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Le Fonds mondial fait progresser son programme de développement durable grâce à la mise à jour de politiques clés avant la 8e reconstitution des ressources.
OFM Edition 177

Le Fonds mondial fait progresser son programme de développement durable grâce à la mise à jour de politiques clés avant la 8e reconstitution des ressources.

Author:

Samuel Muniu

Article Type:
NOUVELLES

Article Number: 4

Cet article résume les changements de politique liés à la durabilité approuvés par le Conseil du Fonds mondial lors de la réunion de novembre 2024 à Lilongwe, au Malawi, afin de renforcer le soutien aux pays à faible revenu, aux pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et aux communautés marginalisées. Les mises à jour mettent l'accent sur la durabilité, améliorent la planification de la transition et renforcent la mobilisation des ressources pour soutenir la 8e campagne de reconstitution des ressources du Fonds mondial en 2025.

Lors de sa réunion du 18 au 22 novembre 2024 à Lilongwe, au Malawi, le Conseil d’administration du Fonds mondial a approuvé des mises à jour des politiques axées sur la durabilité afin de mieux aider les pays à faible revenu (LICs), Les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (LMICs) et les populations vulnérables. Parmi les changements les plus importants, citons la possibilité pour les pays en transition de participer à des subventions multi-pays, la prise en compte des lacunes dans les données de la Banque mondiale sur les revenus et la clarification des critères d’inéligibilité après avoir bénéficié d’un financement de transition. La nouvelle méthodologie d’allocation met l’accent sur le soutien aux PFR et aux PRFI, augmente le financement de la tuberculose et du paludisme et renforce les investissements catalytiques. Les mises à jour de la politique de durabilité, de transition et de cofinancement (PTC) renforcent la planification de la transition et mettent l’accent sur la mobilisation des ressources nationales tout en veillant à ce que les populations clés soient incluses. Les investissements catalytiques englobent désormais des questions globales plus larges telles que la mobilisation des ressources, les droits humains et la résilience des communautés, qui ne dépendent pas d’allocations spécifiques à un pays. Ces ajustements visent à préparer la 8e campagne de reconstitution des ressources du Fonds mondial en 2025, en s’alignant sur les priorités mondiales en matière de santé et sur l’objectif de développement durable n° 3 (ODD 3).

 

Investissements catalytiques pour la période d’allocation 2026-2028 du Fonds mondial

 

Le Fonds mondial propose une vision audacieuse pour relever les défis persistants et émergents de la santé mondiale par le biais de ses investissements catalytiques pour la période d’allocation 2026-2028, connue sous le nom de cycle de subvention 8 (CS8). Ces investissements, qui s’appuient sur les enseignements des cycles précédents, visent à répondre à des besoins spécifiques, à soutenir le développement durable et à encourager de nouvelles façons de lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme (HTM), ainsi que contre des problèmes plus complexes tels que le changement climatique et l’équité en matière de santé.

 

Domaines d’investissement

 

Les priorités du CS8 se concentrent sur sept domaines stratégiques, chacun adapté à des défis spécifiques qui ne peuvent pas être entièrement traités par les allocations nationales.

 

  1. NextGen Market Shaping & Response

 

Cible les obstacles systémiques susceptibles d’entraver l’accès en temps voulu aux innovations en matière de santé. Elle vise à accélérer le lancement de nouveaux produits de santé, à renforcer la production locale dans les régions où cela est rentable et à assurer une gestion durable de la chaîne d’approvisionnement. Cette initiative vise à garantir que les produits de santé essentiels ne sont pas seulement abordables, mais aussi disponibles, en s’attaquant aux coûts élevés, aux obstacles réglementaires et à la rareté des réseaux de distribution. S’appuyant sur les succès antérieurs, tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide à double ingrédient actif, dont le déploiement a été lancé, le CS8 élargira son champ d’action pour intégrer des chaînes d’approvisionnement en produits de santé conformes au changement climatique.

