Le Fonds mondial recherche 18 milliards de dollars pour renforcer et élargir ses initiatives de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, trois des maladies les plus meurtrières au monde. Ce financement permettra de poursuivre des programmes vitaux, d'accélérer les efforts visant à réduire le nombre d'infections et de décès, et de renforcer les systèmes de santé afin de mieux relever les défis sanitaires futurs. Au cours du cycle de subvention 2027-2029, les fonds seront alloués à la fourniture de médicaments, d'outils de prévention et de services de santé à des millions de personnes dans le besoin. Si cet objectif de financement est atteint, il pourrait permettre de sauver des millions de vies, d'éviter des centaines de millions de nouvelles infections et d'améliorer la préparation mondiale aux futures urgences sanitaires.
L'Afrique du Sud et le Royaume-Uni coorganisent la huitième reconstitution des ressources du Fonds mondial
Le Fonds mondial a lancé son dossier d'investissement le 18 février 2025 lors d'une réunion à Johannesburg, en Afrique du Sud. Lors de cette réunion, l'Afrique du Sud et le Royaume-Uni ont annoncé conjointement qu'ils accueilleraient la huitième reconstitution des ressources du Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette annonce a coïncidé avec la toute première réunion des ministres des affaires étrangères du Groupe des vingt (G20) en Afrique, soulignant l'engagement du G20 en faveur de la coopération mondiale, de l'équité et du développement durable. Le dossier d'investissement fixe des objectifs ambitieux, visant à sauver 23 millions de vies sur le site, à réduire de 64 % le nombre de décès dus à ces maladies et à renforcer la sécurité sanitaire mondiale.
Des vies en jeu
Cet investissement de 18 milliards de dollars est très prometteur. S'il est entièrement financé, il permettra d'éviter 400 millions de nouvelles infections, de sauver 23 millions de vies et de réduire le nombre de décès dus au VIH, à la tuberculose et au paludisme de 2,3 millions en 2023 à 920 000 en 2029. En plus de sauver des vies, ce financement permettra d'améliorer les systèmes de santé pour faire face aux urgences sanitaires actuelles et futures, en aidant les pays à faible revenu à mieux se préparer à la prochaine pandémie.
Il est temps d'agir. La pandémie de COVID-19 a mis en évidence les dangers de systèmes de santé inadéquats, les interruptions de soins ayant contribué à l'augmentation des cas de paludisme et de tuberculose. Les disparités en matière de santé continuent de se creuser en raison des difficultés économiques et du changement climatique. Deux décennies de progrès dans la lutte contre ces maladies seront perdues si des mesures immédiates ne sont pas prises.
Un investissement intelligent dans la santé et l'économie
Allouer 18 milliards de dollars à la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, ce n'est pas seulement protéger des vies, c'est aussi un choix financier judicieux. Le Fonds mondial indique que chaque dollar dépensé pourrait rapporter 19 dollars en avantages sanitaires et économiques, soit un effet total de 323 milliards de dollars d'ici à 2029. En effet, les individus en meilleure santé sont plus aptes à travailler et à contribuer à la vie de leur communauté, les gouvernements et les familles supportent des coûts moindres pour des soins médicaux onéreux, et les économies locales profitent de la diminution du nombre de malades. Ainsi, investir dans la santé mondiale permet non seulement de sauver des vies, mais aussi de soutenir les économies et d'améliorer le bien-être général.
Ces maladies ne nuisent pas seulement à la santé des individus, mais affaiblissent également les économies de la plupart des pays. Dans la plupart des cas, les personnes malades ne peuvent pas travailler, ce qui entraîne une baisse de la croissance économique. Les coûts médicaux élevés pèsent sur le budget des familles, qui ont de plus en plus de mal à subvenir à leurs besoins essentiels et s'enfoncent encore plus dans la pauvreté. Les dépenses de prévention et de soins permettent aux gouvernements d'éviter ces coûts, de protéger la santé publique et de promouvoir la stabilité économique.
Où les fonds seront utilisés
Les 18 milliards de dollars que le Fonds mondial vise à collecter seront utilisés pour une efficacité maximale. Ce financement permettra à un plus grand nombre de personnes de recevoir des traitements vitaux contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, tout en améliorant les systèmes de santé et les systèmes communautaires afin de fournir des soins plus efficaces. Malgré les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH, un nombre considérable de personnes infectées n'ont toujours pas accès au traitement et les taux d'infection élevés persistent en raison de l'insuffisance des mesures préventives. Pour s'attaquer à ce problème, le Fonds mondial vise à améliorer l'accès aux traitements contre le VIH, en particulier pour les groupes vulnérables, tout en comblant les lacunes dans les services de dépistage et de traitement.
