redoubler dā€™efforts en vue de lā€™Ć©limination du paludisme en tant que problĆØme de santĆ© publique mondiale.

Ɖtat des lieux de paludisme dans le monde

 

Le nouveau Rapport sur le paludisme dans le monde 2023, de l’Organisation mondiale de la santĆ© (OMS), dresse un tableau alarmant de la lutte contre cette maladie. ƀ l’Ć©chelle mondiale, le nombre de cas de paludisme en 2022 Ć©tait nettement plus Ć©levĆ© qu’avant la pandĆ©mie de 2019 : entre 2000 et 2019, le nombre de cas de paludisme avait chutĆ© de 243 millions Ć  233 millions. En 2020, 11 millions de cas supplĆ©mentaires ont Ć©tĆ© signalĆ©s, sans changement apparent en 2021, suivis d’une augmentation de cinq millions de cas en 2022, portant le total Ć  prĆØs de 249 millions de cas.

 

Le nombre de dĆ©cĆØs liĆ©s au paludisme en 2022 a Ć©galement dĆ©passĆ© le niveau prĆ©pandĆ©mique de 2019. Entre 2000 et 2019, ce nombre avait diminuĆ© rĆ©guliĆØrement, passant de 864 000 Ć  576 000. Toutefois, depuis le dĆ©but de la pandĆ©mie de COVID-19, le nombre de dĆ©cĆØs a augmentĆ© d’environ 10 % pour atteindre un chiffre estimĆ© Ć  631 000 en 2020. MalgrĆ© quelques baisses marginales au cours des deux annĆ©es suivantes, le nombre annuel estimĆ© de dĆ©cĆØs en 2022 Ć©tait de 608 000, soit 32 000 de plus qu’avant la pandĆ©mie. Par rapport Ć  2019, la mortalitĆ© mondiale due au paludisme reste lĆ©gĆØrement plus Ć©levĆ©e.

 

ComparĆ©e Ć  l’annĆ©e 2019, l’incidence du paludisme dans le monde reste lĆ©gĆØrement plus Ć©levĆ©e. L’incidence du paludisme, reprĆ©sentant le nombre de cas pour 1 000 habitants exposĆ©s au risque de paludisme, a diminuĆ©, passant de 81 en 2000 Ć  56,8 en 2019. En 2020, l’incidence a augmentĆ© pour atteindre 58,7. AprĆØs une lĆ©gĆØre baisse en 2021, une lĆ©gĆØre hausse a Ć©tĆ© enregistrĆ©e en 2022, ramenant le taux d’incidence Ć  58,4. Toujours comparativement Ć  l’annĆ©e 2019, la mortalitĆ© liĆ©e au paludisme dans le monde demeure lĆ©gĆØrement plus Ć©levĆ©e. La mortalitĆ© associĆ©e au paludisme, indiquant le nombre de dĆ©cĆØs pour 100 000 habitants exposĆ©s au risque de paludisme, a Ć©tĆ© rĆ©duite de moitiĆ© entre 2000 et 2019, passant de 28,8 Ć  14,1. En 2020, le taux de mortalitĆ© a augmentĆ© pour atteindre 15,2, avant de diminuer lĆ©gĆØrement Ć  14,3 fin 2022.

 

Cinq pays ont supportĆ© le fardeau des nouveaux cas de paludisme dans le monde entre 2021 et 2022, concentrant principalement les cinq millions de cas supplĆ©mentaires observĆ©s. Il sā€™agit du Pakistan, de l’Ɖthiopie, du NigĆ©ria, de l’Ouganda et de la Papouasie-Nouvelle-GuinĆ©e. Ces cinq pays reprĆ©sentent donc une prĆ©occupation majeure dans la lutte contre le paludisme, nĆ©cessitant des efforts accrus pour prĆ©venir et traiter la maladie.