 

  1. Fonds d’urgence

 

Il s’agit d’un fonds d’accès immédiat destiné à remplacer les services de santé interrompus en raison d’un conflit, d’une catastrophe naturelle ou d’une pandémie. Avec un budget proposé entre 20 et 40 millions de dollars, le fonds garantit essentiellement que les services destinés aux plus vulnérables, tels que les personnes déplacées ayant besoin d’une thérapie antirétrovirale (ART) ou d’un traitement contre la tuberculose, pourront être maintenus, même dans les situations de crise.

 

  1. Lutte contre les obstacles liés aux droits humains et à l’égalité entre les hommes et les femmes

 

Cette proposition prévoit un budget de 40 à 100 millions de dollars pour lutter contre les inégalités, la discrimination systématique et les mouvements anti-droits, tout en veillant à ce que les droits humains et l’égalité entre les hommes et les femmes soient pris en compte dans les programmes de santé.

 

  1. Création de réseaux communautaires et engagement

 

Le Fonds mondial reconnaît le rôle essentiel que jouent les communautés dans la fourniture de services de santé. Le CS8 bénéficie d’un investissement compris entre 20 et 90 millions de dollars pour renforcer les réponses gérées par les communautés, en ciblant principalement les populations mal desservies. Il s’appuie sur les succès antérieurs qui ont permis aux populations clés et vulnérables (KVP) d’enquêter sur les données, d’influencer les politiques et de mener des initiatives locales en matière de santé. Par conséquent, le nouveau cycle vise à faire progresser cette initiative pour qu’elle soit durable dans les pays à revenu intermédiaire qui sortent du financement externe.

 

  1. Soutenir la durabilité et la transition

 

Lorsque les pays cesseront de bénéficier du soutien du Fonds mondial, cette initiative se concentrera sur le renforcement de la gestion des finances publiques, la mobilisation des ressources nationales et la suppression des goulets d’étranglement liés à la transition, afin de maintenir les progrès accomplis dans la lutte contre la mortalité maternelle. Avec une réserve de 20 à 45 millions de dollars, la priorité soutient des solutions de financement innovantes telles que les mécanismes de financement mixte pour maintenir les avantages en matière de santé.

 

  1. Optimiser les systèmes résilients et durables pour la santé (RSSH)

 

Le financement proposé de 50 à 75 millions de dollars pour cette initiative vise à améliorer les systèmes de santé par l’intégration des services de santé reproductive et maternelle, le renforcement des laboratoires et l’intensification des efforts en matière de santé communautaire.

 

  1. Climat et santé

 

Cette priorité propose la mise en œuvre de stratégies d’adaptation au climat et l’utilisation d’outils numériques pour relever les défis sanitaires liés au changement climatique, la mise en œuvre pouvant atteindre 10 à 110 millions de dollars.

 

S’adapter aux scénarios de financement

 

Le financement est échelonné de 260 à 800 millions de dollars, avec des ajustements en fonction des ressources disponibles. Aux niveaux de financement légèrement inférieurs, la programmation prédominante se concentrera sur les besoins de base du Fonds d’urgence et sur les initiatives en matière de droits humains ; à l’inverse, aux niveaux de financement supérieurs, une palette plus large d’interventions peut être envisagée, comme un engagement communautaire plus interactif et des stratégies d’adaptation au climat.

 

Point de décision : Investissements catalytiques pour la période d’allocation 2026-2028 (cycle de subvention 8 (CS8))
Sur la base de la recommandation du Comité stratégique (CS), le Conseil d’administration :