Dans sa lutte contre la tuberculose, le Fonds mondial prévoit d'améliorer la disponibilité des diagnostics et des traitements, en particulier pour la tuberculose résistante aux médicaments, qui reste un problème de santé publique considérable. L'utilisation de technologies de dépistage avancées, telles que les radiographies numériques et les outils de détection assistés par l'IA, sera essentielle pour identifier et traiter les cas de tuberculose plus rapidement, ce qui permettra de réduire les taux de transmission.
En ce qui concerne le paludisme, l'accent sera mis sur la distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticide, l'introduction de nouveaux vaccins contre le paludisme et le renforcement de la chimioprévention du paludisme saisonnier pour soutenir les groupes à risque, en particulier les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. L'impact du changement climatique sur la propagation du paludisme dans de nouvelles zones nécessite une escalade urgente des interventions afin d'éviter que les épidémies ne prennent des proportions démesurées. En outre, une partie du financement sera consacrée au renforcement des systèmes de santé, ce qui inclut la formation des professionnels de la santé, l'amélioration de la surveillance des maladies et la garantie de chaînes d'approvisionnement efficaces pour les fournitures médicales. Le renforcement des systèmes de santé permettra aux nations de lutter plus efficacement contre ces trois maladies et contre tout problème de santé émergent.
Promouvoir l'engagement des financements nationaux
L'appel à 18 milliards de dollars vise à attirer le soutien des donateurs, tandis que la justification de l'investissement souligne également l'importance des contributions financières nationales. Le Fonds mondial prévoit que les pays bénéficiaires de l'aide cofinanceront les programmes de santé, ce qui favorisera la viabilité à long terme des initiatives sanitaires. Le renforcement des budgets nationaux de santé et l'encouragement de l'appropriation locale des plans de lutte contre les maladies seront essentiels pour obtenir un impact durable.
Le Fonds mondial travaille également avec des entreprises, des organisations caritatives et des organisations internationales pour aider les gouvernements à améliorer le financement des soins de santé. Les partenariats avec les entreprises technologiques et les fabricants de médicaments sont particulièrement importants car ils contribuent à rendre les médicaments vitaux plus abordables et à améliorer la manière dont les services de santé sont fournis. La collaboration en matière de ressources, de connaissances et de concepts novateurs renforce la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Lorsque les organisations à but non lucratif, les entreprises et les organismes gouvernementaux s'unissent, ils peuvent obtenir de meilleurs résultats et accélérer les progrès vers l'éradication de ces maladies néfastes.
Les répercussions de l'inaction
Si le financement est insuffisant, les conséquences seront désastreuses. Un manque de financement pourrait déclencher une résurgence du VIH, de la tuberculose et du paludisme, réduisant à néant des décennies de progrès. Cela entraînerait des millions de décès évitables et exacerberait les inégalités en matière de santé dans le monde, ce qui mettrait encore plus en péril les communautés les plus exposées.
L'insuffisance des investissements fragiliserait encore davantage les systèmes de santé, qui ne seraient plus prêts à faire face aux futures pandémies. La crise du COVID-19 a mis en évidence l'importance d'une infrastructure de soins de santé solide, et si l'on n'agit pas maintenant, le monde sera mal équipé pour faire face à la prochaine urgence sanitaire.
Un appel à l'action
La demande de 18 milliards de dollars du Fonds mondial n'est pas seulement un appel à l'aide financière ; c'est une invitation convaincante pour les gouvernements, les donateurs et les défenseurs de la santé à renouveler leur engagement dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Ce financement est essentiel non seulement pour fournir des médicaments et des outils de prévention dans l'immédiat, mais aussi pour renforcer les systèmes de santé afin qu'ils puissent continuer à sauver des vies à l'avenir. Lorsque les dirigeants mondiaux et les donateurs envisagent leurs contributions, ils doivent comprendre que leur soutien déterminera si nous maintenons notre élan dans la lutte contre ces maladies ou si nous mettons en péril les progrès et les réalisations significatifs accomplis ces dernières années.
Le choix est clair : agir immédiatement pour intensifier la lutte contre ces maladies mortelles ou les laisser prospérer et réduire à néant les progrès réalisés en matière de santé mondiale. Grâce à une action décisive et à un dévouement sans faille, le monde peut relever ce défi et s'acheminer vers un avenir exempt de VIH, de tuberculose et de paludisme.