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UNE CONFUSION SUR LA TERMINOLOGIE DU FONDS MONDIAL MENACE LA MOBILISATION DES RESSOURCES NATIONALES
OFM Edition 7

UNE CONFUSION SUR LA TERMINOLOGIE DU FONDS MONDIAL MENACE LA MOBILISATION DES RESSOURCES NATIONALES

Author:

David Garmaise

Article Type:
ANALYSE

Article Number: 4

Les termes Ā« excessive Ā» et Ā« largement excessive Ā» n’ont pas Ć©tĆ© bien compris

RƉSUMƉ Dans les lettres que le Fonds mondial a adressĆ©es aux pays afin de leur annoncer les prochaines allocations pour la pĆ©riode 2014-2017 dans le cadre du nouveau modĆØle de financement, certaines composantes ont Ć©tĆ© identifiĆ©es comme bĆ©nĆ©ficiant d’allocations Ā« excessives Ā» ou Ā« largement excessives Ā».

Dans les lettres que le Fonds mondial a adressĆ©es aux pays afin de leur annoncer les prochaines allocations pour la pĆ©riode 2014-2017 dans le cadre du nouveau modĆØle de financement, certaines composantes ont Ć©tĆ© identifiĆ©es comme bĆ©nĆ©ficiant d’allocations « excessivesĀ Ā» ou « largement excessivesĀ Ā».

« ExcessiveĀ Ā» ne signifie pas que la composante a reƧu plus d’argent qu’elle n’en avait rĆ©ellement besoin pour lutter contre la maladie. Il s’agit simplement d’un terme employĆ© par le Fonds mondial pour dĆ©crire une composante dont le montant final de l’allocation dĆ©passe le montant initialement calculĆ© Ć  l’aide de la formule revenu/morbiditĆ©.

Mais le terme « excessiveĀ Ā» prĆŖte Ć  confusion et pourrait ĆŖtre prĆ©judiciable au Fonds mondial et aux personnes touchĆ©es par le VIH, la tuberculose et le paludisme. Selon certains responsables gouvernementaux, une composante considĆ©rĆ©e comme bĆ©nĆ©ficiant d’une allocation excessive se voit octroyer suffisamment d’argent et n’aura pas besoin de mobiliser des ressources supplĆ©mentaires Ć  l’échelon national.

Il ne faudrait pas en conclure que les composantes ayant bĆ©nĆ©ficiĆ© d’allocations « excessivesĀ Ā» ont reƧu l’ensemble des fonds requis pour pouvoir lutter contre les maladies ; le fait est que la plupart de ces composantes ont vu leurs allocations rĆ©duites de 25 % au cours de la pĆ©riode 2010-2013.

Dans son rapport intĆ©rimaire de juillet sur le nouveau modĆØle de financement, le SecrĆ©tariat a reconnu que les lettres d’allocation « avaient eu des consĆ©quences imprĆ©vues sur les efforts de mobilisation des ressources nationalesĀ Ā». Le rapport intĆ©rimaire souligne qu’aucun pays ne reƧoit suffisamment de fonds pour lutter contre les trois maladies, y compris les pays ayant des composantes de maladie dont on considĆØre que l’enveloppe allouĆ©e est excĆ©dentaire dans le contexte de la mĆ©thodologie d’allocation du Fonds mondial.

Mais le message ne passe pas car le Fonds mondial n’a pas suffisamment expliquĆ© la terminologie employĆ©e et n’a pas rendu publics de plus amples dĆ©tails sur l’application de la mĆ©thodologie d’allocation. En l’absence d’informations, les gens ont souvent tendance Ć  tirer des conclusions erronĆ©es.

Certains membres du personnel d’Aidspan ont rĆ©cemment pris part Ć  une rĆ©union Ć  laquelle participaient Ć©galement des intervenants locaux et nationaux qui connaissent bien le Fonds mondial. TrĆØs peu d’entre eux savaient ce que signifiait allocation « excessiveĀ Ā» ou « largement excessiveĀ Ā». L’un des participants a dĆ©clarĆ© qu’il s’agissait lĆ  d’un « cadeau fait aux hommes politiques qui souhaitent rĆ©duire les dĆ©penses nationales affectĆ©es Ć  la lutte contre les maladiesĀ Ā».

Que signifie exactement « excessiveĀ Ā», alors ? Afin de dĆ©terminer le montant de l’allocation de base pour chaque composante, le SecrĆ©tariat a utilisĆ© une formule basĆ©e sur la capacitĆ© de payer (niveau de revenu) et la charge de morbiditĆ©. La formule a gĆ©nĆ©rĆ© une allocation de dĆ©part qui a ensuite Ć©tĆ© ajustĆ©e sur la base de facteurs qualitatifs, tels que le montant des fonds octroyĆ©s par d’autres donateurs Ć  une composante.

L’étape suivante consiste Ć  comparer le montant calculĆ© Ć  l’aide de la formule revenu/morbiditĆ© au montant des fonds reƧus rĆ©cemment (c’est-Ć -dire pour la pĆ©riode 2010-2013) par la composante. Si ce montant est supĆ©rieur Ć  25 %, l’allocation dĆ©finitive de cette composante est basĆ©e sur le montant des fonds reƧus rĆ©cemment, et non sur la formule, moins 25 % (dans la plupart des cas). La composante est alors considĆ©rĆ©e comme bĆ©nĆ©ficiant d’une allocation « excessiveĀ Ā».

Si une composante est considĆ©rĆ©e comme bĆ©nĆ©ficiant d’une allocation « largement excessiveĀ Ā», cela signifie que le montant des fonds rĆ©cemment allouĆ©s dĆ©passe d’au moins 50 % le montant calculĆ© Ć  l’aide de la formule revenu/morbiditĆ©. Les montants allouĆ©s Ć  ces composantes sont Ć©galement basĆ©s sur les niveaux de dĆ©caissement les plus rĆ©cents, moins environ 25 % une fois encore.

Les termes « excessiveĀ Ā» et « largement excessiveĀ Ā» sont issus d’une mĆ©thodologie d’allocation trĆØs complexe et doivent ĆŖtre replacĆ©s dans ce contexte. Les composantes bĆ©nĆ©ficiant d’allocations excessives ou largement excessives n’obtiennent pas l’ensemble des fonds dont elles ont besoin. Elles doivent au contraire mobiliser autant de ressources financiĆØres que possible, y compris Ć  l’échelon national, juste pour maintenir le niveau de service offert au cours de la pĆ©riode 2010-2013.

Cette confusion terminologique risque d’empĆŖcher certains pays de trouver d’autres moyens financiers pour lutter contre les trois maladies – notamment des contributions prĆ©levĆ©es sur les budgets nationaux. Afin de dissiper toute confusion possible, le Fonds mondial devrait expliquer plus avant la mĆ©thodologie d’allocation qui a Ć©tĆ© appliquĆ©e afin de dĆ©terminer les montants Ć  allouer pour la pĆ©riode 2014-2017.

La mĆ©thodologie d’allocation est dĆ©crite dans une publication (en anglais) du Fonds mondial intitulĆ©e « AperƧu de la mĆ©thodologie d’allocationĀ Ā» (PDF – 1 Mo) et dans le guide d’Aidspan « Comprendre le nouveau modĆØle de financementĀ Ā» (PDF – 750 Ko, avril 2014).

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