    1. Reconnaît que le montant total des sources de financement à allouer au CS8 sera décidé par le conseil d’administration en novembre 2025, sur la base de la recommandation du comité d’audit et des finances, après l’annonce des résultats de la 8ème reconstitution des ressources ;
    2. Approuve que le montant total du financement pour les investissements catalytiques dans le CS8 soit déterminé par le montant total des sources de fonds à allouer au CS8 ;
    3. Approuve les priorités catalytiques pour le CS8, sur la base du montant total des sources de financement à allouer, comme indiqué dans le tableau 1, y compris les priorités catalytiques qui restent non financées par le Fonds mondial sur la base du montant total de financement disponible pour les investissements catalytiques pour le CS8 ;
    4. Convient que dans le cas où les sources de fonds à allouer au CS8 sont supérieures au point médian de la fourchette de financement spécifiée pour tout scénario dans le tableau 1, le Secrétariat peut recommander au Conseil d’approuver des montants supplémentaires pour les investissements catalytiques (jusqu’à 50 % de la différence du financement catalytique total pour le scénario applicable et le scénario de financement supérieur suivant) à investir dans les domaines prioritaires pour le scénario de financement supérieur suivant dans le tableau 1 ;
    5. Convient que, dans le cas où la contribution du secteur privé à l’une des priorités du tableau 1 est subordonnée à un co-investissement des fonds alloués à la priorité spécifiée, le Secrétariat peut recommander au Conseil d’approuver des montants supplémentaires pour cette priorité à des fins de co-investissement ;
    6. Convient que des investissements catalytiques seront toujours nécessaires si les sources de fonds à allouer à le CS8 sont inférieures à 12,2 milliards de dollars, mais que les montants pour des priorités spécifiques devront être déterminés à une date ultérieure en tenant compte des dernières données et considérations sur l’effet de levier du financement du secteur privé, sur la base d’une recommandation du Secrétariat, en coordination avec la direction du SC, au Conseil d’administration ;
    7. Approuve le fait que le Secrétariat :
      1. Disposer d’une certaine souplesse pour rendre opérationnels les investissements catalytiques ;
      2. Faire rapport au comité de surveillance et au conseil d’administration sur cette opérationnalisation ;
      3. Avoir la possibilité, dans le cadre du montant total du financement des investissements catalytiques, d’augmenter ou de diminuer le montant de toute priorité approuvée jusqu’à 15 %, à l’exception de la réaffectation à des priorités approuvées par le conseil d’administration mais non financées, qui nécessite dans tous les cas l’approbation préalable du comité de surveillance ; et rendre compte au comité de surveillance de tout changement de ce type ; et
      4. Soumettre au comité de surveillance, pour approbation, toute augmentation ou diminution d’un montant supérieur à 15 % pour une priorité approuvée ; et
  1. Convient que le Secrétariat aura l’autorité déléguée d’augmenter le montant du financement disponible pour le Fonds d’urgence et les priorités de financement mixte en utilisant le financement approuvé comme disponible par le Comité de l’audit et des finances pour l’optimisation du portefeuille, et que le paragraphe 7 (iii) et (iv) ci-dessus ne s’appliquera pas aux augmentations du Fonds d’urgence et des priorités de financement mixte

 

Tableau 1

Priorité

Composants

Moins de 12,26 milliards d’USD

12,26 à 13,2 milliards de dollars US

US$ 13.2-

14,2 milliards de dollars

US$ 14.2-

15,2 milliards de dollars

15,2 milliards de dollars et plus

NextGen Market Shaping & Response

Accélérer l’innovation et l’utilisation à grande échelle des produits

Montants à recommander*

100

120

175

234

Promouvoir des écosystèmes manufacturiers régionaux durables

10

15

50

60

Approvisionnement, livraison et distribution durables sur le plan environnemental

0

5

5

6

Fonds d’urgence

20

20

40

40

Aborder la question des droits de l’homme et des obstacles liés au genre

40

70

90

100

Renforcer les réseaux et l’engagement de la communauté

20

50

70

90

Soutenir la durabilité et la transition à partir du financement du Fonds mondial

Préparation responsable de la durabilité et de la transition afin de maintenir les progrès par rapport à la MHT, y compris à l’échelle transfrontalière

20

40

45

45

Financement mixte

0

10

10

10

Gestion des finances publiques

0

10

25

30

Optimiser les RSSH

Renforcement de l’impact des investissements ciblés et intégrés de RSSH-PPR dans les secteurs de la santé et des travailleurs sociaux, de la surveillance et des laboratoires.