 

Figure 1. DĆ©cĆØs et cas de paludisme dans le monde, 2019-2022

 

SourceĀ : Rapport sur le paludisme dans le monde 2023

 

Les raisons du recul observƩ

 

Les principales causes de cette rƩgression sont les suivantes :

 

  • Impacts du changement climatique

 

Le lien entre le changement climatique et l’incidence du paludisme est Ć©galement examinĆ© de prĆØs dans le rapport. Les variations des schĆ©mas climatiques peuvent influencer la propagation du paludisme en affectant les habitats des moustiques et la transmission de la maladie. Cette dimension met en Ć©vidence l’importance de considĆ©rer les facteurs environnementaux dans la planification des programmes de lutte contre le paludisme. Plus largement, le Rapport montre que le changement climatique est une menace majeure pour la santĆ© humaine et le bien-ĆŖtre, en particulier pour les groupes les plus vulnĆ©rables. Il perturbe les systĆØmes naturels et humains, affectant les dĆ©terminants sociaux de la santĆ© tels que les moyens de subsistance, la nutrition, la sĆ©curitĆ© et l’accĆØs aux soins de qualitĆ©. Il agit comme une menace distincte et amplifie d’autres menaces. Les phĆ©nomĆØnes mĆ©tĆ©orologiques extrĆŖmes ont des rĆ©percussions sur le personnel de santĆ© et les infrastructures de soins, en particulier dans les pays avec des systĆØmes de santĆ© fragile. Les communautĆ©s vulnĆ©rables, qui ont contribuĆ© le moins au changement climatique, sont les plus touchĆ©es, notamment les femmes, les enfants, les minoritĆ©s ethniques, les populations pauvres, les migrants, les personnes dĆ©placĆ©es, les personnes Ć¢gĆ©es et celles ayant des problĆØmes de santĆ©. Les pays Ć  faible revenu et les petits Ɖtats insulaires en dĆ©veloppement subissent les impacts les plus graves, avec un taux de mortalitĆ© 15 fois plus Ć©levĆ© dans les rĆ©gions vulnĆ©rables par rapport aux rĆ©gions moins vulnĆ©rables.

 

  • Les crises humanitaires et les menaces socio-Ć©conomiques

 

Pendant la pĆ©riode de 2019 Ć  2022, 41 pays endĆ©miques du paludisme ont Ć©tĆ© confrontĆ©s Ć  diverses crises sanitaires et humanitaires, en dehors de la pandĆ©mie de COVID-19. Plusieurs de ces nations ont enregistrĆ© des augmentations significatives des cas de paludisme et des dĆ©cĆØs qui en dĆ©coulent, certains faisant face mĆŖme Ć  des Ć©pidĆ©mies. En proie Ć  un conflit armĆ© interne, l’Ɖthiopie par exemple a enregistrĆ© une augmentation de 32 % de son incidence. De 2021 Ć  2022, le pays a enregistrĆ© une hausse de 1,3 million de cas.

 

Les consĆ©quences Ć©conomiques de la pandĆ©mie de COVID-19 ont Ć©galement aggravĆ© l’impact du paludisme, en particulier dans les communautĆ©s dĆ©jĆ  confrontĆ©es Ć  des problĆØmes de santĆ© et de pauvretĆ©. En 2020, 70 % des pays Ć  revenu faible et intermĆ©diaire touchĆ©s par le paludisme ont connu une contraction de leur Ć©conomie, avec un tiers d’entre eux enregistrant une baisse de plus de 1 % de leur PIB. Bien que le nombre de pays connaissant des difficultĆ©s Ć©conomiques ait diminuĆ© en 2021 et 2022, les inĆ©galitĆ©s persistantes dans la rĆ©partition des richesses sont toujours prĆ©sentes dans de nombreuses rĆ©gions. De plus, les Ć©conomies qui se remettent de la rĆ©cession sont confrontĆ©es aux dĆ©fis du changement climatique et de maladies telles que le paludisme.

