OFM Edition 28, Article Nombre: 5
Si la Déclaration politique adoptée lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies sur la fin du sida (ci-après Réunion) qui a eu lieu du 8 au 10 juin, a été applaudie pour ses objectifs ambitieux, la décision d'y faire peu mention des personnes les plus à risque de contracter le VIH - les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les travailleurs du sexe, les personnes transgenres, et les personnes qui utilisent des drogues injectables - et des services pour ces populations, a aussi soulevé une large condamnation.
Dans la Déclaration politique, les pays se sont engagés à mettre fin au sida d’ici à 2030. Ils se sont engagés à faire en sorte que 30 millions de personnes vivant avec le VIH aient accès au traitement d'ici à 2020. Ils se sont également engagés à réduire le nombre de nouvelles contaminations au VIH en-dessous de 500 000 par an d'ici 2020, en baisse de 2,1 millions en 2015, et à porter le nombre de décès annuels liés au sida de 1,1 million l'an dernier à moins d’un demi million en 2020.
« Il y a donc une réalité, celle que des objectifs ambitieux ont été fixés », a déclaré Kavanagh. « Et puis, il y a cette autre réalité: que nous ne pourrons jamais atteindre ces objectifs tant que les populations clés comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, seront criminalisées et stigmatisées, parce que quand elles le sont, elles ne peuvent pas avoir et n’ont pas accès au traitement. »
La Déclaration politique n'est pas un instrument juridiquement contraignant mais constitue un outil, en particulier dans les pays en développement, pour les militants qui peuvent y faire référence en vue de soutenir les appels à la mise à disposition de certains services.
Une déclaration des OSC publiée lors de la Réunion de haut niveau, et signée par 163 organisations de la société civile et communautés, a déclaré que « le projet de Déclaration politique rate son objectif ... Nous déclarons notre profonde insatisfaction ... La diversité des épidémies de VIH/sida d'aujourd'hui exige des réponse variées, basées sur des données probantes, fondées sur le droit et transformant la question genre.... Nous sommes particulièrement indignés de la terminologie qui met en évidence la victimisation, blâme les populations clés et alimente la discrimination .... les gens dans des contextes vulnérables sont les personnes menant la lutte contre l'épidémie et devraient être reconnus pour leur rôle de chef de file et en tant que sujets de droits » .
Ils ont dit que la Déclaration « dommageable exclut et ne représente pas les populations clés. Il y manque également un engagement explicite pour soutenir et financer les services menés par les population clés et adaptés à la prévention, aux soins et aux traitements. De même, elle rate cruellement son but en mettant en évidence les cadres juridiques et politiques qui stigmatisent et criminalisent nos communautés à travers le monde ».
Et lors même de la conférence des Nations unies, le PEPFAR a annoncé un fonds d'investissement de 100 millions de dollars afin d’élargir l'accès aux services de prévention et de traitement du VIH/sida pour les populations clés. Dans une déclaration (en anglais), le Fonds mondial a indiqué que « le Fonds d'investissement des populations clés aura pour but de combler l'écart qui existe pour les populations clés dans la riposte au VIH en soutenant les investissements qui réduisent la stigmatisation et la discrimination, favorisent l'autonomisation des communautés dans la conception et la prestation des services et améliorent la qualité des données sur les populations clés. »
Les tentatives de se débarrasser des organisations clés de la population aux tables des négociations des Nations unies constituent un obstacle important aux efforts mondiaux pour mettre fin au sida. Comme l'ONUSIDA le souligne dans un document (en anglais), « la voix et le leadership des personnes vivant avec le VIH et d'autres populations clés restent essentiel à ces efforts. »
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