50

50

50

75

Amélioration des résultats de l’HTM grâce à l’intégration dans les services de santé génésique, maternelle, néonatale et de lutte contre les IST

Climat et santé *priorité différenciée par investissement de milieu de cycle de l’OG7

0

10

40

110

260M

400M

600M

800M

 

Retour d’information des parties prenantes sur les investissements catalytiques

 

 

L’investissement catalytique a été l’un des véhicules d’intervention les plus acceptés pour combler le déficit de financement de la santé, en particulier pour les priorités qui ne bénéficieraient pas d’un soutien total suffisant de la part des allocations nationales. Les parties prenantes ont reconnu que ces investissements permettent des interventions pilotes innovantes pour soutenir les populations les plus vulnérables et faire tomber les barrières systémiques.

 

Le RSSH a reçu un soutien important en tant que priorité catalytique. Bien qu’ils soient principalement destinés à soutenir l’infrastructure des laboratoires, le système de la chaîne d’approvisionnement et le développement des ressources humaines, les fonds RSSH soutiennent généralement le renforcement de la capacité du système de santé à répondre aux situations d’urgence et à assurer la sécurité des soins de santé. Ce financement catalytique se réfère à des subventions accordées à l’échelle de plusieurs pays pour relever les défis sanitaires transfrontaliers, qui comprennent généralement la tuberculose et le paludisme résistants aux médicaments.

 

Malgré ces succès, les parties prenantes ont également souligné que les investissements catalytiques ne peuvent pas être une solution définitive à l’intensification de l’action. Ces fonds devraient jouer un rôle de soutien dans le financement plus large de la santé afin de combler les domaines critiques qui restent sous-financés. Il convient de noter que l’investissement local devrait suffisamment mettre en place les fondations pour soutenir davantage les subventions multi-pays qui se sont avérées efficaces pour faire progresser une approche collaborative régionale.

 

Une caractéristique importante de ces systèmes est qu’ils permettent une certaine flexibilité dans l’ajustement des investissements catalytiques, mais il est également possible qu’ils autorisent un réajustement sur la base de l’évolution des besoins et des priorités. Les parties prenantes ont exprimé le souhait que les systèmes permettent d’allouer rapidement des fonds pour faire face à des défis urgents, tels que l’apparition de maladies ou la réponse à des crises humanitaires.

 

Affiner la politique d’éligibilité du Fonds mondial

 

La politique d’éligibilité du Fonds mondial est un facteur déterminant de l’allocation des ressources dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. L’un des piliers de cette politique est le revenu national brut par habitant, calculé comme une moyenne sur trois ans, afin de déterminer la capacité économique d’un pays. Les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure sont automatiquement éligibles à un financement, quelle que soit la charge de morbidité ; les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure sont soumis à des critères plus stricts, notamment la nécessité de démontrer que la charge de morbidité est élevée pour être éligible.

 

Cependant, la flexibilité reste un élément clé. Trois exceptions notables garantissent que des fonds essentiels peuvent atteindre les populations vulnérables dans des contextes difficiles : les petits États et les économies insulaires sont éligibles quelle que soit la charge de morbidité, de même que les pays classés dans la catégorie des « contextes d’interventions difficiles (CID) » et bénéficiant de subventions existantes. En outre, les pays à revenu intermédiaire supérieur fortement touchés par le VIH peuvent obtenir un financement si des obstacles les empêchent de fournir des services aux populations clés.

 

Renforcer la planification de la transition

 

La politique mise à jour clarifie le financement de transition, en précisant qu’il s’agit de l’allocation finale pour les pays qui cessent progressivement de bénéficier du soutien du Fonds mondial. Cette révision renforce les discussions sur la durabilité et encourage les gouvernements et les programmes de santé à commencer à planifier l’après-Fonds mondial. Dans les cas exceptionnels où un pays a besoin de plus de temps pour achever ses plans de transition, le Secrétariat du Fonds mondial conserve la possibilité de demander au Conseil d’approuver un financement supplémentaire.