 

  • La rĆ©sistance aux mĆ©dicaments et aux insecticides

 

Pour lā€™OMS, les menaces biologiques liĆ©es au paludisme sont de plus en plus prĆ©occupantes. Les parasites responsables de la maladie dĆ©veloppent une rĆ©sistance croissante aux mĆ©dicaments de premiĆØre intention, tels que l’artĆ©misinine. De plus, les moustiques, vecteurs du paludisme, deviennent de plus en plus insensibles aux insecticides, notamment aux pyrĆ©thrinoĆÆdes utilisĆ©s sur les moustiquaires imprĆ©gnĆ©es d’insecticide. Cette rĆ©sistance s’Ć©tend Ć  l’Ć©chelle mondiale, avec 78 pays confirmant la rĆ©sistance des moustiques Ć  au moins une classe d’insecticides. En Afrique de l’Ouest, une rĆ©sistance de forte intensitĆ© aux pyrĆ©thrinoĆÆdes est particuliĆØrement prĆ©valente. Ces menaces sont aggravĆ©es par les mutations gĆ©nĆ©tiques des parasites du paludisme, qui compliquent leur dĆ©tection, ainsi que par la propagation de nouveaux parasites et vecteurs de la maladie.

 

Plus singuliĆØrement, le Rapport souligne que le moustique Anopheles stephensi, un vecteur du paludisme, a Ć©tendu sa prĆ©sence au-delĆ  de ses habitats naturels en Asie et en Arabie pour atteindre l’Afrique. DĆ©tectĆ© pour la premiĆØre fois Ć  Djibouti en 2012, ce moustique a Ć©tĆ© associĆ© Ć  plusieurs flambĆ©es de paludisme. Il est difficile Ć  contrĆ“ler en raison de sa capacitĆ© Ć  se dĆ©velopper en milieu urbain, sa rĆ©sistance aux tempĆ©ratures extrĆŖmes et Ć  de nombreux insecticides utilisĆ©s en santĆ© publique. Sa propagation conjointe Ć  l’urbanisation rapide pourrait augmenter les risques de paludisme dans les villes africaines.

 

 

Figure 2. PrƩsence du moustique vecteur Anopheles stephensi en Afrique

 

SourceĀ : Rapport sur le paludisme dans le monde 2023

 

Les raisons dā€™espĆ©rer

 

En dĆ©pit de ce tableau inquiĆ©tant, le rapport souligne ā€“ comme une volontĆ© de ne pas cĆ©der Ć  la rĆ©signation ou au dĆ©faitisme – les progrĆØs rĆ©alisĆ©s dans la lutte contre le paludisme depuis 2000, notamment la rĆ©duction du nombre de cas et de dĆ©cĆØs liĆ©s Ć  la maladie. Les avancĆ©es vers l’Ć©limination du paludisme montrent certes des signes de ralentissement dans les pays fortement touchĆ©s dit le Rapport, mais un nombre croissant de pays parmi les moins touchĆ©s progressent vers l’objectif d’Ć©limination de la maladie. En 2022, 34 pays ont enregistrĆ© moins de 1 000 cas de paludisme, alors qu’ils Ć©taient seulement 13 en 2000. Vingt-sept pays ont rapportĆ© moins de 100 cas de paludisme en 2022, comparativement Ć  seulement 6 pays en 2000. De 2000 Ć  2023, 25 pays oĆ¹ le paludisme Ć©tait endĆ©mique en 2000 nā€™ont signalĆ© aucun cas de paludisme indigĆØne pour la troisiĆØme annĆ©e consĆ©cutive et 15 dā€™entre eux ont Ć©tĆ© certifiĆ©s exempts de paludisme par lā€™OMS. En 2022, le Cabo Verde n’a enregistrĆ© aucun cas de paludisme pour la quatriĆØme annĆ©e consĆ©cutive et a officiellement soumis une demande de certification d’Ć©limination du paludisme, avec une dĆ©cision prĆ©vue dĆ©but 2024.

 

Figure 3. Diminution du nombre de pays oĆ¹ le paludisme est endĆ©mique entre 2000 et 2022

 

SourceĀ : Rapport sur le paludisme dans le monde 2023

 

D’autres rĆ©ussites sont Ć©galement mentionnĆ©es dans le rapport de lā€™OMS, telles que le dĆ©veloppement de vaccins antipaludiques, la disponibilitĆ© de nouvelles moustiquaires et l’intensification de la prĆ©vention chez les enfants exposĆ©s Ć  un risque Ć©levĆ©.

