Le Royaume-Uni a fait un don généreux au Fonds mondial, mais a drastiquement réduit son aide bilatérale en matière de VIH, affirme une ONG
Author:
David Garmaise
Article Type:Article Number: 3
RÉSUMÉ Bien que le ministère britannique du Développement international ait augmenté sa contribution au Fonds mondial lors de la cinquième conférence de reconstitution des ressources de celui-ci en 2016, il a considérablement réduit ses programmes bilatéraux axés sur le VIH. Le financement destiné aux programmes de lutte contre le VIH a chuté d’un haut de 221 millions de livres sterling en 2009 à 23 millions en 2015.
La générosité du Royaume-Uni envers les institutions multilatérales, et le Fonds mondial en particulier, s’est exprimée au détriment de l’aide bilatérale du pays, d’après STOPAIDS, un réseau d’organismes britanniques actifs dans le domaine du VIH.
STOPAIDS a publié un nouveau document faisant le point sur le travail du ministère du Développement international (DFID) en matière de VIH, dans lequel l’ONG affirme que bien que le Royaume-Uni ait augmenté sa contribution au Fonds mondial lors de la dernière reconstitution des ressources et maintenu son niveau de contribution à l’ONUSIDA et à UNITAID, il a réduit de manière significative ses programmes bilatéraux axés sur le VIH.
Selon STOPAIDS, le financement total du DFID en faveur du VIH a reculé de 22 pour cent entre 2012 et 2015 (de 416 à 324 millions de livres sterling). Quant à son financement bilatéral destiné aux programmes de lutte contre le VIH, il a chuté d’un haut de 221 millions de livres sterling en 2009 à 23 millions en 2015.
« Les réductions imposées aux bureaux de pays neutralisent l’augmentation de sa contribution au Fonds mondial », affirme STOPAIDS. Le financement à destination de la société civile a été particulièrement touché, passant de 30 millions de livres sterling en 2011 à 8 millions à peine en 2015.
D’après le réseau, en dépit du traditionnel leadership financier du gouvernement britannique au sein de la riposte au VIH, la société civile et le parlement britannique ont fait état de leur préoccupation concernant l’affaiblissement de l’engagement du DFID en matière de VIH.
« Le DFID a clôturé la majorité de ses programmes bilatéraux axés sur le VIH et n’a plus de position ni de stratégie sur le VIH », peut-on lire dans le document de STOPAIDS. La présence du Royaume-Uni dans les forums internationaux de haut niveau de discussion du VIH est elle aussi en recul ces dernières années, ajoute STOPAIDS.
Le financement multilatéral représente une part grandissante du financement total du DFID destiné à la riposte mondiale au VIH. En 2012, les dépenses multilatérales représentaient 25 pour cent du financement total, proportion qui était passée à 57 pour cent en 2015.
Les trois entités multilatérales – le Fonds mondial, l’ONUSIDA et UNITAID – affichent de bons résultats dans l’évaluation du développement multilatéral en 2016 du Royaume-Uni (voir l’article de la version anglaise de l’OFM). « Le Royaume-Uni reconnaît les résultats « exceptionnels » du Fonds mondial, et trouve UNITAID « très bien aligné » sur les objectifs britanniques en matière de développement », affirme STOPAIDS.
Lors de la cinquième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui a eu lieu en septembre 2016, le Royaume-Uni a promis 1,1 milliard de livres sterling, soit 37 pour cent de plus que sa contribution précédente. Dans son document, STOPAIDS rapporte qu’à la conférence, le Royaume-Uni a qualifié le Fonds mondial de « l’une des institutions d’aide les plus efficaces du monde ». Le Royaume-Uni s’est également engagé récemment à maintenir son financement en faveur de l’ONUSIDA à 15 millions de livres sterling par an « dans un contexte difficile où de nombreux autres donateurs se retirent », indique STOPAIDS.