 

Élargir les possibilités de subventions multi-pays

 

Les bourses multi-pays sont désormais accessibles aux pays qui ont quitté l’assistance du Fonds mondial. Ce changement de politique garantit un soutien continu à des programmes cruciaux tels que le lobbying politique et la participation de la société civile, en permettant un financement par le biais d’allocations nationales individuelles ou d’investissements catalytiques. Une collaboration transfrontalière accrue pourrait être très bénéfique pour les régions confrontées à des problèmes de santé comparables.

 

Combler les lacunes dans les données relatives à l’éligibilité

 

Dans certains cas, les pays ne disposent pas d’une classification officielle de la Banque mondiale, ce qui pose des problèmes pour déterminer leur éligibilité au soutien du Fonds mondial. Pour y remédier, la politique révisée utilise les estimations du revenu national brut (RNB) des Nations unies et applique la méthodologie Atlas de la Banque mondiale pour la classification des revenus. Cette approche garantit qu’aucun pays n’est négligé en raison de données manquantes. Récemment, cette disposition a permis d’évaluer un pays non classé en tant que pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, ce qui lui a permis de bénéficier d’un financement pour les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

 

Éviter les restrictions excessives

 

L’objectif est d’éviter des critères d’éligibilité trop stricts qui pourraient avoir un impact négatif sur les petits pays à revenu intermédiaire. Ces derniers dépendent du Fonds mondial pour fournir des services de santé cruciaux aux populations à risque. La restriction des critères d’admissibilité pourrait ralentir les efforts urgents de traitement de la tuberculose multirésistante ou interrompre les programmes de prévention du VIH, par exemple, par l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP). La perte de financement des initiatives de lutte contre le paludisme pourrait réduire à néant des années de progrès et entraîner une résurgence du paludisme. Compte tenu de ces dangers, le comité stratégique s’est abstenu de réduire l’éligibilité des pays afin d’équilibrer les ressources et de mettre davantage l’accent sur les besoins en matière de santé.

 

Flexibilité dans les situations de crise

 

La politique définira les modalités de la flexibilité dans des circonstances exceptionnelles. Par exemple, alors que le Venezuela est confronté à de graves crises politiques et économiques, le Fonds mondial autorise un financement d’urgence même si le pays ne remplit pas techniquement les critères d’éligibilité. Une disposition similaire existe pour tout pays qui ne remplit pas les conditions requises pour bénéficier d’un financement au titre de la lutte contre le paludisme, au cas où la maladie connaîtrait une résurgence spectaculaire.

 

Point de décision : Approbation de la politique d’éligibilité révisée

    1. Sur la base de la recommandation du comité stratégique, le Conseil d’administration approuve la politique d’éligibilité révisée, telle qu’elle figure à l’annexe 1 du document GF/B52/08D (la “politique d’éligibilité révisée”).
    2. En conséquence, la Commission:
      1. Reconnaît que ce point de décision et la politique d’éligibilité révisée remplacent le point de décision GF/B47/DP03 et la politique d’éligibilité précédente telle qu’elle figure à l’annexe 1 du document GF/B47/02 (la « politique d’éligibilité précédente ») ; et
      2. Note que, nonobstant le paragraphe 2.i de ce point de décision, la Politique d’éligibilité précédente reste applicable aux programmes de subvention issus de la période d’allocation 2023-2025 (cycle de subvention 7).

 

Commentaires des parties prenantes sur les révisions de la politique d’éligibilité

 

Les révisions du cadre d’éligibilité visent à maintenir la continuité du programme et à éviter les changements brusques. Toutefois, les améliorations apportées au cadre comprennent l’élargissement des critères d’évaluation de l’éligibilité en réponse au retour d’information et l’introduction d’éléments tels que des nuances plus strictes en matière de conflit, la vulnérabilité au changement climatique et les besoins humains qui motivent la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’actions humanitaires urgentes.