 

La nƩcessitƩ de continuer Ơ agir

 

Le rapport souligne pour terminer que l’objectif d’un monde sans paludisme est encore loin d’ĆŖtre atteint et qu’un rĆ©ajustement est nĆ©cessaire. Cela implique un financement accru, des outils amĆ©liorĆ©s, des stratĆ©gies basĆ©es sur des donnĆ©es et un engagement politique soutenu. Le texte souligne Ć©galement l’importance de mesures intĆ©grales et de la mobilisation de toute la sociĆ©tĆ© pour mettre en place des rĆ©ponses au paludisme rĆ©silientes face au changement climatique. Enfin, il souligne que la clĆ© pour attĆ©nuer les effets du changement climatique sur le paludisme rĆ©side dans des efforts soutenus pour contrer le rĆ©chauffement climatique, optimiser l’adaptation aux changements climatiques et rĆ©duire les vulnĆ©rabilitĆ©s.

 

Plus spƩcifiquement, le Rapport insiste sur 5 leviers principaux sur lesquels il faut peser pour agir efficacement contre le paludisme.

 

  • AccroĆ®tre le financement de la lutte contre le paludisme

 

Selon les chiffres de lā€™OMS, le dĆ©ficit mondial de financement pour la lutte contre le paludisme a augmentĆ© de 2,3 milliards de dollars en 2018 Ć  3,7 milliards de dollars en 2022. Bien que les dĆ©penses mondiales dans la lutte contre le paludisme aient atteint 4,1 milliards de dollars en 2022, cela reste bien en deƧƠ des 7,8 milliards de dollars nĆ©cessaires pour atteindre les objectifs du GTS (Global Technical Strategy for Malaria) et des 9,3 milliards de dollars requis d’ici 2025.

 

Le rapport souligne Ć©galement quā€™entre 2010 et 2021, en moyenne, 66 % des fonds allouĆ©s Ć  la lutte contre le paludisme provenaient de sources internationales, avec une contribution de 34 % des pays oĆ¹ le paludisme est endĆ©mique. En 2022, la part des financements nationaux a augmentĆ© Ć  38 %, tandis que les bailleurs de fonds internationaux ont contribuĆ© Ć  hauteur de 62 %.

 

Figure 4. Financement mondial et national pour le paludisme, 2020-2022

 

SourceĀ : Rapport sur le paludisme dans le monde 2023

 

Les particuliers et les mĆ©nages supportent la majeure partie de la charge financiĆØre liĆ©e au paludisme, avec plus de 47 % des mĆ©nages dans les pays Ć  revenu faible et intermĆ©diaire devant faire face Ć  des dĆ©penses de santĆ© catastrophiques en 2020. Cela souligne l’urgence de mettre en œuvre la couverture sanitaire universelle et d’Ć©tablir des mĆ©canismes de protection financiĆØre.

 

  • Utiliser les informations de faƧon stratĆ©gique

 

Le rapport souligne l’importance de la robustesse des systĆØmes de surveillance de la santĆ© et de l’utilisation judicieuse des informations pour Ć©valuer le fardeau du paludisme et Ć©laborer des stratĆ©gies de lutte et d’Ć©limination de cette maladie. En effet, la faiblesse des systĆØmes de surveillance, de collecte et d’analyse des donnĆ©es dans certains pays limite l’efficacitĆ© de l’utilisation de ces informations. Bien plus, des disparitĆ©s de capacitĆ© entre les pays ont Ć©tĆ© observĆ©es, soulignant la nĆ©cessitĆ© d’investissements pour rĆ©soudre ces lacunes collectivement. L’adaptation sous-nationale des interventions de lutte contre le paludisme repose sur des donnĆ©es locales pour dĆ©terminer la combinaison appropriĆ©e d’interventions et optimiser leur impact. L’OMS dit soutenir plus de 30 pays dans l’utilisation stratĆ©gique des informations pour prendre des dĆ©cisions et appliquer cette approche. Elle travaille Ć©galement sur des lignes directrices pour aider les pays Ć  prioriser les interventions de lutte contre le paludisme malgrĆ© des ressources limitĆ©es.

 

Par ailleurs, le fardeau financier du paludisme pĆØse majoritairement sur les mĆ©nages, ce qui peut restreindre l’accĆØs aux soins et aggraver la pauvretĆ©. Il est donc urgent selon lā€™OMS de mettre en place la couverture sanitaire universelle et d’Ć©tablir des protections financiĆØres.