 

Les parties prenantes régionales proches de l’élimination de maladies comme le paludisme dans certains pays d’Asie du Sud-Est ont souligné la nécessité de disposer d’un calendrier précis pour la transition. La prévisibilité permet aux gouvernements d’allouer efficacement les ressources humaines et de planifier une approche harmonieuse pour maintenir les progrès une fois qu’ils commenceront à réduire leur dépendance à l’égard de l’aide extérieure. Les parties prenantes ont également demandé de la transparence dans la manière dont les exceptions à une règle donnée d’éligibilité seraient appliquées, ce qui est crucial pour l’équité et pour conserver la confiance des parties prenantes.

 

L’approche actualisée du Fonds mondial en matière de durabilité, de transition et de cofinancement

 

Lors du lancement de la politique PTC par le Fonds mondial en 2016, le monde était au comble de l’optimisme en ce qui concerne l’économie. Cette politique a aidé les pays à prendre progressivement le contrôle de leurs programmes de santé et à réduire les financements provenant de l’extérieur. La politique PTC encourage les gouvernements nationaux à augmenter les investissements dans leurs programmes de santé financés au niveau national et à améliorer les dispositions pour gérer la transition pour les pays qui cessent progressivement de bénéficier du soutien du Fonds mondial.

 

Près de dix ans plus tard, le monde est bien différent. Après la pandémie de COVID-19, de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire connaissent des tensions budgétaires insoutenables, car les perturbations économiques, l’augmentation du ratio dette/PIB, l’inflation et les tensions géopolitiques exacerbent les pressions sous-jacentes. Ces défis ont renforcé les arguments en faveur d’une réévaluation de la politique de PTC afin de répondre aux nouvelles réalités dans le domaine du financement de la santé et du développement mondial.

 

Renforcement de l’accent mis sur la durabilité

 

La politique PTC réformée incarne tous les principes défendus par le cadre original, mais les transforme également en réponses à des situations contemporaines et urgentes. Au cœur de la nouvelle version, l’accent est mis sur la durabilité en tant qu’objectif à multiples facettes. Les révisions élargissent la portée de la planification de la durabilité, en mettant l’accent sur l’intégration des programmes de santé dans les systèmes nationaux afin d’assurer la participation de la société civile et des groupes marginalisés à la prise de décision. Ce modèle vise à garantir des avantages durables en matière de santé pour l’avenir.

 

Assurer la prévisibilité des transitions

 

La prévisibilité est l’autre objectif principal de la politique actualisée approuvée par le conseil d’administration. En ce qui concerne la transition entre le soutien du Fonds mondial et la classification des revenus décroissants, les transitions révisées présentent un calendrier mieux défini. Cette mesure proactive permet aux gouvernements d’anticiper et de se préparer, évitant ainsi d’entraver les services de santé essentiels.

 

Un changement dans les priorités de cofinancement

 

Le changement le plus visible est la manière dont les exigences en matière de cofinancement sont désormais présentées, alors qu’elles dépendaient auparavant des contributions nationales totales en matière de santé. Cette nouvelle politique envisage la qualité de ces investissements ; elle demande aux pays de mettre en commun leurs ressources de manière stratégique et de se concentrer sur des interventions ayant un impact, dans le cadre d’objectifs de durabilité. En bref, les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (UMICs) et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (LMICs) sont invités à renforcer les programmes de financement pour les groupes de population clés, tandis que les pays à revenu inférieur ont reçu une marge de manœuvre pour investir dans des objectifs plus vastes en matière de système de santé.

 

Maximiser l’efficacité et l’impact

 

L’efficacité et l’optimisation des ressources sont également des thèmes centraux de cette révision. Alors que de nombreux pays sont confrontés à des conditions budgétaires difficiles, le Fonds mondial s’engage à veiller à ce que chaque dollar soit utilisé de manière efficace. Il entend aider les gouvernements à maximiser l’impact de leurs investissements en se concentrant sur les interventions les plus bénéfiques pour la santé.

 

Une mise en œuvre simplifiée pour de meilleurs résultats

La mise en œuvre a également été facilitée. L’utilisation d’un langage simple, associé à des lignes directrices opérationnelles claires, aiderait les pays à se frayer un chemin à travers cette politique actualisée. Des mesures supplémentaires, telles que des lettres soutenues par le gouvernement demandant des engagements de cofinancement et l’insertion de ces engagements dans les méthodes de gestion des risques, permettront d’accroître la responsabilité et la transparence.

 

Redéfinir la transition pour la résilience

 

La transition, au cœur de ces changements, a été redéfinie. Dans la politique précédente, la transition était interprétée comme un transfert de responsabilité ; la politique révisée met désormais l’accent sur les défis associés au maintien et à la consolidation des réalisations en matière de santé après l’arrêt du financement extérieur. Par exemple, la poursuite du traitement du paludisme et la disponibilité des médicaments contre le VIH seront quelques-uns des indicateurs révélateurs de la réussite.

 

Point de décision : Approbation de la politique révisée en matière de durabilité, de transition et de cofinancement

 

  1. Sur la base de la recommandation du Comité stratégique, le Conseil d’administration approuve la politique révisée en matière de durabilité, de transition et de cofinancement, telle qu’elle figure à l’annexe 1 du document GF/B52/08E (la « politique révisée en matière de durabilité, de transition et de cofinancement »).
  2. En conséquence, la Commission:

 

  1. Reconnaît que ce point de décision et la politique révisée de durabilité, de transition et de cofinancement remplacent le point de décision GF/B35/DP08 et la politique précédente de durabilité, de transition et de cofinancement telle qu’elle figure à l’annexe 1 du document GF/B35/04 – Révision 1 (la « politique précédente de durabilité, de transition et de cofinancement ») ; et
  2. Note que, nonobstant le paragraphe 2.i de ce point de décision, la Politique de durabilité, de transition et de cofinancement précédente reste applicable aux subventions de la période d’allocation 2023-2025 (cycle de subvention 7) et que le Secrétariat tiendra compte des considérations de conformité de la Politique de durabilité, de transition et de cofinancement révisée lorsqu’il déterminera la conformité à ces exigences.

 

Retour d’information des parties prenantes sur la politique en matière de PTC

 

Les pays qui s’éloignent de l’aide extérieure doivent mettre en place des systèmes de santé durables afin de conserver, voire d’améliorer, les progrès réalisés grâce au financement mondial de la santé. Les réactions des parties prenantes ont souligné l’importance d’une planification précoce et d’un suivi efficace de la transition pour que celle-ci se déroule sans heurts. Les systèmes de gestion des finances publiques devraient faire partie intégrante de cette même stratégie. Les gouvernements doivent canaliser efficacement les ressources sanitaires dans les budgets et la planification nationaux. Par exemple, les pays qui intègrent les subventions du Fonds mondial dans les réglementations financières nationales font état d’une amélioration de la gestion fiscale, du processus d’exonération fiscale et des taux d’absorption des ressources.

Malgré les progrès accomplis dans cette direction, de nombreux pays sont encore en proie à une instabilité socio-économique qui limite leurs efforts pour augmenter le financement national de la santé ; certaines formes d’accords flexibles de co-paiement pourraient contribuer à atténuer ces problèmes, en particulier pour les pays qui passent d’un financement externe à un financement externe. Les parties prenantes ont souligné que l’assistance technique contribue au renforcement des capacités institutionnelles, à une plus grande efficacité et à une responsabilisation accrue.

Dans les régions touchées par des crises progressives ou des catastrophes de grande ampleur, il est nécessaire de mettre en place des cadres de sensibilité aux situations d’urgence. Une fabrication locale et des systèmes d’approvisionnement solides réduisent la dépendance à l’égard des installations extérieures et créent une base solide pour faire face aux menaces sanitaires émergentes. Il est extrêmement nécessaire de prendre en compte les obstacles structurels influents tels que l’inégalité entre les hommes et les femmes et la stigmatisation, car il est nécessaire de protéger systématiquement les initiatives communautaires afin de fournir une part égale des services de santé.

 

 

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