 

  • Tirer parti de lā€™innovation

 

Le Rapport de lā€™OMS souligne l’importance des investissements dans de nouveaux outils pour lutter contre le paludisme. Ces outils comprennent des vaccins efficaces, des insecticides Ć  longue durĆ©e d’action, des mĆ©thodes de lutte adaptĆ©es aux piqĆ»res en extĆ©rieur, des traitements prĆ©ventifs Ć  dose unique, des diagnostics capables de dĆ©tecter les stades latents des infections, de nouveaux mĆ©dicaments antipaludiques et des chimioprĆ©ventions Ć  dose unique. Il est crucial, dit lā€™OMS, que ces innovations se concentrent sur des produits abordables, efficaces, faciles Ć  fabriquer et moins sensibles aux fluctuations de tempĆ©rature. Il est Ć©galement nĆ©cessaire d’accĆ©lĆ©rer les processus de commercialisation tout en garantissant la qualitĆ©, l’efficacitĆ© et la sĆ©curitĆ© des produits. La communautĆ© internationale doit soutenir l’augmentation de l’approvisionnement et la rĆ©duction des coĆ»ts pour faciliter l’introduction et le dĆ©veloppement de ces nouveaux outils. Il est Ć©galement important de renforcer les capacitĆ©s des instances rĆ©glementaires chargĆ©es d’Ć©valuer et d’approuver ces produits pour ne pas cĆ©der le flanc aux thĆ©ories conspirationnistes.

 

  • Renforcer lā€™engagement politique

 

Les Ɖtats doivent concrĆ©tiser leurs engagements politiques par des ressources et des actions tangibles visant Ć  sauver plus de vies. Cela dit, il revient, dit lā€™OMS, aux gouvernements les plus touchĆ©s par le paludisme de relever ce dĆ©fi. Les initiatives locales autonomisant les populations pour se protĆ©ger du paludisme peuvent favoriser un environnement propice Ć  la responsabilisation et Ć  l’action.

 

  • Garantir des services antipaludiques rĆ©silients et durables face Ć  la menace du changement climatique

 

ƀ ce niveau, le rapport de lā€™OMS propose une sĆ©rie de mesures stratĆ©giques, techniques et opĆ©rationnelles Ć  prĆ©coniserĀ :

  • Parler dā€™une seule et mĆŖme voix, et nouer des partenariats ;
  • DĆ©carboniser les systĆØmes de santĆ© et les rendre plus rĆ©silients et durables sur le plan climatique et environnemental ;
  • DĆ©placer le pouvoir de prise de dĆ©cisions des institutions mondiales axĆ©es sur la santĆ© vers les acteurs nationaux et communautaires ;
  • AccroĆ®tre les connaissances sur le lien entre changement climatique et santĆ© ;
  • Optimiser les lignes directrices et les outils dans les domaines de la surveillance de la santĆ© et du climat, et de suivi et dā€™Ć©valuation ;
  • Utiliser des donnĆ©es sur les maladies et le climat pour la prise de dĆ©cisions ;
  • Renforcer la dĆ©tection, la prĆ©paration et la rĆ©ponse aux Ć©pidĆ©mies ;
  • AmĆ©liorer les capacitĆ©s nationales dā€™analyse et dā€™utilisation des informations sur le paludisme et le climat, en coordonnant des formations destinĆ©es aux professionnels de la santĆ© et du climat.

 

En conclusion

 

Le Rapport 2023 sur le paludisme dans le monde souligne l’importance continue de la lutte contre le paludisme en tant que menace majeure pour la santĆ© publique mondiale. Le rapport met en Ć©vidence les dĆ©fis posĆ©s par le changement climatique, les crises humanitaires et les menaces socio-Ć©conomiques et la rĆ©sistance aux mĆ©dicaments et insecticides, et appelle Ć  une action concertĆ©e pour faire face Ć  ces menaces croissantes. Il est essentiel de continuer Ć  investir dans des programmes de lutte contre le paludisme, de renforcer les systĆØmes de santĆ© et de garantir un accĆØs Ć©quitable aux outils de prĆ©vention et de traitement pour atteindre l’objectif de zĆ©ro paludisme.

 

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